Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Anthroposophe ?
14 avril 2019

Jean-Baptiste Malet explique l'anthroposophie de Rudolf Steiner aux suisses sur la RTS. Critiques et digressions amusées.

Toujours-les-3-singes

 

Si Jean-Baptiste Malet a écrit un article sur l’anthroposophie complètement inepte et sans fondement sur le fond, il faut lui reconnaître une certaine maîtrise de la forme. Il eut été difficile de faire autrement dans la mesure où cet article était destiné au Monde Diplomatique.

Donc à l’écrit, sur la forme, c’est parfait.

Mais alors à l’oral… Que dire..?

Disons que la confusion des idées est souvent plus flagrante à l’oral, qui est une sorte d’épreuve de vérité. 

"Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément", dirait le poète Nicolas Boileau.

 

Mais écoutons plutôt :

https://www.rts.ch/play/radio/tribu/audio/lanthroposophie?id=9804030

 

Une écoute attentive montre à quel point Jean-Baptiste Malet ne maitrise pas son sujet.

 

Étant donné que personne, à notre connaissance, n’a repris ses propos à la Radio Suisse (datant du 11 septembre 2018), nous allons nous y coller ici. Nous allons commenter l’immense majorité des allégations suisses de JB. Nous n’avions pas jugé nécessaire de le faire concernant le fond de son article du Diplo (juste une analyse plus générale) au vu de la profusion de réactions  qu’il a suscitées. Ces dernières étaient souvent d’une qualité sans commune mesure avec ce que nous pourrions jamais produire. La mièvre intervention orale de JB à la RTS nous « décomplexe » quelque peu, il faut le dire, pour y aller de nos rectifications, précisions et remarques, au style quelque peu « rock and roll » parfois. Un tel style nous semble tout à fait "raccord"... Que l’on nous pardonne donc ici notre petit coté punk (au ton quelque peu ironique) qui transparaît plus ou moins au fil de nos commentaires critiques de l’interview suisse de Malet…  

 

Aussi, une petite précision sur moi, « Lartigue », l’auteur de cet article, administrateur de ce blog « anthroposophe ? » :

Tout ce que j’exprime dans ce blog (et donc dans le présent article) ne représente que mon point de vue. Je n’ai pas vraiment de lien avec les institutions anthroposophiques, ou alors minimalistes. Je connais Steiner depuis 21 ans. Je l’ai découvert seul dans mon coin. Cette découverte m’a fait reconsidérer mes représentations sur moi-même, mon rapport aux autres et au monde ; et changer de paradigme concernant la connaissance et la réalité. Je ne m’étendrai pas ici sur les conséquences que j’ai su, et pu, en tirer dans le concret de ma vie ; ni sur les détails du processus intérieur d'un tel changement de paradigme.

Je suis issu d’une famille athée aux représentations matérialistes (père directeur de recherche au CNRS en physique des particules notamment).

Je n’ai pas de certitudes fondées sur des représentations (les miennes ou celles des autres). Je chemine.

Mon rapport à Steiner s’articule ainsi :

- ma libre-conscience

- l’œuvre de Steiner

- mon expérience (les autres, la nature, la (les) culture(s), vie intérieure)

Ces trois points sont en inter-action constante. Rien n'est figé. 

En attendant, j’adopte des vues, en rien définitives, que j’aime à confronter avec d’autres vues. J’aime l’émulation qui peut en résulter. C’est le sens de ce blog.

Lire à ce propos ce que j’en écrit au début de cet article (les cinq points de "ma" présentation - il faut descendre un peu le curseur) :  http://anthroposophe.canalblog.com/archives/2018/05/05/36377706.html

 

***

 

L’interview de Jean-Baptiste Malet à la Radio Suisse ; critiques et digressions amusées...

 

Tout d’abord, disons le d’emblée : nous sommes en Suisse, et l’interviewer n’est en rien complaisant dans ses questions et relances. Nous pourrions presque dire qu’il apparaît vaguement (et gentiment ) hostile à JB. Ce dernier semble, d’ailleurs, un peu déstabilisé, au début, par tant de relances quelque peu taquines, mais il tient la barre comme il peut, et tente d’assener tant bien que mal ce qu’il prétend être la réalité de l’anthroposophie.

 

Par ailleurs, il faut savoir que les institutions anthroposophiques sont pleinement et officiellement reconnues dans des pays comme la Suisse, l’Allemagne, les Pays Bas, et les pays scandinaves et qu’elles y jouissent d’une certaine aura. Il n’y a guère qu’en France et en Belgique ou l’anthroposophie est « suspecte » à tous les niveaux (obscurantisme, « nazis », racisme, secte, et tutti quanti…).

Bref, JB n’est pas « à la maison » en Suisse, comme il pourrait l’être en France ou en Belgique. Ce qui rend son interview d’autant plus méritoire, il faut le lui concéder.

 

Allons-y pour la chronologie (je suggère au lecteur d’écouter au fur et à mesure de mes commentaires ; ça sera à la fois plus précis et plus plaisant) :

 

 

1’04 : c’est quoi l’anthr ?

 

Jean Baptiste Malet : « tout dépend de qui la désigne », « les anthroposophes diront… » ; « pour ma part, qui ne suis pas anthroposophe (j’ai un regard indépendant), je considère … »

 

Avant de commenter ce qu’il dit « dans les petits points » (cad le fond), attardons nous sur la forme de son propos ; car cette dernière est presque plus importante, pourrait-on dire.

 

A première vue, ça semble logique :

=> je ne fais pas parti d’un mouvement

=> j’ai du recule

=> je suis plus objectif

=> je le connais mieux que ceux qui s’en réclament

=> je suis plus crédible qu’eux

=> je suis plus à même d’en parler

=> ma définition est la bonne.

CQFD ?

 

Pour bien montrer ce qui nous chiffonne, faisons une comparaison avec n’importe quel autre discipline (c'est à dire : "un ensemble idéel et empirique" fait de connaissances, expériences et savoirs à assimiler, avec ses fondamentaux, ses dynamiques et controverses internes, et donc sa nécessaire études, son indispensable pratique, sur un temps suffisamment long, afin d’en maitriser les tenants et les aboutissants) :

 

* La physique quantique

* L’univers des gamers (les passionnés de jeux en réseaux sur ordinateur)

* Les anarcho-autonomes-situationnistes (comité invisible, tiqqun, lundi.am)

* Le monde politique Moldave de ces 30 dernières années.

* Le milieu des notaires en France.

* La musique néo traditionnelle française.

* La comptabilité

* Le soufisme

* La géographie Islandaise

 

Tous ces exemples hétéroclites (et exotiques), de « qualités » diverses, je les expose pour que chacun réalise ce que cela donnerait, pour chacun d’entre eux, replacés dans la phrase introductive de JB.

 

Par exemple :

 

* Qu’est ce que la physique quantique ?

JB : « tout dépend de qui la désigne », « les physiciens quantiques diront… » ; « pour ma part, qui ne suis pas physicien quantique (j’ai un regard indépendant), je considère… ».

 

Ca fait bizarre, non ?

Mauvais exemple ? Exemple trop sérieux et prestigieux ?

Ok. Exemple suivant :

 

* Qu’est ce que le gaming ?

JB : « tout dépend de qui le désigne », « les gamers diront… »; « pour ma part, qui ne suis pas gamer (j’ai un regard indépendant), je considère… »

 

C’est bizarre aussi quand même, hein ?

 

* Les anarcho-autonomes ?

JB : « tout dépend de qui les désigne…  … »

 

 

Chacun peut faire ce petit jeu avec tous les exemples ci-dessus. Et avec tous ceux qu’il voudra d’ailleurs. 

On perçoit aisément le surréalisme de sa phrase à l’aide de ces quelques exemples.

 

La phrase de JB implique donc :

X Que le recule est un gage de connaissance bien plus grand que l’immersion et l’expérience

X Qu’une enquête de quelques mois, d’une seule personne (aussi intègre et rigoureuse soit elle), vaut plus que ce que pourraient en dire tous ceux qui sont impliqués au quotidien depuis longtemps ; et qui se sentent donc concerné (tantôt agacés, tantôt amusés) par les descriptions caricaturales et souvent « à coté de la plaque » des personnes extérieurs (comme les journalistes).

 

((  Soit dit en passant :

Tous ces exemples se distinguent trop de l’anthrop ? Ah ? Et pourquoi donc ?

Voici la réponse :

car il est absolument évident, voyons, que « les adeptes » « d’une telle multinationale de l’ésotérisme », ayant fricotée « avec les nazis » et croyant aux sornettes obscurantistes d’un gourou occultiste ne peuvent être pris sérieusement en considération quant à leur capacité à parler objectivement de leur mouvement. Ils sont, en toute logique, irrationnels et endoctrinés. Ce sont, bien évidemment, des gugusses dont le degré de dangerosité reste à évaluer.

Autrement dit, ce qui nous empêche de considérer l’anthroposophie comme n’importe quel autre sujet ce sont des présupposés, des préjugés.

Les conclusions semblent donc ainsi précéder l’étude profonde et impartiale de « l’objet anthroposophie » (ce qui peut nécessité une sorte d'immersion, pratiquée notamment par les anthropologues).

C’est un reflexe d’auto-défense compréhensible face à un tel « objet d’étude », certes : ce que nous ne comprenons pas, ce qui est « exotique » et remet en cause les fondements de nos conceptions du monde, nous amène à des comportements cognitifs de ce genre ; où la peur de l’inconnu, pour mener la danse, prend des allures de raisonnements (tantôt moqueurs, tantôt inquisiteurs) et des postures d’impartialité d’autant plus autoritaires qu’elles sont fallacieuses. Il y aurait beaucoup à dire. De quoi écrire une thèse en anthropologie, là aussi, en fin de compte…

Passons donc, passons     ))

 

Autant il est juste de prendre conscience que parfois, la tête dans le guidon, un regard quelque peu extérieur, peut faire le plus grand bien (quelque puisse être le milieu), autant il est tout bonnement hallucinant de voir un jeune homme suggérer qu’ayant enquêté quelques mois sur un sujet aussi complexe, vaste et profond que l’anthr et le mouvement social affilié, il pourrait à lui seul représenter une autorité ( je suis indépendant moi ! ) plus fiable que celle des intéressés (aux points de vues divers et variés – sur un siècle de surcroît – sans parler des universitaires et professionnels divers) pour répondre à la première question du journaliste.

L’objectif (non assumé) est, d’emblée, de discréditer l’autorité éventuelle que n’importe qui pourrait reconnaitre en ceux qui étudient et vivent l’anthr au quotidien depuis longtemps : ils ne sont pas indépendants ! Ils ne sont pas objectifs. Et moi oui nananère..

Une simple question JB :  Et la compétence ? 

Hors propos voyons ! Parler de compétence concernant l’anthr, c’est déjà lui donner du crédit. C’est en faire une discipline au sens universitaire, voire scientifique, du terme. Et lui donner du crédit est inimaginable à cause des présupposés évoqués plus haut entre parenthèses.

Il transparait, rien qu’au stade de l’étude de cette petite phrase introductive, que JB n’est pas neutre, comme n’importe qui pourrait l’être face à un milieu inconnu et quelque peu « étrange » (comme les gamers, le soufisme, les anarcho’autonomes, la physique quantique…) ; ou comme pourrait l’être un anthropologue ou toute personne ouverte à l’originalité et à la nouveauté.

JB a d’emblée repéré le caractère subversif de son objet journalistique eu égard aux fondements profonds d’une société (s’appuyant sur un ordre scientifique relativement jeune) dont il se sent le tributaire et dont il est, de fait, le représentant, le garant, voire le militant. Il transparait donc dés le début, que Jean-Baptiste Malet est tout à fait partial et que son enquête est bel et bien à charge.

 

Évoquons aussi la très grande probabilité que les principales références (référents, pourrions nous presque dire) que Malet a jugé dignes de confiances (pour l’angle de son article) soient précisément celles qui tirent à boulets rouges sur l’anthr. Considérer leur points de vues comme plus fiables que d’autres est un partie pris a priori que Malet semble prendre sans se poser plus de questions que ça. On se demande, dés lors, par quel truchement intellectuel il arrive à dire, un peu plus loin, que son article n’était pas à charge...

 

Analysons maintenant sa définition (indépendante et pleine de recule) de l’anthr.

 

1’16

Malet : « les anthrop diront que c’est une science de l’esprit » ; « pour ma part JE CONSIDERE QU'IL S'AGIT D UN COURANT SPIRITUEL.qu'on peut dater. bla bla.. THEOSOPHIE, SCISSION, DIFERENTS COURANT INTELLECTUELS (dans l'anthr), l'anthr est née de différents héritages qui traversaient l'allemagne l'autriche la suisse, une pensée VOLKISCH , VOLKISCH critik lumières, VOLKISCH critik moderne, (donc !?) => L’anthr c’est un courant spirituel proche ésotérisme et Steiner peut être qualifié d’occultiste. »

Bon, j’ai restitué en « sténo perso » hein (je suis à peu près aussi qualifié en sténo que JB pour définir l’anthr à la Radio Suisse). Chacun pourra écouter directement  ( 1’16 => 2’09 ) .

 

Il faut ré-écouter plusieurs fois pour vraiment réaliser qu’il ne dit quasiment rien, qu’il brasse de l’air, qu’il nous sort une sorte de gloubi boulga, qu’il tchatche, qu’il ne fait qu’essayer de placer quelques mots clés (comme : « anti-moderne », « anti-lumière », « ésotérisme » et « occultiste ») et pour ce faire, par décrire et critiquer quelque peu le mouvement Volkisch (anti lumière, anti moderne), auquel il affilie vite fait l’anthr, sans aucune démonstration ou référence, pour en conclure que l’anthr est lié à l’ésotérisme et que donc Steiner peut être qualifier d’occultiste.

 

Fichtre ! Le recule et l’indépendance de JB ont fait mouche. Son éclairage, tantôt sur l'ésotérisme, tantôt sur l'anthr, fera date !

On va mettre ça sur Wikipédia (qui, malgré une absence totale de complaisance, est à des années lumière du vide sidéral de la présentation de Malet).

Et dans Le Dictionnaire de l’ésotérisme

Et dans l’anthologie de l’ésotérisme occidental. Mr Riffard devrait se référer à JB (et non pas l'inverse, voyons...).

Les universitaires qui abordent la question de l'anthr n’ont qu’à bien se tenir :

http://www.theses.fr/1989PA040134

http://2l2s.univ-lorraine.fr/publications/theses/doctorale/lesoterisme-la-gnose-rudolf-steiner-et-linde

https://journals.openedition.org/rg/854

https://www.ucpress.edu/book/9780520290068/eco-alchemy

http://skenos.mshparisnord.fr/items/show/125

https://corpus.ulaval.ca/jspui/handle/20.500.11794/25038

https://www.triarticulation.fr/AtelierTrad/TDK/HTRO514.pdf

http://www.triarticulation.fr/AtelierTrad/TDK/DDUK317.pdf

 

Quant à l’anthroposophe lambda qui vous fera un exposé d’une heure, mais no way quoi, c’est dead, il est grillé le posophe, laisse béton.

JB c’est The Référence pour définir l’anthr.

 …

Eh, tu veux savoir c koi l’anthropomachin ?

Et tu vas voir des anthrotrucs pour savoir ? Ou des universitaires, les mecs avec des boukins ?

Nan mai allo quoi !

T pa au kouran kia JB Malè kiè The Boss of the Définition of Anthroposophy.

Et mai attend : lui il a du recule, il est  in- dé- pen- dant.

Il est pas posophe ! Ok ?

Donc y peu parler de la posophie mieux que tous les posophe de l’univers, ok ? 

Oui oui, Nabilla, tu as raison… Jean -Baptiste c’est le meilleur.

 

Bon, j’ai un petit coté comique dans mes articles (pour ceux qui ne me connaissent pas). Mais disons que c’est difficile de ne pas rire un peu dans certains cas. J'exposerai sans doute ma "Nabilla -Theory"  (une sorte d'unité de mesure anthropologique contemporaine qui peut présenter un certain intérêt dans tout ce qui touche à l'altérité dans la vie culturelle) dans un prochain article.

 

Reprenons le cours normal de l’analyse, après cette petite récréation.

Chacun aura donc compris que l’objectif de « la définition » de JB est en phase avec la forme de la phrase introductive : discréditer. Il s’agit de placer les mots « anti-lumière », « antimoderne », « ésotérisme » et « occultiste ».

Il ne veut pas du tout définir l’anthr. Il veut la qualifier et la juger au tribunal « des lumières » et du "communément admis". Plus précisément, la disqualifier. Cette envie lui est tellement chevillée au corps, qu’il ne cherche même pas à présenter une définition claire et intelligible. Il doit arriver aux mots clés, coûte que coûte, peu importe par quel blabla. De toute façon, c’est de la radio ; qui décortiquera le postcast ?

Certes, parler "en live", vite fait, ce n’est pas toujours simple mais personne ne l’empêchait de se référer à une véritable définition.

A ceux qui seraient tenter de nous rétorquer que nous sommes, présentement, entrain de tenter de discréditer JB Malet à notre tour, nous répondrons que nous ne faisons que mettre en lumière la légèreté factuelle de ses propos. Cette dernière apparait d'elle même à qui s'interesse sérieusement au sujet. JB se discrédite lui-même, en quelque sorte. Notre tendance a illustré cette légèreté par un ton léger n'est donc pas arbitraire.

 

Voici quelques définitions ou présentations de l'anthroposophie émanant de sources diverses :

sa page Wikipedia (assez hostile, où JB est devenu "une référence" depuis peu)

les protagonistes français 

les protagonistes suisses

Remarquons que les deux définitions diffèrent beaucoup entre France et Suisse, chacun peut comparer avec les sociétés anthroposophiques nationales de divers pays, à travers tous les continents.

une association de médecin anthrop belges

une mise en perspective plus large  (notamment en rapport avec les détracteurs), éménant d'un site non officiel.

Et une définition de Rudolf Steiner lui-même...

 

 

***

  

Continuons...

 

2’09

Question intéressante (qui ne sert pas la soupe à JB ; ça change de la France) :

« en quoi "il" y avait une opposition à la modernité ? »

(Cela dit, n’aurait-il pas été plus judicieux de demander des précisions sur le rapport exact qu’il y avait entre "les Volkisch" et Steiner ? Le sujet de l’émission n’est pas « les Volkisch » !! Tant pis…)

 

JB : « …. A travers Hermann Blok, y avait dans l’air l’enracinement de l’individu, la régénération,… ET DONC ( ?)  la théoso et l’anthrop ‘sont des idées’ ( ?) qui s’opposent à l’universalisme des lumières.

Dans l’histoire des idées (les anthrop me contredise, je sais) mais pour ma part je considère que l’anthr est un courant anti lumière DANS LE SENS ( ?) OU  IL EST PARFOIS DIFFICILE DE S'ACCORDER AVEC DES ANTHROP ( ???), et la notion essentielle de science de l’esprit est au cœur du débat ; cad que pour les anthrop quand vous regardez une fleur, avant même la fleur il y avait l’idée de la fleur (principe de la philo idéaliste), si vous portez un regard matérialiste sur la fleur, vous ne voyez que la fleur et ne vous intéressez pas aux origines spirituelles de la fleur. Or toute la pensée de Steiner considère que la lune, les fleurs etc, sont des entités spirituelles ET DONC ( ?) à travers le livre karma Steiner va expliquer l’histoire les personnages historique : Mazarin s’est réincarné en un chancelier all, Marx était un brigand du moyen âge, les âmes ont un karma, une âme qui se réincarne, on peut communiquer avec les morts, donc nous sommes dans un domaine qui relève de l’ésotérisme. »

(Cette fois ci, j’ai restitué presque mot pour mot)

 

Remarquons, tout d’abord, qu’il ne répond pas vraiment à la question. Même si nous comprenons bien que pour lui « ésotérisme » et « moderne » sont deux mots incompatibles par nature.

Par ailleurs, nous voyons à travers ce charabia, outre l’incapacité de notre système éducatif à produire « des élites » sachant parler correctement, l’image confuse et simpliste qu’il se fait de l’anthr. Notamment, en usant de manière irrationnelle (aller, disons surréaliste) du mot « DONC » ; à tel point que nous finissons par être gêné pour lui.

En fait, il y a vraiment de quoi avoir honte pour un prix Albert Londres, disons le…

 

Sur le fond, soyons claire :

Bien évidemment que l’anthr est un mouvement qui a à voir avec des notions que l’on peut qualifier "d’ésotériques".

Sans doute Steiner peut-il être qualifié "d’occultiste", admettons. Ok.

Mais considérer que là serait le pot aux roses est complètement puéril.

Car enfin, toute l’œuvre de Steiner consiste précisément en cela qu’elle dévoile ce qui fut toujours voilé, qu’elle rend intelligible, et donc accessible à la raison et à la conscience individuelle, des secrets qui furent jalousement gardé auparavant ou divulgués à travers un univers de symboles (dans les diverses obédiences maçonniques notamment). Ne pas contextualiser les mots « occulte » et « ésotérisme » en ce référant, par exemple, à l'ouvrage de référence de Pierre Riffard, et en jouant juste sur la charge émotive (cad irrationnelle, précisément !) de ces mots, est ce vraiment sérieux ?

S’il s’agit de dire que Steiner est « un occultiste », il faudrait préciser « un occultiste moderne », c’est à dire « un occultiste » qui "désocculte l’occulte" et le livre à la libre-conscience (capable de raison) de chacun. On se demande, dés lors, dans quelle mesure ce mot « occultiste » est vraiment approprié (même si nous ne le trouvons pas aussi péjoratif que JB, donc ; juste porteur de confusion).

 

Antimoderne ? Parlons-en !

Le cours officiel du monde occidental (tel que relaté dans les grands médias depuis 70 ans) n’a pas le monopole de la modernité. Ce qui caractérise la modernité (depuis la renaissance) c’est la place de plus en plus grande que prend l’individu conscient et libre face à l’autorité sociale des traditions. De ce point de vue, l’anthr est incontestablement moderne car elle prône l’individualisme par-dessus tout. Mais pas n’importe lequel : un individualisme éthique, ouvert à l’altérité et qui se réalise, in fine, dans le collectif. C’est à chacun, dans les profondeurs de son propre être de trouver la force morale (l’étincelle, pourrait on dire) nécessaire pour fonder librement, par auto détermination individuelle, les communautés sociales du futurs (ceci dépasse évidemment les cercles anthrop : "Demain" ; "Qu'est ce qu'on attend" ; villes en transitions). Et ce, en se positionnant librement (selon ses références, ses expériences et ses intuitions personnelles) par rapport à la science académique officielle, les traditions passées, « la profusion spiritualiste du courant New âge », les religions et sur des courants d’idées nouveaux comme l’anthr.

Avec cet appel au discernement du Moi, du Je, nous sommes là au cœur de la modernité ! Ne pas comprendre cela, c’est passer complètement à coté de l’essence même de l’anthr (pour causes de préjugés ; ce qui est bien dommage).

 

Apparentée à la libre conscience individuelle, la raison est un autre pilier de la modernité auquel Steiner s’est fortement référé. Il lui attribue un rôle important dans l’évolution humaine. La particularité de l’anthr réside précisément dans l’appréhension rationnelle des phénomènes ésotériques et occultes. Leur description méthodique (à l’instar du naturaliste) et la description des étapes du processus qui permet une telle investigation suprasensible font de l’anthr une démarche scientifique, en cela qu’elle est intelligible et reproductible pour qui le veut vraiment (ce dernier point central nécessiterait un développement qui nous éloignerait trop de l'objet de cet article).

Contrairement à ce que semblent penser les matérialistes, la raison ne détermine pas forcément ses objets d’études. Les phénomènes suprasensibles, que perçoivent moult individus depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours (mais souvent de manière confuse), peuvent être étudiés tout autant que les phénomènes naturels accessibles à nos sens physiques. Néanmoins, beaucoup de « voyants » (jusqu’à aujourd’hui à travers le courant New Age) n’ont jamais été intéressés par une telle démarche rationnelle car cela demandait trop d’effort de concilier perceptions suprasensibles et raison. Ils voyaient (et voient encore pour certains) dans la raison un obscurcissement de leur perceptions extralucides, préférant la régression, l’extase ou la transe pour parvenir à ce type d’expériences.

L’apport de Steiner fut de relier raison et perceptions suprasensibles à travers un élargissement de la conscience individuelle. Ceci transparaît dans toute son œuvre (c’est du reste ce qui la distingue foncièrement du courant théosophique, à l’origine du New-Age). Cela étant dit, « un saut qualitatif » est nécessaire, bien entendu. Ce dernier est au cœur même de l’anthr. La raison seule ne suffit pas, évidemment. Mais sans la raison et la libre conscience individuelle nous perdons la spécificité de l'anthr et retombons dans une mystique dépassée.

 

Par ailleurs, « la raison » n’a en rien « conclu » que de telles perceptions seraient illusoires (comme semblent le penser les essaims de zététiciens post-pubères qui pullulent sur la toile). Elle ne fait que « travailler » avec les données qui sont à sa disposition. Ceux qui considèrent que seules les données sensibles existent, ne sont pas arrivés à de telles conclusions grâce à leur raison, mais par un processus intérieur primitif qui pourrait s’apparenter à l’expression : ne pas voir plus loin que le bout de son nez.

Il y aurait, bien évidemment, beaucoup à dire…

 

Le rapport entre ésotérisme et modernité est un angle bien plus sérieux, intéressant et profond pour aborder la place de l’anthr dans notre société et son éclairage particulier concernant les fondements de cette dernière. Mais cela aurait nécessité un journaliste bien plus sérieux, intéressant et profond.

 

Pas d’bol quoi…

On a eu un angle qui pourrait se résumer à :

 eh, faite gaffes aux anthroposophes paske c’est une multinationale ésotérique ki s’fait plein de fric et ka fricoté ‘vec les nazis et ki croient aux fantômes .

TF1 ? Paris Match ? Cyril Hanouna ? Nabilla ?

Non ; Jean-Baptiste Malet, prix Albert Londres, pour Le Monde Diplomatique !

 

***

 

4’13 -> 4’27 

Remarque du journaliste suisse :

« Les peuples (dit primitifs) traditionnels (indiens, africain etc..) ont, en fin de compte, une vision non matérialiste de l’existence, comme l’anthr finalement… »

 

Remarque intéressante qui pointe du doigt tout l’imbroglio conceptuel qui caractérise les contradictions refoulées « des Malets » de tout type. Car il ne faut jamais oublier que la prétention des « scientifiques occidentaux » (référence ultime pour tout journaliste « sérieux ») à énoncer « le vrai » et « le réel » (à travers le filtre de l’exclusive conception matérialiste de l’existence) implique que toutes « les peuplades primitives » qui « croient » aux esprits (etc..) ne sont que de pauvres crétins (ou pire, des êtres inférieurs ?) ; sur lesquels il est opportun de faire des reportages condescendant et compatissant (le colonialisme condescendant à la Jules Ferry qui n’en fini pas, jusqu’à aujourd’hui).

Se référer, ici encore, aux travaux de Pierre Riffard ("Esotérisme d'ailleurs" chez Robert Lafont)

Lorsque l’on ne se limite pas aux quelques déclarations choquantes de Steiner qui pullulent sur le web (qu’une commission indépendant néerlandais a étudié avec sérieux ; rapport résumé ici, et complété par ce mémoire) et qu’on étudie l’anthr en profondeur sur plusieurs années, on est amené à porter un regard infiniment plus respectueux sur ces traditions animistes (dites « primitives ») ; qui sont aussi celles qui avaient pignon sur rue dans l’antiquité en occident. Ces traditions évoquent à peu près « la même chose » (une réalité suprasensible) que l’anthr, mais différemment, pas de manière rationnelle. Contrairement à nombres de leurs détracteurs moderne non assumés, Steiner ne les rejettent pas comme de risibles inepties mais montre comment il s’agit, à notre époque, de les comprendre et de les revisiter (ces traditions), ou plus précisément de les faire renaitre à travers ces fondements de la modernité que sont la libre conscience individuelle et la raison. Pas renaitre telles quelles, au sens d’un retour béat à un âge d’or regretté, mais renaitre au sens d’une réactualisation, d’un accomplissement évolutif dont le point d’orgue est notre liberté. Il s’agit d’explorer "ce monde des esprits" (référence des traditions anciennes) avec une démarche scientifique, et non plus dans un état de transe ou d’extase, ou notre conscience est subjuguée et dans un état second. Là est la juste modernité de Steiner (cela augure des perspectives passionnante en ethnologie, selon moi). Bien évidemment, si nous sommes absolument persuadé, a priori, qu’un tel monde des esprits ne peut absolument pas exister, que c’est forcément de la foutaise et de l’obscurantisme, tout cela n’a aucun sens. Mais comment se fait-il qu’on puisse être aussi certain d’une telle inexistence ? C’est une question taboue. On pressent souvent une sorte de besoin irrationnel de rejet a priori d’une telle hypothèse (en rien arbitraire au vu de l'histoire du monde). D’où provient ce besoin ? L’attitude juste serait d’être ouvert à part égale à toutes les possibilités (existe, existe pas) ; non ?

 

Que l’on pense aux reportages que nous avons tous vu sur des chamanes ou des sorciers de tribus amérindiennes ou africaines ; et que l’on songe ensuite à « la condescendance occidentale » qui nous envahissait à ces moments, doublée de compassion et de respect (malgré tout) quelque peu fasciné, pour mesurer les contradictions qui nous habitent, nous les petits bobos « rationalistes » (au sens zététique du terme ;), persuadé de détenir la vérité sur la réalité de l’existence et gavés de bon sentiments dégoulinants d’hypocrisie. Personnellement je préfère voir ce type de reportages là : amérindiens, Afrique, Inde, voire Israel, où transparait une certaine compatibilité entre l'anthr (qui inspire la pédagogie Waldorf) et les traditions animistes, polythéistes ou monothéistes de certaines communautés souvent méprisées à travers les sourires narquois des zététiciens (par exemple). 

 

Après un petit silence qui laisse entrevoir quelque peu ce que nous venons de développer ci-dessus, Malet balbutie quelques recadrages, puis se lance dans un exposé décousu interminable, à l’image de sa compréhension de l’anthr, qui effleure à peine la remarque intéressante de l’interviewer ; que nous rappelons ici :

« Les peuples (dit « primitifs ») traditionnels (amérindiens, africain etc..) ont, en fin de compte, une vision non matérialiste de l’existence, comme l’anthr finalement… »

 

4’27=> 8’14

Malet "réagit" à la remarque : « alors, euh, en fait, euh faut faut bien s’accorder sur les choses ; c’est surtout que l’anthr REFUSE DE SE CONSIDERER COMME UNE RELIGION, ça c’est très important. L’anthr affirme qu’elle est capable scientifiquement d’explorer le monde spirituel, et qu’à partir en fait de son intuition et de sa sensibilité l’individu est capable de percer des mystères, et j’ai eu encore un échanges avec un anthrop à Dornach qui m’explique qu’une vérité c’est qqch qu’on expérimente soi, individuellement. On a le même débat vis-à-vis de l’homéo : toutes les études scientifiques réalisées, euuh, en double aveugle sur l’homéo prouve qu’elle n’a aucun effet, et qu’elle euh qu’è qu’elle euh certes euh y a un effet placebo, mais qu’elle ne soigne pas les maladies. Or, bcp de gens (c’est le cas en France, 1 français sur 2 prend de l’homéo ; et en Suisse) considèrent que parce qu’ils ont l’intuition, l’impression, et qu’ils croient que individuellement l’homéopathie à un effet, alors ils considèrent qu’ils ont la possibilité d’affirmer que l’homéo a un effet. Et donc, encore une fois, tout dépend du critère que vous employez : si vous êtes dans un relativisme, vous pouvez considérer que l’individu seul a raison, si vous décidez d’appliquer des critères plus scientifiques, plus rationnels, et que vous regardez quel est l’effet, et c’est très simple en biodynamie avec Steiner : les anthrop, par ex, affirment que les lunaisons auraient une influence sur l’agriculture en biodynamie. Donc il y a DES scientifiques qui ont prit les anthrop au pied de la lettre, ils ont prit trois parcelles de terrains, ils ont planté la même semence, un jour avant la lunaison, le jour même, et le jour d’après, et ils ont constaté que la biodyn n’avait absolument aucun effet mesurable en agriculture. Alors depuis, bien sur les anthrop, à chaque fois que je formule ca, me contredisent, affirment que les effets spirituelles du monde suprasensible sur l’agri sont démontré ; ils ils l’affirment également pour ce qui concerne la médecine anthrop. Et je vais donner un cas très concret, l’Iscador, qui est une euh, euh, c’est de l’homéo, euh, de la médecine complémentaire si je reprends l’appellation suisse, pour moi ce n’est pas de la médecine complémentaire, mais en Suisse c’est considéré comme de la méd. Complémentaire ; en 1913 Rudolf Steiner avait eu l’intuition que le gui pouvait soigné le cancer parce qu’il a vu (alors le gui était utilisé par les druides ) puis il a vu que le gui, sur les arbres poussait un peu comme une excroissance, vivait au détriment de l’arbre, et donc il s’est dit qu’on pouvait également tirer un application de ce gui et DONC depuis euh hein euh 1913 et les différentes application qu’il y a eu à l’époque en Suisse, les anthrop considèrent que le gui peut soigner le cancer. TOUTES les études qui ont été faites, et certaines euh beaucoup ont été publié, y a eu une très grande revue qui a été fait dans « l’internatchional djournel of cancer » qui est l’étude de référence que je cite dans mon article de journal du monde Diplo qui s’intitule « L’anthroposophie discrète multinationale de l’ésotérisme » et que chacun peu accéder en libre accès sur le Monde Diplo, ces études disent bien que le gui fermenté, l’Iscador, n’a aucun effet pour soigner le cancer. Mais en revanche, les anthrop, et notamment Iscador, ont publié des études avec des billets scientifiques pour affirmer que l’Iscador aurait un effet ( ?) dans le soin du cancer ; et ils disent surtout que la recherche doit se poursuivre et qu’un jour on trouvera un effet ( ?). Et ca c’est qqch d’assez classique que vous trouvez dans les médecines dites alternatives, dans les pseudos médecine : nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui mais nous comprendrons demain. Et bien évidemment certains rationalistes sceptiques voudraient comprendre tout de suite, puisque quand on affirme que ça soigne et bien il faudrait quand même apporter la preuve de de ce fait. Et il y a un personnage en suisses Stephan Borbater, chercheur à l’université de Bern, qui travaille chez Iscador qui est qqun qui en même temps produit des études pour montrer que Iscador a un effet et qui est en plein conflit d’intérêt puisqu’il peut en même temps travailler pour Iscador puisqu’il est membre de la direction de l’entreprise. »

 

 

Euh, mais c’était quoi la question à la base JB ?

En fait, sa réaction sur l’histoire des traditions animistes c’est : « l anthr refuse de se considérer comme une religion ».

Ah ? Et les traditions animistes ne refusent (ou ne refusaient) pas ? Avaient-elles une telle approche dualiste (science/religion) ? N’était ce pas confondu, pour eux, science et religion ?

Ne développons pas ici, car il est clair que Malet, ayant vaguement senti le petit traquenard d’une telle remarque de son interlocuteur, s’est empressé de noyer le poisson dans un flot d’affirmations déstructurées qui ne nous informe pas tant sur l’anthr que sur la manière confuse qu’il a de se la représenter. Tout se bouscule dans tous les sens : les études scientifiques qui montrent des effets, celles qui n’en montrent aucun, les effets placebo, et surtout l’effet d’une telle profusion d’informations mal digérées (par manque de compétence) sur l’esprit d’un pauvre jeune homme rempli de préjugés. On dirait un oral du bac. On se demande pourquoi il se transforme à ce point en un véritable moulin à parole sans ponctuation, sans pauses, qui ne répond pas à la question posée.

Cela dit, il esquisse une question centrale qui, ici, ne lui était pas vraiment posée, à travers l’évocation de la revendication de science de l’esprit de l’anthr. Comment se fait il qu’il n’est pas lu tout ou partie des livres ou articles présentés à la fin de cet article de philip Kovce (voire l'article lui-même) ? =>

"Connaissance et reconnaissance. La discussion autour de l’anthroposophie en tant que science"

Mais également les fondements épistémologiques de l'anthr ? A travers :

"La philosophie de la liberté" de Rudolf Steiner

"Vérité et science" (Steiner),

"Une théorie de la connaissance chez Goethe" (Steiner), dont voici quelques extraits.

Ici, une présentation de la science goethéènne (précieuse en biodynamie) : "Approche goethéènne de la nature" ; et ici une analyse indépendante de la méthode de Goethe pour appréhender le réel.

Et ici, une contextualisation de l'approche de Steiner par rapport aux autres approches épistémologiques :

"Science et réalité"

 

Si tant de productions intellectuelles existe sur une question que l'on "traite" (scientificité de l'anthr) et qu’on ne s’y réfère pas, ne serait ce que pour tout réfuter avec quelques arguments massues, que penser du sérieux d’un personnage qui l’élude (cette production intellectuelle), voire la méconnait complètement ?

Plutôt que d’interroger cette « prétention à la scientificité » de l’anthr en s’intéressant, par exemple, à son épistémologie, nous avons l’impression que JB la présente, au mieux, comme une lubie et, au pire, comme une sorte de blasphème contre la Déesse Science dont il serait le moine soldat.

 

Il est intéressant de relever également la phrase sensée répondre quelque peu à la question initiale : l’anthr refuse de se considérer comme religion.

Ce refus, doublé de la revendication de science, explique pourquoi l’anthr pose problème pour les tenants de l’ordre scientifique officiel et académique.

En réalité l’approche de Steiner est difficile à mettre dans une case étant donné que l’anthr est, dans sa démarche profonde, artistique, scientifique et bien évidemment empreinte de religiosité à tous les niveaux. Tout cela à la fois. Mais ça ne fait pas d’elle une religion pour autant. L’art s’y fond dans la science, la science s’y fond dans la religiosité et la religiosité s’y fond dans l’art… Par quel bout commencer ? C’est en cela que l’anthr est un véritable ovni culturel dans nos sociétés modernes matérialistes (et accessoirement sous la férule épistémologique d’Emmanuel Kant). Une religion (au sens traditionnel du terme) ne se fonde pas sur l’individualité, l’expérience et la libre conscience de chacun mais sur une autorité verticale, du reste…

Et plus simplement, une science qui étudie le domaine suprasensible du réel ne peut le faire qu'en en épousant le caractère sacré. Ceci peut susciter confusion et incompréhension chez les tenants de la séparation kantienne foi/raison, c'est bien compréhensible.

Nous n’allons pas développer ici. L’objet ici n’est pas de présenter l’anthr en profondeur.

A travers quelques recherche sur internet, il y a mille et un approfondissement possible ici et ...

 

La suite ("homéopathie médicale" et "agricole"), nous ne la commenterons pas.

Nous remarquerons juste l’extrême pauvreté du fond et la fragilité, presque lycéenne, de la forme (fond et forme étant les deux faces d’une même pièce : le caractère inepte et léger des propos de Malet). Nous espérions qu’il aurait prit à cœur de répondre avec précision aux nombreux arguments des articles qui répondaient aux siens (du Diplo), mais nous sommes obligé de constater que tout ce qu’il est capable de produire c’est une sorte de bouillie chaotique qui agite quelques épouvantails en chiffons pour tenter d’effrayer (alerter selon lui, sans doute) quelques auditeurs suisses.

Et s’il évoque le fait que « les anthrop » le contredisent (sur la biodyn et la méd.), ce n’est que pour mieux éluder les arguments et les références, scientifiques notamment, sur lesquelles s’appuient ses contradicteurs.

 

***

 

8’13

L’interviewer suisse, très poli et patient, lui fait comprendre gentiment qu’il avait exprimé là son point de vue « sceptique-critique-rationaliste-laïque-zélé », très français ; qui rejette « ce qui n’est pas très cartésien » et qui « sort de la laïcité » .. (remarque quelque peu caricaturale selon nous, mais passons)

 

8’41

Malet répond :

« Y a eu des excès en France (brutalité sur « ces questions ») : années 90=> listes de sectes.

Aujourd’hui la Mivilude publie juste des rapports, de l’information pour évoquer certaines « dérives sectaires »,

Mais en France l’anthr est parfaitement tolérée, même subventionnée par l’état.

La France n’est DONC pas un état sectaire et anti religieux, car y a de l'argent de l'état qui est versé à des écoles Steiner , donc quand certains anthrop affirment qu’il y aurait des chasses aux sorcières et que mon papier, notamment (les anthrop m’ont bcp accusés d’être sectaire, certains m’ont même écrit que j'avais blasphémé contre Steiner (alors c’est très amusant de voir que des apologi(stes ?) de la liberté s’étonne de la liberté) ).. . (?) .. ; moi je considère pour ma part, et je n'ai absolument rien contre les anthrop, que chacun est libre de croire ce qu’il veut. Cependant, je crois que les libéraux, les rationalistes, les sceptiques, peuvent tous s'accorder sur le fait que plus nous avons d’informations sur un sujet précis, plus nous nous accordons sur les faits, et plus nous gagnons en connaissance et nous pouvons alors avoir des débats sereins.

Et donc, dans mon article, que certains ont qualifiés « à charge » mais qui selon moi n’est absolument pas à charge ; je n’ai fait que rappeler des faits : anthr rentable (à la tète de plusieurs banque Triodos, GLS ; milliardaires anthr en Allemagne ; Weleda – en partie SAU est actionnaire ; DONC (?) « C »’est un gros bisness).

Je pense qu’il est important que tout le monde puisse connaitre ce qu’est l’anthr et ses fondements parce que parfois les anthrop ne sont pas toujours honnêtes. Moi j’ai demandé à beaucoup d’anthrop qu’est ce que l’agr biodyn et il a fallu les interroger parfois pendant une heure et demi pour qu’ILS AVOUENT enfin que l’agr biodyn avait qqch de religieux et de spirituel.

Les écoles Steiner sont des écoles confessionnelles. Ce ne sont pas seulement des écoles dites alternatives…"

 

11’08

L’interviewer l’interrompt : « pourquoi, en quoi, sont-elles confessionnelles ? »

 

Malet :

« on part du principe que l’enfant a un parcours karmique et qu’il a déjà un parcours spirituel dans ses différentes incarnations et que le prof doit prendre en compte le fait qu’il est entrain de se réincarner, de croitre.

Il faut savoir que j’ai rencontré une directrice d’école Steiner belge qui m a affirmé qu’elle pouvait parfois faire redoubler des élèves si les dents de lait n’étaient pas encore tombées. Donc y a des enfants parfois qui redoublent pour des raisons physiologiques parce que selon Steiner il faut bcp d’énergie pour faire sa poussée de croissance. Et donc vous avez parfois des postulats spiritualistes qui sont appliqués dans l’école. On y organise des rituels : fêtes de la saint jean, spirale de l avent, ce sont des rituels ; alors certes, les anthrop disent « vous exagérez avec ce mot »…

Pareil en biodynamie, quand on dynamise les éléments on utilise des accessoires, une liturgie, et moi je n'ai rien contre la liturgie et les accessoires, mais si vous voulez, la grande différence entre un anthrop et un catho c’est que le catho, s’il croit aux miracles de Lourdes, ne va pas vous apporter des études scientifiques en disant « tu as vu nous avons prouvé scientifiquement que les miracles existent à Lourdes ». Les anthr eux arrivent avec des études scientifiques et essaient de vous démontrer ce qui est par essence indémontrable. »

 

 

Nous allons nous attarder un peu sur cette réponse de Malet (toujours quelque peu décousu, mais peu importe, nous allons nous concentrer ici sur le fond au détriment de la forme de son propos ; qui s’est quand même un peu améliorée, à vrai dire).

 

 

1 -  Vigilance vis-à-vis des « dérives sectaires » (8’41)

 

C’est un petit tour de passe-passe, à la fois sémantique et juridique qui s’est opéré depuis les années 2000. La diffamation et la calomnie sont elles solubles dans de telles « dérives » ? Aaah, la linguistique…

Si je diffuse une calomnie diffamatoire du genre : « Jean Baptiste Malet est un cleptomane » (exemple prit pour le besoin de la démonstration ; JBM n’est pas un cleptomane ; enfin j’espère :) ; il sera d’autant plus indigné qu’il est une personne publique. Il est en droit de me faire un procès.

Mais si je crée un blog de vigilance, un observatoire des dérives cleptomanes, et que je dis que JBM est sous surveillance, sans pour autant que j’y affirme clairement qu’il est un cleptomane, il risque d’être un peu agacé quand même je pense, non ? Ca serait quelque peu le prendre pour un con !

Enervé, il dira sur tous les tons, que non, non et non il n’est pas cleptomane. Qu’il lui est sans doute arrivé de voler quelques bonbons dans sa jeunesse, ou peut être un vieux vélo, il y a dix ans sur une route de campagne, mais que fondamentalement cela ne fait pas de lui un cleptomane maladif qui vole comme il respire. Ces connaissances témoigneront et confirmeront.

Mais moi, je pourrais rétorquer :

"mais bien sur, bien sur, il se défend, c’est naturel ; il est pas d’accord, ben voyons. Il peut dire ce qu’il veut (lui et « ses semblables »), toujours est-il qu’il se balade avec un grand imperméable (c’est une info qui le dérange, je sais, mais moi je diffuse des faits, c’est tout), et chacun sait que les cleptomanes se servent de ce type de vêtements pour voler des bijoux et des montres… Nous ne disons pas que c’est forcément un cleptomane, nous le respectons, nous n’avons rien contre lui, nous souhaitons juste être factuels, mais bon, nous le maintenons sous surveillance, d’autant plus qu’un de ces anciens amis, avec qui il s’est fâché, nous a dit des choses..."

:~)

 

Définir un cleptomane est assez simple.

Une dérive cleptomane, l’est donc moins.

Alors que définir une secte, déjà, ce n’était pas très simple.

Mais alors « une dérive sectaire »…

On patauge.

 

En réalité les choses n’ont jamais été simples (pour le mot secte) car il y a toujours eu un amalgame entre trois caractéristiques :

- le caractère mafieux et l’abus de faiblesse

- la coupure radicale d’avec la société, la famille, les proches, les amis

- les conceptions abracadabrantes des protagonistes au regard de notre société occidentale moderne et de sa science académique.

 

Dans la tête des « antisectes primaires», les trois sont plus ou moins liés, découlant toujours, à peu près, les unes des autres. Or, dans le monde, il y a des organisations de toutes sortes qui ne répondent qu’à une seule de ces trois caractéristiques.

La première est la seule qui pose véritablement problème au regard du droit ; à juste titre.

La deuxième peut être débattue.

La troisième, par contre, n’a absolument rien à faire là ; étant donné que chacun est libre de penser ce qu’il veut et que personne ne peut établir la vérité concernant la science, le monde et l’homme sur un plan politique et législatif, sauf à vivre dans un état totalitaire ou fondamentaliste, avec un ministère de la vérité. La vérité (et sa quête) est une affaire culturelle et non pas politique. Aussi, ne peut elle être débattue qu'en toute liberté d’affirmation et de contradiction (dans un pays non totalitaire en tout cas).

C’est cette troisième caractéristique qui explique quelque peu les contorsions sémantiques et intellectuelles des associations du type « Cercle Laïque pour la prévention des dérives sectaires » (voir la fin de mon article sur le sujet). Bien qu'elles cherchent à le dissimuler derrière le mot "laïque" qui finit par les encombrer quelque peu (voir mon article), ces assos portent en elles les germes d’une police de la vérité et du bien. Mais comme il leur faut quand même un peu des deux premières caractéristiques pour montrer ouvertement du doigt telle ou telle organisation (les milieux anthrop sont "le souci" principal du CLPDS, en nombre d'articles), alors elles vont chercher à monter en épingle quelques problématiques pouvant être éventuellement classées dans les deux premières caractéristiques. Mais réalisent-elles que la coupure d’avec la société (2ème caract.), ou des délits quelconques liés à des pressions et menaces (1ère caract.), on en trouve dans tous les milieux sociaux, notamment dans le monde de l’entreprise en général ; sans parler des milieux associatifs et administratifs. Il y a beaucoup de milieux fermés et repliés sur eux même. Il se passe des choses complètement dingues (en termes de « coupure », crime et délit) un peu partout.

Voyez par exemple la mairie de Draveil et son maire Georges Tron (faisant penser "aux pratiques" raeliennes) ! Si quelque chose de similaire s’était produit dans une institution anthr, nous aurions vu Perra et les assos en questions expliquer partout que c’est bien là la preuve qu’il s’agit d’une secte. Mais qui a parlé de sectes concernant la mairie de Draveil ?

La différence ?

Nous allons le dire ; mais avant cela une petite précision :

Les institutions anthr sont un peu coupées de la société malgré tout certes…  S'il en est ainsi (principalement en France) ce n’est pas de leur fait mais c’est le résultat du procès en sorcellerie qui leur est fait par "les antisectes", "les défenseurs « des lumières »" type Malet etc.. Dans le reste du monde, elles sont pleinement intégrées à la vie sociale de leurs pays (à peu près). Car leur volonté est aux antipodes d’une quelconque coupure, mais au contraire une pleine intégration. Cela étant dit, il faut prendre en considération qu'il existe "un entre-soi" propre à tout milieu socio-culturel ; à fortiori, qui sort des sentiers battus...

 

La différence d’avec la mairie de Draveil, donc ?

=> Les idées sur le mondes !

=> Les conceptions sur l'existence !

Voilà la différence ! 

 

Mais les actes répréhensibles et l’abus de faiblesse n’ont rien à voir avec "le monde des idées". Il y a une frontière entre la vie juridique (la loi, le droit) et la vie culturelle (liberté d'opinion) qui est souvent franchi dans les considérations "anti-sectaires" des gardiens du vrai et du bien.

Si « les assos et institutions antisectes primaires » ne considèrent pas cette frontière comme allant de soi, c’est que, au fond, leurs membres craignent ce qu’ils ne comprennent pasC'est vieux comme le monde. Les motivations des gardiens de l'ordre moral (religieux ou scientifique, peu importe ici), sont toujours les même. Seule les temps, les méthodes et les "ordres moraux" changent. En ce sens, Steiner (et ses continuateurs) est dans la même position que Galilé, Copernic et Bruno face aux autorités du temps en vigueurs. 

 

Que certaines idées soient dangereuses, c’est bien évident.

Mais premièrement, l’évaluation d’une telle dangerosité est relative à nos critères de jugements (en clair, chacun voit midi à sa porte). Rappelons que la nocivité des actes, elle, est objectivé par la loi (et c'est très bien ainsi dans un régime démocratique).

Et deuxièmement, nous estimons que l’éveil conscient et individuel à la liberté ne va pas sans risque. Si nous prenons des chemins de traverses cela nous offre l’occasion d’en tirer des leçons pour la suite. La vie spirituelle n'est pas un long fleuve tranquille. L'erreur est une grande enseignante. A chacun de mener sa barque avec aplomb, courage et discernement. La liberté responsabilise, alors que le paternalisme infantilise.

En outre, les idées se combattent (éventuellement) avec d’autres idées ; et nous pensons que les idées fondées et justes sont plus puissantes que celles qui ne le sont pas, tout simplement.

Plus généralement, il faut juger un arbre à ses fruits. Ceci est vrai pour tous les mouvements et courants novateurs et minoritaires, comme pour ceux qui sont bien établis, aux fondements même de nos société moderne et de leurs institutions.

 

Bref, face à la surveillance des gardien de la bienséance moderne, il faut vraiment que les anthrop se tiennent à carreaux sur tous les plans. Car si on constate le moindre écart sur quelque chose de clairement répréhensible (ce qui peut arriver comme partout ailleurs, donc), la première caractéristique pourra se joindre à la troisième, de sorte que tout pourra être mis en œuvre pour accentuer autant que possible la deuxième. Et nous auront enfin le résultat de cette équation pré établi  == >   anthr  =  secte.

Lorsqu’on veut absolument mettre un groupe de personnes dans une case (par le truchement de nos peurs refoulées), on finit par trouver les « faits » qui nous arrangent pour corroborer notre souhait. C’est un processus de stigmatisation inquiétant qui a souvent eu des conséquences terribles dans l’histoire.

Par ailleurs, si la loi est bafouée, il est légitime de la faire respecter partout ; quelque soit le milieu, l'association, le courant, l'institution. Le qualificatif de "secte" n'apporte rien à la problématique du respect du droit (respect du droit que la justice française a jugé bon de rappeler à la Mivilude il y a un an, soit dit en passant).

Il y a dans cette approche tordue de la problématique des sectes une volonté sournoise de créer une police politique de la vérité. Car il devient de plus en plus flagrant que ce type d’assos ne s’intéresse pas vraiment « aux mafias » vraiment dangereuses (réseaux pédophiles, trafic d'organes ou de drogues par ex), ni aux mouvements culturel à part (death métal, geek, franc-maçon... ;~), mais bel et bien aux conceptions déviantes du monde, de l’homme et de l’existence. Déviantes eu égard à la doxa officielle. 

 

Toujours est-il que l’anthr est pleinement ouverte à la critique. C’est bien normal étant donné qu’elle remet en cause énormément de choses. Elle est en demande d’un tel débat. Mais comment l’envisager sérieusement avec des individus ou organisations (d’ailleurs pas du tout intéressés par un débat) dont le seul but est d’ostraciser l’anthr à travers cet épouvantail que représente le mot « secte » (et "ses dérives".. ;) ; pensant faire ainsi œuvre de salubrité publique. C’est dans l’absolue liberté d’opinion et de conscience, dans le respect de l’altérité et la quête intègre de vérité qu’un débat peut être envisagé (c'est-à-dire, surtout au sein des institutions universitaires et milieux scientifiques libres et indépendants). Les institutions anthroposophiques sont dans cet état d’esprit, me semble t-il. A mille lieux d’une quelconque dérive sectaire (au sens de la première et de la deuxième caractéristique). Et si leurs points de vues (troisième caractéristique) sont suffisant pour en faire une dérive sectaire, il va falloir le dire une bonne fois pour toute et l’assumer. Mais les détracteurs de l’anthr sont bien embêtés. Ils ne peuvent pas le dire comme ça, brut de décoffrage. A cause, de "cette satanée déclaration des droits de l'homme (art 10 et 11)" et tutti quanti…  Alors ils font mine de la respecter ; mais à bien y regarder, il transparait parfois qu'une part d’eux même aspirent à s’en passer, de cette constitution. Au nom du vrai et du bien, dont ils sont les représentants dévoués, cela va sans dire… ;)

Il nous semble que, pour leur part, les anthrop sont profondément en phase avec la déclaration des droits de l’homme et du citoyen :

Liberté dans la vie culturelle,

Égalité dans la vie politique,

Fraternité dans la vie économique.

Les anthr contribuent ainsi (à travers cet éclairage appelé « triarticulation sociale ») à la modernisation effective de cette belle devise républicaine et œuvrent concrètement dans ce sens pour que ces trois idéaux ne restent plus lettre morte.

 

 

2 - « la France n’est pas sectaire (?) car elle subventionne deux écoles Steiner. CQFD. » (9’14)

 

Bravo JB.

D’après ce raisonnement, Perra milite donc pour que la France devienne sectaire.. C’est bien ça ? On aimerait demander à Malet si cela le réjouit que ses impôts financent des écoles Steiner. Passons. C’est en tout cas un argument un peu tiré par les cheveux qui porte sa propre contradiction. Bref, c’est dérisoire.

Il serait plus intéressant de montrer l’accueil qui est fait aux impulsions anthr à travers le monde pour réaliser à quelle point la France est minoritaire dans ses réserves et ses peurs irrationnelles…

 

 

3 - « Liberté, critiques, blasphème et étonnement » (9’29)

 

Malet s’emmêle dans des considérations sur la liberté qui laissent encore une fois entrevoir le chaos de sa pensée.

En critiquant, en privée (dans le cadre de la rédaction du Diplo), sa critique de l’anthr (et en parlant de blasphème), quelques anthrop, apologistes de la liberté,  feraient ainsi preuve « d’étonnement de la liberté  » de Malet.. .

Mais qu’est ce que c’est que ce charabia conceptuel ?

 

Quand on critique, on s’expose à la critique de sa critique. Ok ?

La liberté de critiquer est un préalable évident que personne ne remet en cause. JBM est libre de dire des conneries, et les anthrop sont libres de les corriger, en se plaignant que de telles conneries soient publiées dans le Diplo ; dont nombre d’entre eux sûrement sont lecteurs. Sans doute, certains réagissent en lecteurs fidèles qui se sentent un peu trahis et blessés, tout simplement.

Par ailleurs, si quelques lecteurs (un seul semblerait-il) de Steiner lui ont parlé de blasphème, ça ne devait pas être pour lui interdire d’en proférer (si c’est le cas, c’est regrettable !). C’était sans doute juste pour « l’informer », avec grande naïveté certes, du caractère blasphématoire de son article (ça semble un peu ridicule de considérer que cela puisse avoir un sens de dire cela à Malet, convenons en). Que Malet associe blasphème et censure (ou auto censure), cela montre qu’il ne comprend pas l’anthr, et que sa grille de lecture est catholique (ce qui peut être le cas pour certains anthrop malheureusement!). Pour les anthroposophes dignes de ce nom, la liberté est sacré et au delà de tout. Elle permet donc évidemment le blasphème (type Charlie hebdo etc.). Mais elle permet aussi de dire à celui qui blasphème, qu’il blasphème. Libre à ce dernier d’en tirer les conséquences ou pas.

Fondamentalement, où est le problème, du coup ?

Serait ce l’emploi de ce mot, qui serait en fait « un blasphème » pour Malet ?

Précisons que nous ne l'aurions jamais employé (d’autant plus que son article est objectivement bien plus inepte que blasphématoire), et que chacun est libre d’interpréter à sa façon l’œuvre de Steiner, ce qui implique parfois des réactions quelque peu inappropriées et épidermiques.

Il est bien sur très pratique pour JB de mettre ces dernières en exergue au détriment des articles argumentés et profonds de personnalités rationnelles et respectueuses.

 

 

4 - « Liberté de croyance / liberté d’informer »  (9’50)

 

Certes. Mais la manière dualiste de présenter les choses est très tendancieuse : oui oui, les hurluberlus peuvent croire à ce qu’ils veulent, mais les gens sérieux doivent pouvoir informer objectivement et présenter les faits..

Bien sur, bien sur ; reste à bien les distinguer les uns des autres dans ce schéma à deux cases. Ceux qui diront spontanément que c’est évident feront peut être là la preuve de la puissance de leur endoctrinement à la doxa institutionnelle actuelle.

En clair, on voit les faits que nos références nous incitent à voir.

Pour ceux qui n’ont pas de perceptions clairvoyantes, l’existence ou l’inexistence d’un monde suprasensible n’est pas un fait, c’est une croyance ou une hypothèse.

Pour ceux qui ont des perceptions suprasensibles, l’existence d’un monde non matériel est un fait. Un fait d’une autre nature que ceux qui se présente à nous par le biais de nos sens physique, mais un fait quand même.

Les personnes qui croient à l’inexistence d’un monde immatériel, se persuaderont, pour se rassurer, que les faits que constatent « les clairvoyants » sont des autosuggestions, hallucinations etc…

Dés lors, on est en droit de se demander où sont les croyants…

Inversion abusive ? Non, car c’est une question de point de vue et de paradigme ; qu’il serait opportun de discuter sans préjugés.

( Lire l'intro de "Théosophie" de Steiner ; et ouvrir les yeux sur la profusion d'expériences suprasensibles de par le monde depuis la nuit des temps :)

 

Sur la liberté d’informer, il n’y a rien à redire.

Sauf à bien distinguer, précisément, « les faits » « des croyances » (et préjugés).

Cette distinction semble évidente pour pas mal de monde. L’anthroposophie est là, entre autre, pour montrer qu’il faut se méfier des évidences en vogue...

Une petite chose tout de même sur le mot "informer" : il ne faudrait pas que la liberté d'informer devienne une liberté de calomnier. Une information est fondée ou non. Dans le dernier cas, elle se transforme en désinformation. Dés lors, il serait opportun de demander des comptes aux désinformateurs. La justice n'est pas forcément la mieux placée pour cela, même si elle peut servir de dernier recours parfois. Les comptes devraient être avant tout demandé par une corporation de journalistes libres et intègres, pour évaluer les qualités de leurs collègues. Mais nous rêvons trop...

 

 

5 - « je n'ai rien contre les anthroposophes » (9’47)

 

Vraiment ?

 

« Dans l’histoire des idées (les anthrop me contredise, je sais) mais pour ma part je considère que l’anthr est un courant anti lumière DANS LE SENS ( ?) OU  IL EST PARFOIS DIFFICILE DE S'ACCORDER AVEC DES ANTHROP » (Jean-Baptiste Malet)

 

« quand on affirme que ça soigne et bien il faudrait quand même apporter la preuve de de ce fait. Et il y a un personnage en suisses Stephan Borbater, chercheur à l’université de Bern, qui travaille chez Iscador qui est quelqu'un qui en même temps produit des études pour montrer que Iscador a un effet et qui est en plein conflit d’intérêt puisqu’il peut en même temps travailler pour Iscador puisqu’il est membre de la direction de l’entreprise. » (Jean-Baptiste Malet)

 

« Le problème c’est qu’ils ne se considèrent pas comme une religion mais comme une science de l’esprit » (Jean-Baptiste Malet)

 

« parfois les anthrop ne sont pas toujours honnêtes » (Jean-Baptiste Malet)

 

« Les anthr eux arrivent avec des études scientifiques et essaient de vous démontrer ce qui est par essence indémontrable. » (Jean-Baptiste Malet)t

 

« Vous savez, bien sur que c’est le choix mais si si quelqu'un dans votre famille euh de 35, 40 ans est atteint d’un cancer qu’il vous annonce vouloir soigner à l’homéo euuuh et à l’art thérapie et bien vous risquez de perdre un être cher que l’on pourrait tout à fait soigner.. » (Jean-Baptiste Malet)

 

« parfois l’anthr essai de se faire passer pour une forme de mouvement très généreux qui ferait l’apologie d’une forme de frugalité. Ce n’est pas le cas : y a des gens qui gagnent énormément d’argent avec l’anthr. » (Jean-Baptiste Malet)

 

« et l’anthr, en Allemagne, au sein du capitalisme vert (grand investissement éolienne par ex), il y a pu y avoir parfois des choses assez discutables quand vous avec des membres de partis politiques qui APPARTIENNENT ( ??) à l’anthr, quand vous avez des banques qui APPARTIENNENT ( ???)  à l’anthr, des entrepreneurs et industriels qui APPARTIENNENT ( ????) à l’anthr » (Jean-Baptiste Malet)

 

« Et je je précise encore une fois qu’il y a des dérives sectaires à l’intérieur de l’anthr. J’invite « également » nos auditeurs à consulter Waldorf Watch, et Vérité Steiner qui font entendre des voix critiques. Donc à travers le monde ya des gens qui sont passés par l’anthr et qui ont prit leur distances parce qu’ils ont constaté « un dérive sectaire ». (Jean-Baptiste Malet)

 

(il y aurait moult citations à mettre en avant)

 

Disons que lorsqu’on entend tout ça, on a quelques doutes quoi…

 

Bref, il est normal et compréhensible que des personnes comme Malet, aux a priori matérialistes, aient quand même une petite dent contre « les anthroposophes ».  Ce qui ne l’est pas c’est d’être dans le déni et de se parer de je ne sais quelle objectivité journalistique impartiale complètement fallacieuse. C’est une posture, une pose…

Jean-Baptiste Malet n’aurait rien contre des anthroposophes qui  s’enrichissent grâce à une multinationale de l’ésotérisme, qui est une résurgence obscurantiste, nazi-compatible, qui encourage des cancéreux à crever dans le jus de leurs irrationalité au grand désespoir de leur famille, un lobby qui subjugue le monde entier, et qui vénère un occultiste raciste … ?

Mais oui, JB, on y croit très fort. 

Une carrière d’humoriste est à envisager.

 

En réalité, les chevaliers blancs de « la modernité » et « des lumières » ont beaucoup de travail pour alerter, prévenir et guérir une population crédule, un peu bêbête et en danger. Tel est leur devoir, en quelque sorte… :-)

Bref…

 

 

6 - « Gagner en connaissance, s’accorder sur les faits, avoir des débats sereins » (9’55)

 

Mais oui. C’est pour cela que toutes les réponses sourcées et argumentées des anthroposophes à propos de l’article de JB sont là. Notamment celui de Louis, « L’anthr par les faits ». Il y a là des tonnes de faits dont Malet n’a pas tenus compte. En tenir compte le ferait donc « gagner en connaissance ». C’est effectivement une condition sine qua non pour envisager tout débat serein..

Mais, suis-je bête, lorsque Malet parle de « s’accorder sur les faits » c’est dans un « entre-soi » bien confortable (Perra, « zététiciens », « antisectes »..).

Pardon, pardon, on ne voudrait pas vous déranger dans votre quête de vérité fonctionnant en vase clos (sur cette "question de l'anthroposophie" en tout cas).

 

 

7 - « Les faits sont neutres, pas à charge, voyons… » (10’12)

 

Mais bien sûr, monsieur le journaliste... 

 

Résultat de recherche d'images pour "manipulation médiatique"

Résultat de recherche d'images pour "manipulation médiatique"

 

Suggérons à ce propos notre article sur le papier de Malet de cet été. Nous ne referons pas le raisonnement ici.

Questionnons juste la prétention de toute personne (et les journalistes sont en première ligne) à l’objectivité et à la neutralité. Cet article trouvé au hasard sur le net résume très clairement le problème. Ou une analyse plus poussé ici.

 

Présenter un fait. Paf. Et voilà. C’est simple, clair, net et sans bavure.

La sélection des faits, la non-contextualisation ?

Chut… Faut pas en parler, c’est le grand secret des journalistes et de leur pouvoir…

 

Y a le mot « information » qui est pas mal aussi. Et son acolyte moderne : « l’information fausse ». C’est rigolo. Car si une information est fausse, elle n’est plus une information. Elle est un mensonge, une erreur ou une illusion. Le mot « intox » est plus approprié… Mais bon, dans les médias on garde le terme « information fausse ». No problemo..

Peu importe les mots ; fait, information, vérité objective, tout le monde emploie ces termes à tort et à travers sans respecter leur essences profondes.

 

Pour les exemples « de faits neutres », faut-il vraiment en remettre une couche ici ; alors que Defèche, Bihin, Werner, Rebbke et d’autres, ont montré en quoi « ceux » que Malet a mis en avant étaient bien souvent plutôt des mirages, des préjugés ou, tout du moins, étaient biaisés ?

 

Ok, faisons une étude de cas ; attardons nous sur quelques « faits neutres et pas à charges »  qui montreraient que :

 

==>  « l’anthroposophie est extrêmement rentable »

 

 

- l’anthroposophie « possède » plusieurs banques.

 

Dans sa définition de l’anthr (début de l'enregistrement) JB dit une chose tout à fait juste : c’est un courant spirituel.

Un peu comme le courant rationaliste/sceptique, par exemple, qui se définirait plutôt comme un courant d’idée ou de pensée. Ce qui revient fondamentalement au même (chipoter sur la différence entre "idéel" ou "spirituel" est secondaire dans ce qui nous occupe ici..).

Ces deux courants sont représentés par des individus, des associations diverses et des institutions officielles. Il y a une certaine cohésion liée aux références communes, ce qui n’empêche pas des sous-courants (qui se chamaillent parfois) au sein de ces deux courants globaux. Ils ont des sympathisants plus ou moins influents, riches et engagés. Il existe une union rationaliste tout comme il existe une société anthr. Tout comme il existe sans doute (encore?) une internationale communiste, une union taoiste..

Cela étant précisé, revenons-en aux banques anthr. Elles sont « anthroposophiques » dans la mesure ou elles s’inspirent (plus ou moins;) des idées émanant du courant anthroposophique (idées sociales de Steiner : triarticulation sociale, économie fraternelle, idées particulière concernant l’argent notamment). Mais est-ce à dire que ce courant « les possède » ?? Au sens mystique, à la rigueur pourquoi pas, mais au sens économique ou juridique chacun conviendra que ceci n’a aucun sens. Cela aurait un sens si nous parlions de la société anthrop (structure officielle). Mais il est très simple de vérifier que ce n’est pas le cas (le SAU n’est actionnaire d’aucune banque ; peut être sociétaire au même titre que WWF). Le fait que ces banques furent fonder par des anthrop change t-il quelque chose à la question de la propriété ?

Apparemment, à traver le verbe "posséder", Jean-Baptiste Malet (prix Albert Londres) confond ici propriété juridique et paternité spirituelle.

Le seul fait établi ici est le suivant : Jean-Baptiste Malet a diffusé « une fake-news » (selon la terminologie moderne) ; en réalité "une intox", mais surtout un non sens. En affirmant, avec l’autorité que lui confère son statut de journaliste, que « l’anthroposophie POSSEDE plusieurs banque » il a commis une faute professionnelle puisque son métier consiste à relayer des faits, cad la vérité.

En réalité c’est une erreur grossière qui fait plus penser à celle que pourrait faire un pauvre lycéen mal luné qu’un grand journaliste du Monde Diplomatique.

Allez, soyons indulgent, disons que c’était une maladresse… Encore faudrait-il que l'intéressé la reconnaisse...

En attendant, concernant l’influence concrète de l’anthr dans le monde citons Victor Hugo, pour ébaucher une explication : "rien arrête « une idée » dont l’heure est venue"

 

 

- milliardaires anthroposophes

 

A part à Goetz Werner, je ne vois pas à qui JB fait référence. Je n'ai pas trouvé son patrimoine sur internet. Mais admettons qu'il possède (en tant que personne physique) ou moins 1 milliard d'euros, ok. Et donc ??

Son enrichissement, il l'a fait à travers son esprit d'entreprise, sans doute hérité de sa famille (comme une part de sa fortune, qui sait ?). Ses aspirations  (vaguement anthroposophiques) ont été déstabilisantes pour son entreprise, comme il est décrit dans le chapitre "Son concept d'entreprise" de sa page wikipedia. 

Son engagement pour un revenu de base inconditionnel divise les milieux anthroposophique, du reste. Beaucoup considère cette idée comme contraire aux indications de Steiner

 

JB suggère que les patrimoines de quelques anthrop seraient dus à la rentabilité du courant anthr. Certains anthrop se seraient donc enrichis sur le dos de l’anthr. Ils en auraient tirés profit au point de devenir milliardaires (en lésant les autres anthrop qui n’y auraient rien trouvé à redire ? :) .

Mais les patrimoines de ces personnes n’ont pas de lien direct avec une quelconque rentabilité de l’anthr ou des institutions affiliées. Une telle rentabilité est une vaste blague. Nous attendons les chiffres et les documents qui pourraient prouver (ou du moins étayer) de telles allégations.  

Que des personnes riches (héritage ou mérite perso..) soient par ailleurs anthrop, ou collaborent à des projets anthr, ce n'est pas la même chose que si elles s'étaient enrichies en faisant commerce de l'anthr, ou en soutirant de l'argent à des adeptes hypnotisés, ou je ne sais quoi d'autre...

Ses propos tendent à semer la confusion à ce propos ! 

Toujours est il que Jean Baptiste Malet (prix Albert Londres) a diffusé, là aussi (jusqu’à preuve du contraire), une intox, une désinformation. Ne serait-ce pas là une faute professionnelle ?

 

 

- Weleda propriété (en partie) de la SAU (qui n’est pas « l’anthr » mais une structure officielle et légale).

 

Oui. Fait avéré. C’est bien JB.

 

 

- Weleda, un des leaders de la cosmétique bio.

 

Oui. Fait. Bravo. Merci de le rappeler, ça fait plaisir…

 

 

- Weleda, leader des médocs anthr.

 

Euh,.. oui JB, « The Scoop » ! Tu es digne de ton prix Albert Londres.

(Tu as des infos comme quoi Boiron ou Lehning allaient concurrencer Weleda en se lançant dans les médocs anthroposophiques ??? )

 

 

- « Et donc  C' est un gros bisness ».

 

Nous ne savons pas à quoi "C' " se rapporte.

 

* première hypothèse : « C ’» = Weleda

 

Voici les trois derniers bilans de Weleda (2015, 2016, 2017) :

https://www.bilansgratuits.fr/entreprise/bilans/94585024600063.htm

Voici ceux de l'Oréale : 

https://www.bilansgratuits.fr/entreprise/bilans/63201210000012.htm

Voici ceux d’Yves Rocher : 

https://www.bilansgratuits.fr/entreprise/bilans/87658007700017.htm

 

NB : le CA ne dit pas si une entreprise est rentable ou pas ; il faut regarder "le résultat net" et "les ratios", notamment "rentabilité économique" et "rentabilité financière" 

 

Il faudrait demander à des bisness man pro, mais il me semble que nous n’avons pas à faire ici à un "gros bisness" avec Weleda...

 

* deuxième hypotèse : « C ’» = Société Anthr (ou encore "courant anthr" ?)

Reprendre tous les points précédents, faire le décompte des faits avérés et des intox, et juger du caractère pertinent du mot « donc ».

Lire aussi à ce propos, la partie "Empire, Multinationale ?" du communiqué de la SAF.

 

Conclusion : INTOX ET DÉSINFORMATION !

 

Et ne parlons même pas de la situation financière borderline de toutes les assos, institutions et sociétés (nationales et universelle) qui se font toutes les yeux doux, espérant que les unes aideront les uns ou que les uns aideront les autres (par solidarité anthroposophique) pour boucler leurs années tant bien que mal.

Au-delà, du caractère inepte de cette présentation d’une « anthr multinationale rentable » (et donc, tout bonnement mensongère), il y a là un aspect véritablement comique : car tous les protagonistes voudraient bien que cela soit vrai !! Ils n’en seraient pas réduits à faire moult relances pour récupérer quelques pauvres cotisations de membres endormis, ou rendre sexy tel appel au don pour sauver tel projet précis.. Comique, ou plutôt tragi-comique de leur point de vue, car la situation n’est pas brillante.

 

Toujours est-il que Malet a tout faux là-dessus. A bien y regarder, c'est un fait avéré !

Mais comme les anthrop sont antimodernes et anti-lumières et que Malet est moderne et pro-lumière, personne de « sérieux » ne lui en voudra.

C’est pas grave la vérité dans un tel cas. Il faut être solidaire avec celui qui est en prise direct avec une résurgence de l’obscurantisme. De ce point de vue, c’est lui qui a raison, car c’est lui "le gentil". "Les méchants" ont toujours tort ! 

Voilà où nous en sommes... 

Ça serait comique si le fond du problème ne se résumait pas, in fine, à ces considérations infantiles !

 

 

8 - « il est important que tout le monde puisse connaitre les fondements de l’anthr car parfois les anthrop ne sont pas toujours  honnêtes. Il a fallu que j’insiste auprès d’agriculteurs biodyn pendant une heure parfois pour qu’ils  AVOUENT  ENFIN  que ça avait avoir avec quelque chose de spirituel. » (10’41)

 

L’emploi du verbe « avouer » est vraiment symptomatique de l’état d’esprit de JB. Ce terme judiciaire évoque bien évidemment un tribunal, un procès (ou du moins, une garde à vue).

A part ça, JB n’instruit pas un dossier « à charge »…  lol

On peut prendre des postures journalistiques neutres mais la vérité d’un état d’esprit transparait subrepticement de temps à autre.

« .. ils avouent enfin .. »… Ils avouent enfin quoi ? Leurs crimes ?

C’est à peu près ça pour une personne qui considère l’anthr comme une résurgence d’un obscurantisme antimoderne.

Car, bien sûr, « spirituel » = obscurantisme.

Le vécu subjectif biaisé de Malet, pendant son « interrogatoire » d'un anthrop ou d’un biodynamiste, lui a fait interpréter certaines réserves de son « accusé » (réserves quant à l’emploi de certains termes spirituels pour décrire le quotidien d'un biodynamiste) comme flirtant avec une certaine malhonnêteté.

 

Nous allons faire un petit exercice. On va tenter de se mettre à la place d’un biodynamiste anthrop (par exemple) qui doit parler de son activité à un inconnu, dans le contexte culturel de l’occident et de notre époque :

Notre biodyn anthrop sait très bien que ses conceptions de la vie, de la mort, de l’évolution, de l’homme et de la nature ne sont pas partagées par la majorité de ses contemporains. Ses derniers naissent et grandissent dans un contexte culturel qui cherche à les prémunir de ce genre de conceptions. De sorte que l’on peut dire que l’anthrop lambda (biodynamiste ou autre) est en milieu plutôt hostile  en occident (particulièrement en France). Son idée est de se faire une niche dans ce contexte. Mais il ne veut pas se montrer quelque peu trop prosélyte, et encore moins propagandiste. Ça lui serait reproché, et cela ne l’intéresse pas vraiment, au fond (ceci ne l’empêche nullement d’organiser des réunions d’informations et conférences pour qui cela intéresse). Il considère que tous les fondements anthr sur lesquels il s’appuie sont publiques et accessibles pour qui souhaiterait approfondir la question. A chacun de découvrir l’œuvre de Steiner par lui-même, dans une démarche individuelle et consciente. Aussi, ne se contentera t-il que de quelques suggestions ou allusions pour susciter la curiosité de son interlocuteur occasionnel, sans plus. C’est pour cela que certains mots ne seront pas lâchés « comme ça » au premier venu. Non pas par malhonnêteté, mais par prudence et réalisme quant au contexte général. Les conceptions de Steiner remettent en cause beaucoup de choses. Mettre clairement cela en évidence dans le moindre échange rendrait celui-ci stérile la plupart du temps. Ça demanderait beaucoup plus de temps ; temps qu’un anthrop lambda ne peut, ou ne veut, pas forcément toujours prendre. Alors, il adapte son discours en fonction.

Et l’inspecteur Malet lambda de le cuisiner pour obtenir quelques « gros mots » comme « spirituel » ou « ésotérique », voire « êtres élémentaires » ou « forces éthériques »…

Mais quelle utilité ? Est-ce opportun dans un tel échange ? Tout est accessible dans les livres ; tout est publique, rien n'est caché. C’est dans l’intimité d’une lecture, au calme, chez soi, ou dans une prairie, que la rencontre entre ces concepts peu communs et soi-même est la plus appropriée. Et pas forcément, lors d’une petite discussion, voire d’une interview, et encore moins lors d’un interrogatoire !

Est-ce si difficile à comprendre ???

 

 

9 - « Les écoles Waldorf sont confessionnelles » (11’01)

 

IL est, bien sûr, concevable que la situation puisse paraitre ambiguë.  Cela étant dit, il nous semble qu'une école devient véritablement confessionnelle si elle se réfère ouvertement (le revendiquant même) à une religion.

Il y a deux questions qui se posent là :

La première est la pertinence du qualificatif de « religion » concernant l’anthr. Comme je l’ai évoqué plus haut, « religiosité » et « religion » ce n’est pas pareil. L’anthr se conçoit comme philosophie, science, art et spiritualité (à la fois) qui étudie, intègre, découvre, et travaille avec « diverses formes de religiosités » (cad dispositions des individus à appréhender, par tous les moyens, des phénomènes suprasensibles), qui relient l’homme à lui-même, aux autres, à la nature, et à l’univers, à travers leurs composantes non matérielles. C’est un peu (beaucoup ;) pompeux dit comme ça, certes. Mais c’est bien de cela dont il s’agit. C’est une démarche qui mène à la religiosité sous tous les rapports ; mais ce n’est pas chipoter que de dire que cela n’en fait pas forcément une religion. Car l’anthr aspire à faire de chacun son propre « prêtre » autonome, en quelque sorte, sa propre autorité (il ne faut pas négliger la proximité entre Steiner et certains penseurs anarchistes). Prêtre, scientifique, artiste, cela se confond quelque peu dans le cheminement anthroposophique d’un individu. C’est là le nœud du problème que pose l’anthr au néophyte.

Aussi, ce n’est pas par mauvaise foi que les anthrop rechignent à qualifier l’anthr de simple religion. C’est par honnêteté, précisément. Par fidélité à l’identité même de l’anthr. C’est pour cela qu’ils emploient plus aisément le terme de spiritualité ; même si, là aussi, il y aurait sans doute des choses à redire…

Précisons pour ceux qui n’auraient pas compris : « un prêtre » est un intermédiaire entre « Dieu » et les fidèles, au sein d’une religion. Il représente ainsi une autorité pour eux. En disant que les anthrop sont chacun « leur propre prêtre », il faut comprendre que chacun est responsable de sa propre relation avec « Dieu » (les dimensions subtiles et supérieures de l’existence) sans autres intermédiaire que lui-même. On appelle cela « une vie spirituelle » ; non pas « une religion ».

Par ailleurs, il y a une religion (se revendiquant ainsi et en ayant toutes les caractéristiques) qui s’inspire de l’anthrop : "La Communauté des Chrétien" (ou des prêtres sont là pour des fidèles – sacrements, baptêmes, mariages -  ils représentent une autorité assumée et officielle pour des croyants) ; si Steiner avait voulu créer une religion avec l’anthr il n’aurait pas favorisé l’émergence d’une concurrente (la communauté des chrétiens) !

 

La deuxième question est la suivante : ne se concevant pas comme une religion, l’anthr qui inspire des pédagogues depuis maintenant un siècle n’est pas là pour « convertir » des enfants (ou les conforter dans les croyances de leurs parents), ni pour leur inculquer des préceptes (ce qui est le cas des cours de catéchismes des écoles cathos, par exemples). Il n’y a pas, à proprement parler, de catéchisme anthrop dans les écoles Steiner !

L’anthr est un moyen, pas une fin. C’est un outil pédagogique. Une méthode. La fin c’est l’épanouissement complet de l’enfant, sa croissance équilibrée, et l’accompagnement de son développement à travers l’adolescence jusqu’à la maturité. Le but est de former des êtres humains pouvant s’autodéterminer librement dans un monde qui ne les y encouragera pas forcément tous les jours. Pour en arriver là, l’anthr s’appuie sur une anthropologie qui n’est pas conforme à celle qui est communément admise dans les sphères du pouvoir culturel, politique ou économique (si cet anticonformisme est une hérésie pour certains, il faudrait qu’ils évoluent un peu ; comme l’église, il y a plusieurs siècles). La question épineuse est de savoir dans quelle mesure une telle anthropologie anthr doit être transmise elle-même aux enfants ou ados. La plupart du temps, il me semble que cela ne se fait pas. Et ce, pour une raison simple : ça n’est pas forcément dans l’intérêt des enfants ; étant donné qu’il s’agit de les intégrer au monde actuel tel qu’il est, malgré tout, en préservant leur liberté (ce qui n’empêche sans doute pas de semer quelques graines, aux milieux de toutes les conceptions matérialistes qui sont bel et bien enseignées dans les écoles Waldorf). En ce sens, ce qui importe c’est d’ouvrir les esprits à tout ce qui existe, en terme de "visions du monde".

L’anthr sous tend la pédagogie Waldorf, oui. Elle transparait donc à travers les pratiques pédagogiques, bien sûr. Mais elle n’est pas enseignée. Ou alors, de manière homéopathique (et sûrement pas direct). Mais tous les rationalistes sérieux savent bien, n’est ce pas, que l’homéopathie n’a aucun effet scientifique observable et démontré. :~)

 

Il faut discuter avec quelques dizaines d’anciens élèves pour se faire une idée sur l’aspect confessionnel ou pas de la pédagogie Waldorf. Personnellement, il me semble naturel qu’on sente quelque chose de religieux en arrière fond. On dit « religieux » car c’est le mot qui vient, mais en réalité il s’agit de quelque chose de spirituel. Le mot « confessionnel » est clairement excessif et inapproprié. Ça risque de faire rire pas mal d’anciens élèves.

 

Par ailleurs, deux mots, questionnent : « les rituels » (employé par les détracteurs, jamais par les protagonistes), et « les paroles » (pouvant être assimilées à des prières).

 

« Rituels », s'il s'agit vraiment d'employer ce terme, est à comprendre au sens commun : nous nous faisons tous « des petits rituels » dans nos vies pour nous accrocher à des repères spatio-temporels et à des rythmes (le petit café avec un biscuit à 11h, la ballade le long de la Seines tous les dimanches etc..).

L’organisation de ces rythmes est un des fondements de la pédagogie Waldorf. Ces rythmes sont les piliers sur lesquelles les enseignants s’appuient pour créer un mouvement dans l’apprentissage. Le mouvement étant inhérent à la jeunesse (et à la vie d’ailleurs), il est primordial, pour le pédagogue, d’en comprendre la dynamique et de l’accompagner avec bienveillance et sagesse. Le rapport conscient à ce mouvement est un des aspects de « la religiosité » évoquée plus haut. Mais nous pourrions aussi parler « d’art » au sens ou il s’agit d’un équilibre à maintenir et à recréer sans cesse entre le mouvement intrinsèque à l’enfant et son accompagnement par l’adulte.

Il y aurait beaucoup à dire mais ce qui importe ici c’est de montrer que le mot « rituel », n’ayant rien à voir avec « culte » mais avec « rythme », est en réalité  un outil pédagogique précieux et efficace pour encadrer, et sécuriser, avec mesure et sagesse l’énergie débordante et parfois déstructurée des enfants.

En outre, ces rythmes se déploient sur toutes les échelles temporelles : journées, semaines, mois, saisons, années, septaines. 

 

« Les paroles » (aux vagues allures de prières, ou plutôt de récitations) sont sans doute plus « problématiques », il faut le reconnaitre. Car il semble qu’elles soient bel et bien destinées à entrer directement en résonnances avec des composantes supra sensibles des enfants (de surcroit grâce aux rythmes évoqués ci-dessus). Le but n’est absolument pas de faire passer leurs significations dans les têtes naïves et innocentes des enfants (car c’est ainsi que les détracteurs de la pédag Wald se représentent souvent les choses :) ; il ne s’agit pas de leurs inculquer « ces paroles » comme des dogmes à apprendre par cœur etc… Tout enfant et ado qui a récité ces « paroles » vous dira que c’est "un peu gnan gnan et chiant". Si l’objectif était de les y faire adhérer, ça serait quelque peu raté depuis un siècle. L’objectif est de tenter d’éveiller et de stimuler le germe spirituel que tout enfant porte en lui (en ce sens, ces « paroles » ne sont pas arbitraires, évidemment). Il n’y a pas d’endoctrinement car il n’y a pas de « doctrines » dans de telles « paroles ». Par contre, il y a une intention : le développement humain et spirituel vers l'âge l'adulte de l'enfant. 

« Pur comme l'or, clair comme le cristal, ferme comme le rocher, c’est ainsi que je veux être », par exemple, pourrait tout à fait être récité par des élèves d’une école laïque (3ème république, disons :). La valeur « éducative » d’une telle récitation peu être discutée, mais il ne s’agit pas là d’un endoctrinement à une idéologie précise. Par contre, pour un anthrop, il ne s’agit pas tant de préceptes moraux mais d'une sorte de mise en rapport avec certaines lois universelles avec lesquelles il est préférable d'être en résonnance (sur le fond, je répète que cela peut se discuter, bien sûr).

Ces paroles créent un contexte, une ambiance, destiné(e) à stimuler les composantes supra-sensibles des élèves. Si ces composantes n'existent pas, les détracteurs de cette pédagogie ne devraient pas s'en inquiéter (pas de contre-indications, comme pour l'homéo :). Si ces composantes existent, les pédagogues qui la pratiquent (à contre courant de l'ordre social) seront reconnu comme des précurseurs, voire des héros courageux, par la postérité...  

Il faut voir « ces paroles » un peu comme ça, selon moi… Mais, je ne suis absolument pas une référence officielle en la matière.

 

Ces "rituels" (ou rythmes) et paroles ne suffisent donc pas, selon nous, à en faire clairement des écoles confessionnelles. Mais il est vrai qu’ils en font des écoles qui prennent sciemment en compte des composantes non matérielles de l’être humain ; donc des écoles où l’ont sensibilise volontairement à l’aspect spirituel de l’existence. A l’aspect spirituel universel (au delà des concepts anthr). Les concepts anthroposophiques ne sont pas enseignés mais utilisé comme outils. Outils de perception, d'éveil et de réalisation.

 

 

Il est clair que, vu de l'extérieur (sans compréhension profonde de l’anthr), ces quelques points que nous venons de décrire peuvent créer de sérieux doutes.

Mais ce n’est qu’en parlant avec un nombre conséquent de protagonistes (cad les élèves, les enseignants et les parents, pas forcément anthrop) que l’on peut comprendre la subtilité des choses. Et la subtilité demande un peu de sagesse, de sensibilité et d’intelligence. Ce qui manque souvent aux détracteurs, soit dit en passant…

Du reste, considérer tout ce qui précède comme de l'enfumage, du blabla de secte, serait la preuve manifeste d'une totale mauvaise volonté dans l'ouverture à la nouveauté, à l'inconnu et tout bonnement à l'altérité. Le meilleur modèle d'ouverture d'esprit, et néanmoins scientifique, reste celui de anthropologue, selon nous...

En attendant chacun peut passer du temps sur le web et tenter de se faire un avis en tapant quelques mots clés :  "écoles steiner""waldorf schools" (en mode vidéos). On trouve beaucoup de reportages qui illustrent quelque peu toutes ces questions.

 

 

10 - La preuve par la question du karma  (11’11)

 

Ça illustre ce qui précède : on n’enseigne pas le karma à l'école Steiner (peut-être l’évoque-t-on en parlant du bouddhisme). Mais on doit intégrer ce type de considérations dans la pratique pédagogique, oui, c'est assez probable. Avec plus ou moins de sagesse, sans doute…

Rappelons juste qu'un bon milliard d’êtres humains considèrent le karma comme une réalité de l’évolution. Cela étant dit, le karma dont parle Steiner se démarque quelque peu de celui des bouddhistes ou des hindouistes étant donné qu’il s’inscrit dans une perspective chrétienne et occidentale (il existe une notion de réincarnation intrinsèque à l’occident : ici et ).

Il semble que, pour Malet, prendre au sérieux l’idée de karma est tout bonnement du délire, et qu’il n’y a rien à en dire de plus. Alors qu’une telle perspective, en rien discriminante dans un contexte chrétien (pas de castes comme en Inde), est extrêmement intéressante pour envisager notre existence sociale. Ne développons pas plus ici, car de toute manière la question centrale est toujours la même : la réalité (dans ses dimensions naturelles, humaines et cosmiques)  ne se limite-t-elle qu’à ses composantes matérielles ou existe-t-il une (des) composante(s) supra-matérielle(s) dont l’étude serait, dés lors, déterminante ?

 

Mais Malet ne porte pas de jugements explicites sur le karma ici, certes. Il illustre juste son propos (écoles confessionnelles) par cet exemple du karma comme arrière fond pédagogique. Cela ferait des écoles Steiner des écoles confessionnelles. Nous ne saurions trancher avec assurance, comme Malet le fait, car le problème est le même que pour le point 9. Le karma n’est pas enseigné. Il fait parti de la conception anthr de l’existence humaine qui inspire la pédagogie Steiner. Les conséquences dans les pratiques pédagogiques peuvent être pertinemment discutées qu’à l’aune des résultats. Je n’ai pas vraiment l’impression que les anciens élèves « pensent, vivent et respirent karma » à tous les niveaux…

 

Bref, là aussi, le mot « confessionnel » nous apparait comme une exagération. Même s'il est légitime de se poser la question, admettons-le.

 

 

11 - « dents de laits et redoublement… »  (11’30)

 

Là, il ne s’agit pas de karma mais de l’anthropologie anthr.

Pour Steiner, il y a des grandes étapes évolutives dans la vie. Ce sont les fameuses septaines mises en avant dans les présentations approfondies des principes pédagogiques. La question de savoir si ces rythmes de développement sont arbitraires ou bel et bien réels peut se discuter, là aussi. Mais toujours est-il que, pour les anthrop, les manifestations physiologiques des deux premières septaines sont le changement de dentition et la puberté (menstruations pour les filles, par ex).

Il est clair que si l’on considère cette anthropologie comme totalement fantasmagoriques, nous la mettrons dans la case « croyance » et éventuellement « religion » ; auquel cas nous pourrions être tenté de dire que c’est là « une preuve » que cette pédagogie est « confessionnelle ». Mais si, comme les anthrop, l’on considère qu’il s’agit d’une connaissance fondamentale et cruciale dont il faut tenir compte pour fonder une pédagogie respectueuse de l’enfant, réaliste et efficace, dés lors, nous pourrions dire qu’il s’agit d’une pédagogie « scientifique ». Autrement dit, ces septaines sont-elles factuelles, oui ou non ? Reste à s’entendre sur la science, ses fondements épistémologiques et son champ d’application (sensible ou suprasensible) ; c'est à dire, aussi et surtout, sur la notion de "fait"... 

 

Le redoublement, en lien avec la dentition, semble être présenté par Malet comme une discrimination ubuesque et arbitrairement punitive en quelque sorte. L’idée de l’intérêt de l’enfant, dans le respect du rythme de son développement propre (car il peut y avoir des variantes d’une année dans les septaines selon les individus), ne lui effleure évidemment pas l’esprit… Mais c’est compréhensible qu’il le prenne comme ça, bien évidemment.

 

 

12 - « postulats spiritualistes » (11’46)

 

Donc « postulats spiritualistes », est le postulat de JB concernant ce que les pédagogues Waldorf considèrent comme des connaissances essentiellement empiriques.

Mais admettons son postulat à lui, donc. Il ne reste plus qu’à évaluer les « postulats spiritualistes » dont il parle à l’aune de leurs résultats. Autrement dit : juger un arbre à ses fruits.

Il serait intéressant, par ailleurs, de faire de même avec les autres pédagogies (qui adoptent sans doute d’autres postulats) et notamment celles mises en œuvre par l’éducation nationale.

 

Répétons encore qu’une école confessionnelle ne se caractérise pas tant par les idées pédagogiques (spirituelles, spiritualistes…) qui la sous tendent mais par leurs revendications comme éléments doctrinaux à enseigner dans les programmes. Plus clairement, si une école catholique ne fait plus de catéchisme, elle n’a plus grand-chose de confessionnelle (ce qui est d’ailleurs souvent le cas). Reste des valeurs éducatives imprégnant l’école, issues du catholicisme, mais pas du tout enseignées aux élèves de manière magistrale (par exemple : "les enfants, il faut se repentir, il faut aimer son prochain, il faut prier Jésus et Marie" etc).

 

Les écoles Waldorf ne dressent pas leurs idées et conceptions spirituelles en étendard. Elles ne se revendiquent pas « écoles anthroposophiques pour former des anthroposophes ». Elles se servent de l’anthrop pour accompagner au mieux la croissance et le développement des enfants et adolescents que l’on veut bien leurs confier. Après, chacun aura sa vie ; au sein des milieux anthrop (une infime minorité) ou pas (dans l’immense majorité des cas).

 

 

 

13 - spirale de l’aven, fêtes : rituels ! (11’51)

 

 

Malet dit : « certes les anthrop disent que c’est pas des rituels ».

Mais plutôt que de nous dire pourquoi ils auraient tort de le nier, il passe à autre chose.

Philipp Rebbke a écrit un article assez éclairant sur ce sujet qui témoigne notamment du caractère presque comique que le mot « rituel » prend dans l’article de Malet eu égard à la réalité de ces fêtes saisonnières des écoles Waldorf. JB ne montre pas en quoi le témoignage de ce professeur serait tendancieux ou fallacieux. Par contre ce professeur fait apparaitre comme tel les propos de JB.

 

Sur le mot « rituel » en lui-même, j’invite le lecteur à relire ce que j’en dis vers la fin du point 9 (écoles Waldorf confessionnelles) un peu plus haut.

 

 

14 - biodynamie, accessoires et « liturgie » et « école confessionnelle bizarre », "ok" si c’est assumé comme religion, mais "pas ok" s’il y a une prétention à la science (12’05)

 

Malet dit que le problème c’est que « la différence entre les cathos et les anthrop c’est que les seconds "vont venir" avec des études scientifiques ».

Ah ?  Ben il faudrait les lire ces études ; en prendre connaissance, les étudier, les comprendre ; les confronter avec d’autres ; non ? Et les citer, éventuellement, quand on fait des articles dans le Diplo… (quitte à démontrer méthodiquement leurs caractères ineptes).

Dés lors, où est le problème ??

Une prétention se discute avec des arguments et des références. Ceux et celles que JB a produit(e)s sont vraiment peu nombreux et nombreuses, voire légers et légères, par rapport à ceux et celles de l’article de Louis Defèche ("L’anthroposophie par les faits") notamment. Chacun peut le vérifier.

Concernant la biodynamie, la médecine anthr, la pédagogie Waldorf et beaucoup d'autres domaines où l'anthr se développe depuis 100 ans, il existe moult thèses universitaires à travers le monde. Il serait judicieux de les consulter avant de porter des jugements et de prononcer des sentences à l'emporte pièce.

http://ecole-steiner-colmar.chez-alice.fr/Bulletins_files/these-shankland.pdf

http://www.theses.fr/2009PA100140

http://www.theses.fr/2018LORR0209

https://corpus.ulaval.ca/jspui/handle/20.500.11794/25038

http://www.theses.fr/1992STR1M179

https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1981_num_53_4_5188

http://petille.univ-poitiers.fr/notice/view/59554

https://www.iumsp.ch/sites/default/files/pdf/BI_PauseP_CAM_2014_0508.pdf

(Petit échantillon en langue française)

 

 

15 – prouver scientifiquement que les miracles existent à Lourdes (12’21)

 

JB montre là le fond de sa pensée : tout ce qui sort des clous d’une conception matérialiste de l’existence et du monde relève "du miracle de Lourde".

Les études scientifiques avec lesquelles « arrivent les anthrop » mettent en lumière des choses bien précises dans des domaines bien précis. Renvoyer ça, de manière générale et péremptoire, à des phénomènes du type "miracles de Lourdes" est tout simplement gratuit et dérisoire. Les études scientifiques qui concluent à l’inefficacité des applications anthr ne sont pas plus nombreuses que celles qui concluent l’inverse. Une approche honnête (cad « neutre » et « pas à charge ») serait de présenter les deux.

 

 

 

16 - « Les anthrop essaie de démontrer ce qui est par essence indémontrable » (12’25)

 

C’est le clou du spectacle, en quelque sorte. Du spectacle que le dogmatisme matérialiste (à ne pas confondre avec la démarche scientifique) nous donne à travers Malet.

Nous voyons là, en fin de compte, le postulat épistémologique kantien dans toute sa splendeur (et décadence ;). Postulat kantien que Steiner a déconstruit méthodiquement dans ses trois livres épistémologiques (encore faudrait-il les étudier et les comprendre).

Tout le blabla de Malet est fondé sur Kant. Il est probable qu’il ne s’en rende pas compte d’ailleurs. On appelle cela un endoctrinement. Ce dernier est d'autant plus pregnant qu'il vient de bien loin et qu'il touche toute notre société, dans ses fondements même.

En fin de compte, il n’y a qu’un débat épistémologique de fond qui n’aurait de sens concernant Steiner.

http://www.theses.fr/1989PA040134

http://skenos.mshparisnord.fr/items/show/125

https://corpus.ulaval.ca/jspui/handle/20.500.11794/25038

https://www.triarticulation.fr/AtelierTrad/TDK/HTRO514.pdf

http://www.triarticulation.fr/AtelierTrad/TDK/DDUK317.pdf

http://www.digi-archives.org/pages/echos/ESM087012.pdf

http://revuephares.com/wp-content/uploads/2013/09/Phares-IX-03-Raphael-Simard.pdf

http://le-blog-du-flow.fr/wp-content/uploads/2014/11/Article-Thierry-Soutan-1997-Revue-STAPS-N%C2%B042-Delsarte-Steiner.pdf

(Petit échantillon en langue française)

 

 

« Indémontrable » ?

Il faut se mettre d’accord sur l’idée de démonstration.

 

« Par essence » ?

L’essence de l’essence c’est d’être indémontrable.

Et la connerie de la connerie ça marche comment ?

Mais où est ce que tout cela « noumène »…

Kant : marque déposé ! lol

Bon, ne développons pas ici.

Quitte à ne pas être compris (je suis complètement fou, voyez…).

 

 ***

 

 

12’33

Pause Kâ dans les dents à JB (mais qu'est ce qu'il est taquin ce journaliste suisse).

 

Mais bon, il est subtilement endoctriné le Kâ ; foi de Perra ! Tellement endoctriné qu’il parle de la naissance de son indépendance d’esprit, levant le poing, à son adolescence, « le crane rasé et la mèche ironique devant tout le clergé de ses professeurs en panique » (14’34) !

Ce témoignage en musique met en lumière quelque chose d’assez difficile à saisir (et à croire) pour des gens qui ne reste qu’à la surface des choses quand ils se penchent sur cette pédagogie avec des préjugés négatifs (liés à leur incompréhension de l’anthr) : son but est véritablement de former des êtres humains libres et autonomes ! Ce n’est pas une vitrine, c’est le véritable objectif.

L’anthropologie steinérienne a pour centre le « Je » (point de jonction entre notre identité particulière et notre universalité). C’est le couronnement de la scolarité des élèves. « Va et deviens ce que tu veux devenir, dans ce monde, au plus profond de toi-même » : voilà, loin de tout endoctrinement, le message que cette pédagogie insuffle aux élèves en fin de scolarité (quitte à ce que des élèves deviennent des ennemis de l’anthr, pourquoi pas ?). 

Cette pédagogie accompagne le processus préalable (cad l’éducation, donc) avec subtilité et, me semble t il, une certaine efficacité (remarquée par une certaine élite internationale ;). Au point, qu’il est tout à fait naturel et sain qu’un élève ado (vers 15 ans) finisse par voir ses professeurs Waldorf comme « un clergé ». Ce qui semble donner quelque peu raison à Malet (clergé) ; mais là ou Malet est à des années lumière de la subtilité de Kâ c’est dans la plasticité de son esprit quant aux conclusions finales. « Le clergé » et l’indépendance d’esprit finissent par faire bon ménage en Kâ, à travers cette chanson hommage à son école.

Les professeurs sont heureux de voir le processus d’autonomisation en œuvre durant l’adolescence de leurs élèves ; de sorte qu’ils endossent sans doute volontiers « le rôle » d’une autorité à défier (clergé), d’une limite à tester. Cela fait parti de la pédagogie de comprendre la dynamique cruciale (et souvent difficile et douloureuse) de l’adolescence. Accompagner avec tact, affection et sagesse les élèves dans ce passage leur permet d’accéder à l’âge adulte. Force est de constater que notre société n’aide pas du tout les ados à devenir des adultes libres et responsables. Cela se traduit par un nombre croissant d’éternels adolescents (de 30, 40 ou 50 ans) ; qui, du reste, finissent par accéder aux responsabilités sociales. Et nous avons notre société actuelle… Remplis d'individus ayant une tête pleine d'abstractions et un coeur dépourvus de toute maturité affective.

 

Plus généralement, cette contradiction apparente (clergé/liberté) résume parfaitement le nœud cornélien qui se crée dans la tète des Malets aux abords de l’anthr en général : « Steiner serait un maitre spirituel qui encourage ses disciples à devenir libre ? C’est antinomique, voyons ! C’est juste une vitrine, cette liberté fallacieuse ! », diront ils..

Ben non, bande de Malets, c’est bel et bien de cela dont il s’agit :  les professeurs waldorf ont à coeur d'éveiller les élèves à leur liberté !

Et au delà de la question pédagogique voilà comment se présente les choses pour les anthroposophes dignes de ce nom : une référence  extérieur (Steiner) qui nous propose les outils de notre autodétermination et d’un éveil à notre liberté. C’est, du reste, ce qui fonde tout rapport juste et fécond entre maitre et apprenti (voir les arts martiaux, le compagnonnage etc…)

Cela vient d’encore plus loin, à vrai dire : pour simplifier, Dieu et Liberté, ça ne va pas ensemble. L’apport fondamental de Steiner à la modernité est de montrer en quoi, pourquoi et comment ces deux concepts sont liés par l’existence même des êtres humains (même si Steiner ne parle jamais de « Dieu » en « ce » terme ; mais toute son œuvre est une manière indirecte d’en parler).

Comprendre cela nécessite une étude approfondie de l’œuvre de Rudolf Steiner.

 

En attendant, il n'y a pas que Kâ qui "chante les louanges" de la pédagogie Steiner.

Voici une liste de personnalités diverses qui parlent de cette pédagogie et quelques anciens élèves. Et quelques autres, notamment français...

 

 

 ***

 

 

 

16’50

Q° : y a un lien particulier entre l’anthr et l’art..

(Sans doute une petite perche pour voir si JB est capable de trouver qqch de positif dans l’anthr)

 

16’58

Malet (sans doute un peu KO par Kâ et par la question, mais se reprenant en 2 temps 3 mouvements) :

Deux temps :

« Oui.. Art thérapie .. Ré enchanter son son son ssson  ~ âme ~  (bravo JB, t’as réussi à dire le mot).. Se relier aux éléments ( ?).. Cliniques anthroposophiques.. Homéopathie.. Art thérapie ..

Trois mouvements :

Bon alors.. En complément pour un cancer, ok.. Mais pb : Constat de dérives sectaires anthr.. Refus de certains anthrop de tout soin conventionnel.. Soins homéo et art thérapie exclusifs.. »

 

Et oui. En deux temps trois mouvements JB passe de l’art à la médecine. Non pas que le lien n’existe pas, mais on sent bien que ça ne lui convenait pas de parler, par exemple, de l’influence de Steiner en architecture, de parler de l’eurythmie, du Faust de Goethe joué dans son entièreté au Goethéanum depuis des décennie (unique au monde), de l’influence de Steiner sur Joseph Beuys, de l’exposition « Kosmos Rudolf Steiner », de la peinture, de la place centrale de l’art (théatre, dessins, sculpture, musique…) dans les écoles Waldorf et la pédagogie curative (handicapés)…

C’était pas cool. Fallait arriver, en deux temps, trois mouvements (en partant d’une question sur l’art), à parler des méchants anthrop qui laissent mourir de pauvres cancéreux avec leurs conceptions délirantes…

Quel artiste ce JB !

 

18’04

Remarque de l’interviewer : « C’est leur choix (de choisir le type de traitements qu’ils veulent), c’est leurs maladies… »

(Mais quel relou, il peut pas laisser Malet alerter la Suisse tranquille ?:)

 

Malet :

 

« Oui mais Choix orientés par Steiner (350 ouvrages !).. Et les bases et les postulats ... (c'est du n'import' na wak, man !).. (Pas dit, mais on a tous entendu, hi hi..) )

 

Vous savez, bien sur que c’est le choix mais si si qqun dans votre famille euh de 35, 40 ans est atteint d’un cancer qu’il vous annonce vouloir soigner à l’homéo euuuh et à l’art thérapie et bien vous risquez de perdre un être cher que l’on pourrait tout à fait soigner.. Constat ‘assez’ ‘fréquent’ ( ?).. Je dis pas que ça concerne tous les méd. anthrop.. Ya des Cliniques anthrop où on mélange les pratiques.. Mais constat de dérives sectaires ( ? ?).. C’est pareil dans les écoles Waldorf et l’agri biodyn ( ???).. Vous savez ma grand-mère parlait aux plantes et elle faisait des très bonnes tomates ( ????).. J’ai gouté d’excellents vins biodyn.. L’important c’est de nommer les choses.. Biodyn un peu comme une viande casher ou hallal = no problemo pour moi de manger casher ou hallal.. Mais euh euh qd vous posez la Q° à des anthrop de ce que c’est que la biodyn ils tournent parfois bcp autour du pot (aux roses ?) et ne présentent pas cette dimension spiritualiste au cœur de leurs pratiques.. Biodyn = pas de vertus supérieur à l’AB.. TOUTES les études scientifiques le montrent.. Ca veut pas dire qu’il y en a pas.. »

 

 

 

 

 

(Puis remarque du Suisse relou : « et pourtant, JB Malet, il y a bcp (en Suisse romandes) de viticulteurs (et pas des moindres, assez connu) qui se sont mis à la biodyn sans être des férus de R Steiner.. »)

 

Arrêtons-nous là pour commenter :

 

Bon, deuxième « deux temps, trois mouvement » : par sa grand-mère interposée, nous sommes passé de la médecine anthrop qui laisse crever des cancéreux débiles et endoctrinés (au désespoir de leurs familles rationnelles) à l’agriculture biodynamique qui dit pas clairement qu’elle fait des légumes Casher et des fruits Hallal et que, en plus, elle sert à rien (par rapport à l’AB normal), selon TOUTES les études scientifiques, même si ça veut pas dire qu’elle sert à rien, in fine.

 

Bon. Là le Malet il maitrise carrément le cours de l’interview : en fait, les questions qu’on lui pose, en gros, il s’en fiche ; ce qui compte pour lui c’est de dire ce qu’il a à dire et de cocher les cases.

Pédago, ok. Méd., ok. Biodyn, ok.

Il a quand même réussi à parler de méd. et de biodyn en répondant à une question sur la place de l’art dans l’anthr. Certes, ce n’est pas forcément très difficile étant donné que l’art transparait dans toute l’anthr et ses applications pratiques, mais disons que ça se voit un peu trop qu’il déroule son programme.

 

Sur le fond :

L’art (en tant que tel) et l’anthr, il évite, donc.

 

La médecine anthroposophique :

https://medsektion-goetheanum.org/en/research/

Et Iscador :

https://www.cancer.be/complementsalimentaires/gui

https://scholar.google.fr/scholar?start=0&q=Mistletoe+cancer+studies&hl=fr&as_sdt=0,5&as_vis=1  (Mettre la traduction, en haut à gauche)

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23890767/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19943577/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/m/pubmed/22105040/

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0203058

Entre autres..

 

Toutes ces études scientifiques, qui montrent l’apport de la méd. anthr dans le traitement du cancer et de ses conséquences, sont occultées par Malet.

Passons outre les propos de JB sur la méd. anthr qui flirtent habillement avec la diffamation, et relevons juste la question philosophique qui sous-tendait la remarque du journaliste suisse : liberté de soin pour les malades / autorités médicales officielles. Nous pressentons en filigrane des propos de Malet la caution d’une sorte de totalitarisme médical au nom d’une lutte universelle contre la mort, la maladie, le mal (?) etc… Au point que ce foutu journaliste suisse s’est senti obligé de lui rappeler que chaque patient développe une maladie qui lui appartient (JB sous entend que « oui mais le patient – débile car refusant la chimio- appartient quelque peu à sa famille qui, elle, est victime d’une telle débilité en quelque sorte » ; il dit pas cela, mais il le pense très fort le Malet). On sent là un certain fossé avec la France où on aurait donc plutôt tendance à considérer que la maladie appartient au corps médical en fin de compte (question philosophico-comptable à mettre sur la table).. Cette question en met une autre en lumière : que signifie l’irruption de la maladie dans une existence individuelle. Et plus généralement, la question des principes fondateurs de l’existence humaine. Passons..

 

En outre, il parle de « constats assez fréquents ». On voudrait des cas précis Mr le journaliste ; des sources ; des témoignages ; des statistiques… Et puis je suppose, Mr le journaliste, que certains de ces constats assez fréquents, c’est vous qui les avez faits ; avant de faire une telle affirmation.

 

 

Biodynamie : pas de vertus supérieures à l’AB selon « les » études scientifiques ?

 

Intox ! C’est tout bonnement faux ! Jean-Baptiste Malet n'a pas prit connaissance de (ou a omis sciemment) toutes les études scientifiques suivantes (entre autres) :

https://www.vitisphere.com/news-89092-Responses-to-pathogen-threats-are-higher-in-biodynamic-vines.htm

https://www.nature.com/articles/s41598-018-35305-7

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12040197

http://orgprints.org/8568/

https://www.bio-dynamie.org/wp-content/uploads/2018/05/Pages-de-16a.pdf

https://www.researchgate.net/publication/286356710_The_Science_Behind_Biodynamic_Preparations_A_Literature_Review

http://www.isss.ind.in/pdf/journalVolume1/paper-2Dr.S.K.sharma.pdf

https://www.cabi.org/gara/FullTextPDF/2008/20083129675.pdf

https://woodsend.com/pdf-files/Reeve_et_al_BioresTech2010.pdf

 

Toutes ces références sont, entre autres, commentées par Louis Defèche dans son article : L'anthroposophie par les faits (partie biodynamie). Il y commente également l'unique référence scientifique réellement citée par Malet dans son article du Diplo. Plus généralement, l'association qui représente le mouvement biodynamique explique sur son site comment "fonctionne" la biodynamie (voir aussi le site Demeter) et y fait également référence aux recherches actuelles sur le sujet. Rappelons aussi le communiqué du MABD concernant l'article de JB.  

On ne peut pas dire n’importe quoi sur une pratique qui concerne des milliers d’entrepreneurs à travers le monde. Il faut être factuel et ne pas se laisser aveugler par l’antipathie (non avouée, mais personne n’est dupe) que peut susciter un paradigme qui bouscule (ou du moins titille) nos certitudes. Sans doute, y aurait-il de quoi lui faire un procès. Mais je pense que la MABD a autre chose à faire..

Cela dit, il conclu par « ça veut pas dire qu’il n’y en a pas » (des vertus tout court ? ou des vertus supérieures à l’AB ??). Il est prudent. Mais bon, en disant « TOUTES les études scientifiques montrent.. », il diffuse une contrevérité qui porte potentiellement préjudice à beaucoup d’entrepreneurs.

La remarque du journaliste suisse est très juste et, au delà des études scientifiques confirmant l'efficacité de la biodyn, il est tout bonnement hallucinant de voir que tous les détracteurs de la biodyn n’arrivent pas à se représenter la chose suivante : les agriculteurs, éleveurs et viticulteurs, qu’ils soient en conventionnelle, en raisonnée, en biologique ou en biodynamie sont tous (des plus modestes au plus prestigieux) des entrepreneurs pragmatiques qui ne fonctionnent qu’aux résultats ! On peut rêver un an, deux ans, aller, peut-être trois ou quatre (si on a des réserves financières), mais pas 7 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans lorsqu’on est exploitant agricole. On n’a pas de temps, ni d’argent, à perdre dans des conneries qui demandent plus de temps et plus de travail (ce qui est le cas avec la Biodyn par rapport à l’AB) ! Soit ça marche, soit ça marche pas. Si ça marche pas, on bazarde et on passe à autre chose, point barre. Par ailleurs, quand quelque chose marche chez le voisin, on va voir car on est curieux. On expérimente, et on décide de convertir toute son exploitation après mure réflexion.

Ce reportage est assez parlant à ce propos : "Les Vins Bios du nouveau monde" montrent pourquoi les professionnels du secteur qui s'orientent vers "la bio" finissent assez souvent en biodynamie (4'55 ; 19'24 ; 23'37 ; 26'09 ... ; bon, regardez tout, c'est tout bonnement passionnant ! :) ...

Le film "L'Esprit du Vin" donne une vision plus française de la question.

L'avis de Claude Bourguignon est également intéressant. Jean-Baptiste Malet est sans doute plus qualifié que lui. Ou que ces divers professionnels du Chateau de Pommard... Aller, j'arrête..

 

 

 

On perçoit, particulièrement sur ce sujet de la biodyn, la dissonance cognitive dans l’esprit des Malets de tout type : mais enfin zut, ça NE PEUT PAS marcher puisque c’est pas « PROUVE » par « LA »  SCIENCE. Ça doit être un effet placebo ;).

Ne voient-ils pas à quel point ils développent une foi aveugle dans l’autorité d’une science que, du reste, parfois, ils ne comprennent pas dans ses fondements. Pour eux, cette science est surtout là pour distribuer des brevets de vérité ou des bonnets d’ânes aux uns et aux autres sans qu’il n’y ait à se poser de questions. Ils se positionnent, dés lors, du bon coté, pour se moquer « des bonnets d’ânes ». Cette science représente, pour eux, une autorité qui a remplacé celle que représentait l’Eglise au moyen âge (pour les Malets de l’époque).

 

En attendant, les viticulteurs AB qui décident de passer en Biodyn, ils savent très bien pourquoi ils le font : pour le rendement et la qualité. Il faudra que Jean-Baptiste Malet passe les voir, avec les résultats de ses fameuses études scientifiques sous le bras, pour leur dire à quel point ce sont des crétins, eux les travailleurs de la terre qui ont toute une vie d’expérience

Le sketch…

 

 

***

 

 

Reprenons le cour de l’interview :

 

19’56 : L’interviewer lui fait donc justement remarquer à la fin de sa réponse que beaucoup de viticulteurs sont passé à la biodyn sans être des férus de Steiner.

( Quel relou ! Tous endoctrinés ses suisses à pas dire amen aux Malets Français ; car enfin, voyons, il est inconcevable que le journaliste suisse ne fasse que le ramener sur Terre, en présentant objectivement les faits, la réalité…)

 

20’05

Q° : « vous dites que l’anthr est un empire, ils ont un lobby important, mais en même temps vous parlez de "discrète multinationale de l’ésotérisme", ça fait pas penser aux détracteurs des franc maçons (ils sont partout et discrets etc..), ça fait pas un peu cette impression ? »

 

20’27

Malet :

« non, en tout cas c’était pas mon intention. Et je me suis excusé auprès d’anthrop qd ils ont eu cette impression. Je n’avais aucune intention de nuire ; après j’estime que plus on est informé et plus on a d’éléments et de donnés… (CA de Weleda, des banques anthr) c’est des infos importantes ; car parfois l’anthr essai de se faire passer pour une forme de mouvement très généreux qui ferait l’apologie d’une forme de frugalité. Ce n’est pas le cas : y a des gens qui gagnent énormément d’argent avec l’anthr. »

 

(Pause) 

 

Il y a "des gens" qui gagnent énormément bien leur vie avec l’anthr ? Qui ??? Assumes coco, dis nous qui, au lieu de parler pour ne rien dire.

 

Par ailleurs, encore une fois : un chiffre d’affaire n’est pas un résultat net !

Concernant les salaires, ce n'est surement pas leur importance qui motive les divers acteurs des milieux anthrop. Les profs, par exemple, sont très mal payés (c'est Grégoire Perra qui le souligne lui-même, pour illustrer leur fanatisme..:). Les collaborateurs de la SAF ou la SAU, lorsqu'ils ne sont pas bénévoles, sont souvent au smic. Weleda, je ne sais pas, il faudrait faire une enquête. Par ailleurs, un ancien président de la NEF (venant d'une banque "normale") a vu son salaire réduit à la NEF (9'02). 

En réalité, ce n'est bien évidemment pas l'argent qui motive les salariés de ces milieux ; c'est la conviction, tout simplement.

Mouvement généreux incitant à la frugalité : « ce n’est pas le cas ».

Ok, JB sort ça comme ça : « c’est pas le cas ». Pas généreux et pas d’incitation à la frugalité (sur la frugalité, il est difficile de généraliser, certes).

Sur quoi se base t-il ?

Sur un « raisonnement » Nabillaesque :

 Nan mai allo ! Mai ouvrez les yeux les suisses, c’est trô des gro bourges les anthromachins. Eh, mai les mecs y zon des banques, (nan mai des banque ! c ouf) ; des cosmetiks de partout ; et ya des milliardaires qui font partis du machin ; et y font genre avec leurs carottes et leurs pantalons à bretelles : eh mai c des gro mytho, moi j’suis pas conne, ok !?

Soit il y a vraiment un peu de cela dans ce qui sous-tend le postulat de Malet ;

Soit il est n’est pas si bête et joue sur le sensationnel pour nuire consciemment à l’anthr (malgré ses démentis).

Dans les deux cas, ici, il n’est pas digne de son prix (qu’il mérite sans doute pour son enquête sur les tomates industrielles, mais au vu des conneries qu’il raconte ici, on est amené à se poser des questions pour l'ensemble de son travail de journaliste).

 

Réitérons la question :

QUI GAGNE ENORMEMENT BIEN SA VIE " AVEC " L'ANTHR ?

(Tous les anthrop au smic voudraient bien les connaître pour aller leurs réclamer des comptes ! ;)

C’est une question simple et claire à laquelle nous risquons fort de ne jamais avoir de réponse.

 

Cela étant dit, il n'est pas impossible qu'il y est, comme partout, des personnes qui profitent de leur position. La question centrale est de déterminer s'il s'agit d'un phénomène marginal ou généralisé.

Nous attendons, donc, l'enquête du reporter Malet (avec documents à l'appui, références précises , bulletin de salaires etc..)...

 

Sur le début de sa réponse et sur sa forme, que dire ? 

"Non (ça ne donne pas cette impression ;)" répond JB. Est-ce vraiment à lui de le dire, étant donné qu'il n'est pas récepteur mais émetteur de son article (et de ses propos) ?

"En tout cas ce n'était pas mon intention" , "Je me suis excusé auprès des anthop s'ils ont eu cette impression"..

Bla bla incohérent : on n'a pas à s'excuser de l'impression subjective des lecteurs. Leurs impressions leurs appartiennent. On n'en est pas responsable. Dés lors, pourquoi a t-il éprouvé le besoin de s'excuser ? Le reste de la réponse évolue de manière tout aussi tordue pour arriver "à la frugalité" en opposition "aux anthr qui gagnent très bien leurs vies".

Bref, il répond comme il peut à une question génante (complo-anthroposo-judéo-maçonnique..;) et cherche à détourner l'attention avec "les anthrop qui gagnent très bien leur vie".

 

 

21’05

Malet suite :

« Moi je n ai rien contre la F Maçonnerie, je crois qu’on en a dit bcp de bêtise, et je ne suis pas franc maçon ( ?), mais je sais aussi qu’elle peut être aussi un réseau de pouvoir, et l’anthr, en all, au sein du capitalisme vert (grand investissement éolienne par ex), il y a pu y avoir parfois des choses assez discutables qd vous avec des membres de partis politiques qui APPARTIENNENT ( ??) à l’anthr, qd vous avez des banques qui APPARTIENNENT ( ???)  à l’anthr, des entrepreneurs et industriels qui APPARTIENNENT ( ????) à l’anthr…, donc c’est un réseau de sociabilité, et moi en tant que journaliste je suis un contre-pouvoir, qd qqun a du pouvoir, et bien il faut une information « pour nommer les choses sur le pouvoir » ( ?) ; je n’ai pas écrit que les anthr égorgeaient des poulets lors de rituels euh occultes etc..( ??), « C ’ » ( ?) est une dimension occultiste qui est assumée par Steiner ( ???) et l’anthr c’est aussi un réseau de pouvoir avec des réseaux de sociabilités mais qu’on retrouve dans d’autres cultes hein, euh l’église catholique peut être aussi un réseau de pouvoir et un réseau de sociabilité. Disons qu’on est tellement peu habitué (mes copains suisses m’ont dit : «  ouh la la, tu sais ici en Suisse on ne touche pas Steiner ») à entendre de voix critik sur Steiner que qd qqch SURGIT ça étonne. Mais non, Dornach et le Goethéanum c’est comme le Vatican, c’est un réseau de pouvoir, ya de l’argent, et il y a des choses à dire, à critiquer, c’est un vrai sujet journalistique à part entière ».

 

Bon. Ben prochain article de Malet publié par le Monde Diplomatique : « La franc maçonnerie internationale : un réseau occulte de sociabilité et de pouvoir, pratiquant moult rituels initiatiques étranges et empêtré dans l’affairisme » ?  

(Ou idem pour les jésuites ? publié dans « Golias » ? exemple prit au hasard.. ;)

Histoire de « nommer les choses » et d’être factuel…

Et histoire de comparer le degré de pouvoir par rapport à l’anthrop…

Non ? Ça le fait pas, JB ? Tu le sens pas ? Aller quoi…

Ah, ça serait complotiste ? Ah, ok, ok..

Et pour l’anthrop, non ?

Ah… Bon, ok. C’est toi le prix Albert Londres, alors c’est toi qui sais… Je me tais, je me tais.

 

Il me fait vraiment rigoler Jean-Baptiste… Il titille ma fibre comique.

 

Plus sérieusement :

Que le mouvement anthrop soit un réseau de sociabilité ; c’est une évidence.

Qu’il soit un réseau de pouvoir ; sans doute, oui, mais à un niveau ridicule en comparaison avec l’Eglise ou la Franc Maçonnerie. Sans parler des services secrets (CIA, Mossad, MI6, FSB etc…) et des organisations mafieuses internationales (notamment la pédocriminalité et le trafic de drogues).

Si Malet, s’intéresse aux réseaux qui ont vraiment du pouvoir et qui sont vraiment nuisibles dans le monde, je pense qu’il y a d’autres priorités que l’anthr (sauf à être dans un processus inquisitoire, auquel cas, il faudrait « nommer les choses » et ne pas se cacher derrière le paravent d’une objectivité journalistique fallacieuse). 

 

Dans une cour de récré de deux cents élèves, il y a une douzaine de « gros durs » qui fédèrent des bandes et qui font la loi ; et le courageux petit Jean-Baptiste, il va préférer montrer du doigt une petite bande d’une dizaine d’enfants qui essaie de faire leur trucs en sortant de la tutelle des gros durs. C’est que Jean Baptiste, il dit les choses, il parle lui, c’est pas une mauviette.

Cela dit, on finit par se demander s’il ne cherche pas à bien se faire voir par tel ou tel gros dur.

Car en disant à toute la cour : « eh regardez les petits  nouveaux  qui font les malins à vouloir faire leur machins à part, c’est des mecs qui aiment trop le pouvoir à vouloir agrandir leur petite bande bizarre ; moi, JB,  je suis vigilant avec des mecs comme ça » ;

… en disant ça, JB sait très bien qu’il est aussi entendu par les gros durs. Il paraitrait même que quelqu'un l’aurait aperçu entrain de leur faire un petit clin d’œil… ;~)

 

Aaaah… Le lobby anthrop va faire marcher son réseau.

Attention, attention, gare au malheureux qui a déclenché le courroux de « la discrète et puissante multinationale de l’ésotérisme (k’a fricoté ‘vec les nazis !) »…

Le collègue d’Assange, Malet, conseillé par l’alter ego de Snowden, Perra, va avoir de gros problème, ah la la la la.

 

On a vraiment envie de faire un sketch avec ça. C’est tellement à pisser de rire.

Bon aller, calmos, on se ressaisit.

 

Ce à quoi pense Malet sans doute, lorsqu’il parle de lobby anthr, ce doit être le réseau ELIANT. Ce réseau d'institutions anthroposophiques européennes cherche à se faire entendre auprès de l'UE en utilisant (comme quiconque peut le faire) le cadre législatif européen. Il faut savoir qu'une partie des anthrop ont eu tendance à "miser" sur l'UE, en quelque sorte. D'autres sont anti UE. Les avis ne sont pas uniformes.

De manière générale, les anthrop cherchent à se faire entendre et accepter partout où ils se trouvent ; ce qui nous semble normal. Pour cela, ils s'organisent. Comme tant d'autres.

Par ailleurs, il est vrai qu'il y a des anthrop un peu partout dans la société, à différents niveaux de responsabilités ; ainsi que des sympathisants. Tout cela représente une sorte de sphère d'influence, oui... 

Mais ceci est vrai pour n'importe quel courant  : anarchisme, trotskisme, scepticisme zététique, cathos, juifs, bouddhistes, chasseurs, amateurs de pétanques, fans de Nabilla etc.. ; sans parler des groupes de pression économiques (big pharma, industries diverses que JB dénonce à juste titre).   

Dés lors, pourquoi se méfier particulièrement du courant anthroposophique ?

C'est cette éternelle question qui devrait être mise clairement sur la table.

Que l'ont mette la lumière sur le développement et l'implantation concrète des applications sociales et impulsions culturelles reliées à Rudolf Steiner, c'est tout à fait naturel et sain. Il s'agit là d'information. Mais pourquoi englober cette information dans une sorte le bulle de méfiance, voire de défiance, a priori ?

S'il y a une incompatibilité entre les fondements spirituels de l'anthroposophie et les opinions personnelles de Jean-Baptiste Malet (opinions qu'il n'a pas, bien entendu :), il importe de la mettre en lumière en tant que tel. Dés lors, il ne s'agirait plus vraiment de journalisme mais d'un débat culturel ; tout à fait sain dans le cadre des articles 10 et 11 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Nous pensions, d'ailleurs, qu'un tel débat allait s'engager depuis l'été 2018.

Nous attendons toujours...

  

Sur l'emploi du verbe appartenir à trois reprises dans sa réponse, nous renvoyons à notre réponse N°7 (du bloc Q°/Rép : 8'13/8'41/11'08, un peu plus haut) sur la question de la rentabilité de l'anthr ; et à la partie "Empire, multinationale ?" du communiqué de la SAF.

 

Sur le vrai sujet journalistique que représente l'anthr et sa structuration à travers le Goethéanum, nous ne pouvons qu'acquiescer. Une véritable enquête comparative (sans préjugés) entre le Vatican, le Grand Orient et le Goethéanum, par exemple, serait un travail tout à fait intéressant selon moi. Mais un universitaire impartial me semblerait plus à même de le réaliser correctement.

 

 

 

***

 

 

22’42

Q° : Comment expliquer que malgré les critiques c’est qqch qui fonctionne les applications issues de l’anthr ? Le rapport à la nature ? Méfiances envers « les choses classiques » ?

 

23’09

Malet :

« oui, modernité hors de contrôle, vide idéologique ; face à ça « des croyances » et « visions du mondes » structurées.

Anthr = charpente intellectuelle, matrice ;

Archi anthr = dans la lignée de l’art nouveau, et de l’archi organique ;

Art anthr = les prédécesseurs étaient les symbolistes. »

 

Une simple question : l’art nouveau, l’architecture organique et les symbolistes se positionnaient-ils « face à la modernité hors de contrôle » ? Car sinon, je ne comprends pas comment l’anthr pourrait à la fois être dans leur lignée tout en se positionnant face à la modernité.

Plus généralement, rappelons une énième fois ici que l’anthr ne se positionne pas dans un face à face avec « la modernité » (qui ne se résume pas au matérialisme). Elle est un courant spirituel ultra minoritaire qui fait parti de la modernité ; ou pour être plus précis, elle est une petite branche féconde de la modernité. Les racines de la modernité peuvent se discuter, mais pour se faire un aperçu sommaire de « la modernité » de l’anthr, il est judicieux de regarder les fruits (et leurs intégration, pleine et fécondes, à leur époque) : tutti frutti, et tutti quanti, et tutti tutti entre moult exemples possibles et imaginables, tout simplement...

La pertinence du mot "moderne" (ou "modernité) peut se discuter par ailleurs. C'est un mot multiforme. S'il s'agit de ce qui correspond aux aspirations de notre époque et de ses contemporains, le mot convient tout à fait à l'anthr, selon nous.

 

 

Cela dit, la réponse de Malet est assez réductrice : ça fonctionnerait car, en gros, la nature a horreur du vide. Dés lors, les pires choses fonctionnent quand il n'y a rien d'autre.

1- Tout d'abord, il existe des tonnes de courants spirituels et culturels. 

2- Le courant dominant, dans nos société occidentales, est le matérialisme ; c'est lui qui crée "le vide" (ça se discute bien entendu..).

3- Les applications anthrop fonctionnent car elles s'encrent dans le réel. Le réel de la vie. Le réel du contexte alambiqué de nos sociétés matérialistes. Elles se coulent, plus ou moins, en leurs sein. Mais surtout elles répondent à un besoin ! Un besoin profond...

Il y aurait bien plus à dire, évidemment.

 

 

24’18

Suite Malet :

« Bref, véritable cohérence intellectuelle plaisante pour moi ; mais il n’y a pas, selon moi que cette cohérence. C’est pour ça qu’il faut faire un pas de coté, prendre du recul, parce qu’euuuh, je crois euuuuuh que certaines promesses faites par l’anthr ne seront pas tenues.

Euuuuuuh, je je je je pense que quand on explique aux individus qu’il faut euuh retourner dans une communauté pour et euh « se mettre en connexion » ( ?) pour ré-enchanter le monde et bien quand je rencontre « certains » anthrop qui sont passés par l’anthr, « je vois » (??) que certaines promesses n’ont pas été tenues.

Et je je précise encore une fois qu’il y a des dérives sectaires à l’intérieur de l’anthr. J’invite « également » nos auditeurs à consulter Waldorf Watch, et Vérité Steiner qui font entendre des voix critiques. Donc à travers le monde ya des gens qui sont passés par l’anthr et qui ont prit leur distances parce qu’ils ont constaté « un dérive sectaire ». »

 

La transition entre « la cohérence plaisante » et l’ombre de Grégoire Perra n’a pas été simple (euuuuh, je je je.. ).

Aaaah, les truchements de la conscience humaine… Tout un poème…

Faut-il vraiment analyser cette dernière tirade de l’ami Malet  (qui illustre plutôt bien la génèse de son article du Diplo) ?

Nous résumerons par :  euuuuuuh je je je je p-p-pense don-donc … je suis  (suivre)Perra… …  Euuuuh, je je je v-v-vois ce que Perra a voulu me faire voir.. (pasqu’en plus, ça correspond à mes préjugés matérialistes).

 

Sans parler des : « je crois », « selon moi », « donc il faut ! », « je vois »…qui trahissent et résument parfaitement tout le problème que pose l’article de Jean-Baptiste Malet et son mièvre service après vente auprès de la Radio Télévision Suisse.

 

 

Le journaliste suisse conclut : « y a aussi des gens qui sont passés par l’école Steiner et qui s’en portent bien. »

 

Voyez la puissance de ce mouvement : il manipule des journalistes qui défendent les écoles Waldorf en prenant partie ! Incroyable !! C’est la preuve que c’est une secte dangereuse !!!  Na !!!!

….

Hein ? Pardon ??

Ce serait juste des journalistes honnêtes qui recadrent des propos excessifs, partiaux et caricaturaux, par conscience professionnelles ?

 

Impossible !!! J’ai été voir le blog de Grégoire Perra !!

Tout y est (même un hommage tout à fait objectif à Jean-Baptiste:) !

C’est forcément fiable.

Ben oui : ça s’appelle VéritéSteiner… 

Ça veut bien dire ce que ça veut dire, non ?

Là est la vérité !

Faisons confiance ; puisque cela flatte nos a priori...  :~)

 

 

* * * * *

 

 

Voilà pour cette interview de Malet à la radio Suisse.

Il y assure le service après vente de son article. Normal.

Il persiste et signe. Ok.

Sauf que des tonnes et des tonnes d’arguments ont été produit, depuis, qui réfutent l’immense majorité des allégations de son article du Diplo.

Il s’en fout.

Il se bouche les oreilles, se cache les yeux et n’en dit mot.

 

Toujours-les-3-singes

 

 

A défaut de « s’accorder sur les faits » (avec d’autres personnes que les zététiciens, Perra ou Rawling), Jean Baptiste Malet fait de la com. Il distille ses fake-news sans une once de remise en question et de déontologie.

Albert Londres doit se retourner dans sa tombe.

 

 

Quelques émissions, articles et reportages francophones sur Steiner, l'anthroposophie et ses applications diverses :

- sur France Culture  sur l'anthroposophie et Steiner en général.

- sur France 3 sur la biodynamie

- sur la RTS  (Radio-télé suisse) sur l'anthroposophie (ici une partie sur plusieurs)

- sur l'ORF 2 (télévision autrichienne), reportage sur l'exposition "Kosmos Rudolf Steiner" du Kunstmuseum de Stuttgart

- sur France Télévision, reportage sur La NEF (banque éthique fondée par des anthrop) et le débat qui a suivi

- sur Canal+ reportage sur l'école Steiner de Verrières le Buisson (sud de Paris)

- sur France Info (leur site web), article sur la médecine anthrop

- sur BFM une évocation du plébicite de la pédagogie Waldorf par les cadres de la Silicon Valley

- sur la WDR (télé publique allemande), un reportage sur l'eurythmie enseignée à l'université

- sur France 3, à propos des conditions de travail de Weleda.

 

et aussi,

- dans Le Temps (journal de référence suisse)

- dans Libération sur le rapport Guyard ayant inclu dans sa liste de sectes les écoles Steiner en 2000 

- dans Le Monde des Religions, un article sur Steiner.

- dans La Croix sur l'exposition "Cosa mentale" au Centre Pompidou de Metz (ou les tableaux noirs de Steiner étaient exposés)

- dans Kaizen (interview de Loïc Chamel, maître de conférence en sciences de l’Éducation à l’Université de Haute-Alsace et directeur du LISEC,  laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication) => lien rajouté le 18.05.19, pour infos...

 

et encore,

- un reportage indépendant d'une étudiante en journalisme sur une élève de l'école de Verrières.

- L’avis « décontracté » et en rien complaisant de Peter Sloterdijk  sur Steiner dans l'enceinte du Vitra Design Museum en Allemagne pendant l'exposition "Rudolf Steiner, l'alchimie du quotidien".

- un exposé indépendant sur les liens profonds qui unissent Joseph Beuys à Rudolf Steiner

 

 Parmi des milliers dans le monde...

 

 

 

Malgré les petites médisances, critiques et digressions amusées de notre (très long) article, Jean-Baptiste Malet est sûrement un journaliste plein de qualités. Ses enquêtes sur Amazone et Heinz nous ont intéressées ; même s'il est assez évident que la logique capitaliste ultra-libérale (fondée sur l'égoïsme et le matérialisme) qui sous-tendent ces entreprises ne peuvent, in fine, que donner les résultats mis en lumière. 

Concernant son enquête sur l'anthroposophie, citons Philipp Reubke : 

"Il doit y avoir un gigantesque malentendu quelque part. Soit M. Malet a raison, et il en va pour l’école Steiner (et de l'anthr) comme de la tomate: «C’est fou tout ce qu’il peut y avoir dedans, et ce n’est pas joli joli.» (2) Ou bien M. Malet manque d’informations et interprète mal les informations dont il dispose."

Adeptes ou insoumis ? Philipp Reubke

 

Effectivement, il y a un gros problème de perception et d'interprétation. Comprendre les ressorts profonds de ce problème nécessite un questionnement qui dépasse le cadre de notre article. Nous n'avons fait qu'esquisser quelques éléments de réponses sur un ton incisif, ironique et taquin qui n'engage que nous. 

 

 

 

Lartigue

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Steiner a son époque aimait distinguer certaines personnalités influentes de leur temps pour mieux en dénoncer les errements. Et bien tel est le cas symptomatique avec J.B Malet. Il représente un spécimen de ce que la société matérialiste, hédoniste et athée a produite et continue à exhaler comme des fleurs malodorantes et qui tentent de persuader tout un chacun de leurs vérités étriquées confortées par le scientisme. Ces individus-là sont à classer comme des réalistes naïfs du point de vue philosophique. C'est surtout dans la vision marxiste-léniniste et au fond tout le communisme que cette déformation prévaudra à l'excès. Il prétend que Steiner est un anti-lumière. Pourquoi ? Parce que selon lui la raison raisonnante qui a surgi au 18ème siècle a combattu tout ce qui pouvait surgir de la foi, de la religiosité, de la spiritualité comme superstitions à évacuer et Dieu en premier ! Et nous en sommes toujours là ! Kant fut en Allemagne un de leurs représentants. Diderot, Voltaire,les encyclopédistes le furent en France ! Ces individus formatés comme ils le sont tentent de réduire impunément le champ du réel à leurs représentations matérialistes surrannées.
Répondre
B
En tous cas, merci pour votre intérêt et vos encouragements. <br /> <br /> J'ai pris pas mal de temps pour écrire tout ça. Et dans la mesure où je n'avais aucune pression (niveau timing), ce fut un réel plaisir. Le format et le ton ne sont absolument pas "pro"; c'est vraiment une analyse purement amateur. Cela dit, si ça peut faire écho (ne serait ce que sur qq points), j'en serais très heureux.
Répondre
S
Hello, je partage cette article pour commencer. Un énorme travail, bravo.
Répondre
S
Bravo ! C'est pas des gens bien ... Qu'ils changent de métier ces mauvais journalistes.
Répondre
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 10 408
Pourquoi ce blog existe ?
A la base, il s'agissait de publier quelque part une longue réponse que j'avais écrite à un contradicteur (Zarathoustra), sur le site du Monde libertaire, à propos de Rudolf Steiner. Le site ayant subit un relookage complet, il ne pouvait plus accueillir de commentaires. Le "débat" a donc pu se poursuivre ici.

Depuis, ce blog a quelque peu évolué : mise en exergue de diverses censures, publication de nos échanges avec un ami de "Zarathoustra", "Félix", et articles divers (notamment concernant Jean-Baptiste Malet et son article du Diplo)..

Ce site est totalement amateur et aucun avis qui y est exprimé ne représente une quelconque institution ou mouvement. L'auteur du blog, Lartigue, est un électron libre et agit en son âme et conscience.

Publicité