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Anthroposophe ?
13 août 2018

"L'anthroposophie, discrète multinationale de l'ésotérisme" de Jean-Baptiste Malet et les anthroposophes ; débat ?

 

images

 

Jean-Baptiste Malet et les anthroposophes : des faits défaits, rien que défaits.

Intéressé par la notion de débat en général et par tout débat et controverse concernant Rudolf Steiner en particulier, je suis avec assiduité celui qui essaie de s’engager entre Jean-Baptiste Malet et quelques anthroposophes ayant des responsabilités officielles dans le mouvement anthroposophique. Je dis « qui essaie de s’engager » car Jean-Baptiste Malet ne répond pas vraiment, point par point et méthodiquement, aux divers arguments et reproches de ses contradicteurs, alors que ces derniers, il faut le dire, s’y sont clairement collé, eux, avec son article du Diplo. Mais peut-être qu’ils ne payent rien pour attendre et que Jean-Baptiste Malet est en train de leur concocter une réponse fulgurante de précision qui reprend chacun des divers (contre)arguments, un par un, pour les détricoter avec logique et références diverses à profusion. En attendant, pour tout débat (de son coté), je n’ai rien d’autre à me mettre sous la dent que ses deux threads publiés sur son compte Twitter, ainsi que deux ou trois petits échanges qu’il a pu avoir avec quelques anonymes qui ne semblaient pas trop d’accord avec lui (sur le fond, ou du moins, sur la forme). Ses petites réponses, de lui à ces anonymes, sont malgré tout intéressantes pour entre-apercevoir quelque peu son état d’esprit. Et ce dernier n’est pas dénué de racines.

 

Tout d’abord voici les éléments qui font (plus ou moins, donc) débat :

 

*A l’origine, l’article de Jean-Baptiste Malet, publié dans Le Monde Diplomatique de juillet 2018 (et que JB Malet a du leur communiquer avant la publication) :"L'anthroposophie, discrète multinationale de l'ésotérisme"(A lire sur ce site : "lumière laïque")

*La réaction critique de Françoise Bihin publiée sur son blog personnel et sur le site d’actualité de l’anthroposophie « Aether » : « Lettre ouverte à Jean-Baptiste Malet… » 

*Le communiqué officiel du comité de la Société Anthroposophique en France rédigé par Alain Tessier : « Communiqué du comité de la SAF »

*Le communiqué très bref de l'IVAA ((Fédération internationale des associations médicales anthroposophiques)

*Le communiqué du Mouvement de l'Agriculture BioDynamique (MABD)

*Le premier Thread de Jean-Baptiste Malet sur son compte Twitter : « Petit thread anthroposophie et extrême droite ».

*L’article de Uwe Werner réagissant à quelques points de l’article de Jean-Baptiste Malet et particulièrement à la question du rapport entre les anthroposophes et les nazis (étant donné qu’il est l’auteur d’une étude sur le sujet) publié sur le site Aether : « Transparence de l’anthroposophie ».

*Le deuxième thread de Jean-Baptiste Malet qu’il introduit de la sorte : « Les anthroposophes ont publié un cinquième communiqué en réaction à mon article du Monde Diplo. En réponse, je publie un nouveau thread : Anthroposophie et extrême droite, épisode 2 ! »

*Et je mentionne ici de manière anachronique : En réaction à son premier thread quelques commentaires porteurs d’interrogations ou de réprobations légères auxquels JB Malet à lui-même réagit (l'échange avec Tony Fortin, et l'échange avec Alix Labrousse)

 

 

Le moins que l’ont puisse dire, c’est que « les anthroposophes » prennent (grosso modo) en considération ses arguments et allégations et qu’ils se saisissent de ces derniers pour y apporter éclairage et contre-arguments.

Reste à savoir si ces éclairages sont justes et si leurs  contre-arguments sont fondés.

Le problème, pour l’instant en tout cas, c’est que nous ne pouvons pas trop compter sur Jean-Baptiste Malet pour nous le dire.

A ce propos, ce qui est particulièrement étonnant, c’est la phrase d’introduction de son deuxième thread : « En réponse au 5ème communiqué.. je publie.. » (Sans doute parle t il de l’article de Uwe Werner ; pour les autres communiqués, on attendra, donc).

« En réponse », dit il ??

Une réponse qui ne tient pas du tout compte des arguments principaux de Werner. Une réponse qui ne montre pas, le cas échéant, en quoi et pourquoi ces quelques arguments ne seraient pas fondés (juste un sous-entendu latent : aucun argument émanant d’un anthroposophe ne saurait être sérieusement pris comme tel et être examiner en soi). Une réponse qui doit plutôt se comprendre au sens militaire : une nouvelle salve sensée faire des dégats. Et pas au sens réellement argumentatif, donc…

 

Voici les quelques arguments déterminants de Uwe Werner dont Jean-Baptiste Malet n’a pas jugé bon de tenir compte dans « sa réponse » :

 

  1. Les feintes des anthroposophes de l’époque, vis-à-vis des nazis, (pour bien se faire voir) afin de tenter de faire survivre leurs institutions ; par absences d’héroïsme ou de courage, sans doute…
  2. Le refus de Staudenmaier de prendre connaissance des correspondances privées internes des anthroposophes des années 30 et 40 ; correspondances qui attesteraient (à vérifier donc) de ces feintes et de l’opinion véritable de leurs auteurs sur les nazis.
  3. L’irréalisme sidéral (et, en fin de compte, honteux et pitoyable, selon moi) des jeunes individus de notre époque, comme Jean-Baptiste Malet, concernant la pression terrifiante qu’exerce, sur une institution et ses représentants, un régime véritablement fasciste et totalitaire, et concernant les conséquences d’une telle pression sur l’expression publique de ces derniers !
  4. Le caractère abstrait du mot : « beaucoup » , que Malet emploie avec légèreté, remplacé, par Werner, par des considérations plus concrètes se basant quelque peu sur des chiffres précis et des statistiques.
  5. L’existence de plusieurs doctorats sur ces questions, dont deux de non-anthroposophes qui, elles, se basent sur tous les documents disponibles ; contrairement, donc, aux travaux de Staudenmaier Ida Oberman, «The Waldorf movement in Education from European Cradle to American Crucible 1919 – 2008»; Leviston Mellon 2008, et Karen Priestman, «Illusion of coexistence. The Waldorf Schools in the Third Reich 1933-1941», Wilfrid Laurier University 2009, et Wenzel Michael Götte, «Erfahrungen mit Schulautonomie. Das Beispiel der Freien Waldorfschulen», Stuttgart 2006).

 

Jean-Baptiste Malet peut dire ce qu’il veut, sortir des livres, des photos, des noms, des études, des bandes sonores, des vidéos, des archives de journaux, bref « des faits historiques avérés » (nous y reviendront) de son chapeau , s’il ne démontre pas en quoi les éléments cruciaux qu’apporte Werner ne sont pas fondés (voire, sont complètements faux, pourquoi pas ?), alors je crains que Malet ne se décrédibilise complètement à s’obstiner ainsi de façon presque puéril. Qu’il réponde donc vraiment à Werner plutôt que de sortir des lapins de son chapeau et de le taxer arbitrairement d’incompétence !

Il est très simple d’en rajouter des couches sur tels ou tels propos racistes de Steiner ou d’anthroposophes des années 30, 40, car, à première vu, ils sont, évidemment choquant et inacceptables, mais il est moins aisé, car cela demande plus de recule, de temps et de sagesse, de les replacer dans le contexte général de l’anthroposophie et de ses fondamentaux. Identifier ces derniers est plus difficile, donc, que de s’accrocher à des citations qui excitent les passions plutôt que de stimuler la raison.

Mais mon propos, ici, n’est pas d’apporter précisément la contradiction à Malet ; ni sur son article, ni sur ces threads qui apportent quelques  éléments précis malgré tout. Dans ces derniers (a priori le deuxième), il se pourrait qu'il se référe à d’autres sources que Staudenmaier. Dans ce cas, il faudrait que Werner donne son point de vu sur ces nouvelles sources (Alicia Hamberg notamment).

Je note aussi, par ailleurs, que Werner admet bel et bien quelques dizaines de cas réellement problématiques d’accointance manifeste entre anthroposophes et nazis. Malet considère t il que la petite cinquantaine de Werner est sous évaluée ? Quel chiffre a-t-il ? Il a parlé de « beaucoup »… Peut-on en savoir plus Monsieur le journaliste ?

Et puis concernant le recyclage de pas mal de nazis dans les années 50, que dire de l’opération Paperclip, et surtout, du premier président de la commission européenne, Walter Hallstein ? Accointance ? Proximité idéologique ? Hein, JB ?

 

Cela étant dit, les éléments qu’apporte Werner éclairent donc les déclarations de certains anthroposophes des années 30 et 40 sous un jour nouveau. Ceci permet de percevoir dans quelle mesure la question du point de vue, de la perspective, (en histoire, en journalisme, comme en science dur !) est une question très concrète et conséquente ; et qu’un fait (historique ou pas, peu importe) n’a aucune valeur en soit. Il en acquière une, d’une part qu’en corrélation avec d’autres faits, et d’autre part, qu’en adéquations avec un monde idéel et conceptuel éclairé par la raison et conscientisé par la pensée. Or, s’il existe des faits (ou des concepts ou idées) qui ne parviennent pas à notre conscience, nous risquons de prendre ceux qui y parviennent pour les seuls et uniques représentants de la réalité. Le cas de Staudenmaier et de son dévot Jean-Baptiste Malet illustre cela plutôt bien.

 

 

Ce qui m’amène à des considérations plus générales.

 

Pour ce faire, je vais partir des petits échanges que Malet a pu avoir avec quelques contradicteurs égarés sur son compte Twitter lors de son premier thread, qui nous éclairent un peu sur son état d’esprit ; pour finir sur des considérations épistémologiques qui fondent toute l’œuvre de Rudolf Steiner et qui le mettent en porte à faux avec l’orientation qu’à prise la science depuis deux siècles environ.

 

Je restitue de nouveau ici une partie des échanges que Malet à eu sur son Twitter :

Tony fortin

Alix Labrousse

 

Ce qui m’intéresse ici, ce sont les réponses de Malet :

 

  1. « ‘Le but’ est seulement de présenter des faits en réponse au roman officiel anthrop.
  2. Je me contente de fournir des informations. Elles contredisent le roman officiel anthrop mais je considère que chacun a le droit de connaitre l’histoire de ce mouvement spirituel antimoderne.
  3. Vous percevez ces faits comme une attaque parce que les faits heurtent vos croyances. J’en suis sincèrement navré, mais ce sont les faits. Je vous invite à découvrir les travaux de l’historien Peter Staudenmaier. »

 

Il ressort des petits commentaires de JB à peu près ceci :

Jean-Baptiste Malet = objectivité impartial

Anti-Jean Baptiste Malet = subjectivité bien triste

"Toi comprendre, jeune anthroposophe de Neandertal ? Toi doit assimiler la vérité objective. Et la vérité c’est les faits. Point barre. Toi pas content ? Normal, toi être dans croyance. Toi obscurantiste ! Toi aimer roman. Moi compatir. Mais moi aimer vérité impartial. Moi te donner os : livre de Staudenmaier. Toi apprendre par cœur."

 "Oui, mon maitre."

:)

Je pense restituer un peu, en caricaturant à peine, l’état d’esprit de Jean-Baptiste Malet qui ressort de ces quelques échanges.

C’est d’ailleurs cet état d’esprit qui, en toute logique, l’a amené à déconsidérer par principe tout argument, ou toute étude, pouvant émaner de Uwe Werner. Celui-ci est anthroposophe. Donc, bien évidemment, il est partial, menteur, filou, tordu, fou. Restons sérieux quoi…

 

Mais peut-on lui en vouloir, à JB, dans la mesure où cet état d’esprit est celui de notre science officiel et académique contemporaine.

Cet état d’esprit imprègne notre société petit à petit depuis deux siècles en passant par les élites culturelles, politiques et économiques.

 

Je suis entrain de finir de relire « Le hasard et la nécessité » de Jacques Monod, et il ne dit pas autre chose. Sauf qu’il ne le fonde pas. Il fonde admirablement beaucoup de choses dans ce livre, mais pas ce qu’il appelle lui-même « le postulat d’objectivité ». C’est un postulat. Il avance avec ça, sans douter. Il le loue telle une sorte de religion moderne…

 

Or, dans les années 80 et 90 du 19ème siècle, un certain Rudolf Steiner, travaillant à l’édition des œuvres scientifiques méconnues de Goethe (aux archives de Goethe à Weimar), décela dans ces écrits un point de vue, une manière de voir et d’appréhender les phénomènes, tout à fait originale et profonde. Se basant sur un approfondissement conceptuel de cet observation Goethéenne, de cette démarche scientifique de Goethe, il entreprit de rédiger trois œuvres philosophiques, ou plus précisément épistémologiques, qui montrèrent à quel point l’évolution de la science fut fortement influencée par le principe dualiste, qui fut notamment théorisé par un contemporain de Goethe : Emmanuel Kant (Une théorie de la connaissance chez Goethe, Vérité et Science, La philosophie de la liberté).

Il y a l’esprit et la matière, religion et science, foi et raison, intérieur et extérieur, le sujet et l’objet etc… Toute notre science est fondé sur cette observation qui semble évidente : il y a ma conscience (enfermée quelque part à l’intérieur de ma tête) et les objets extérieurs que j’observe et que j’essaie de connaitre et de comprendre. Comment être sûr que je connais vraiment ces objets extérieurs ? C’est la question épistémologique de base qui devrait obséder tout scientifique (du moins, à un moment donné de sa vie). Kant conclu qu’en fin de compte l’essence des objets étudiés est inaccessible et reste du domaine de la religion. Ce qui signifie que la science ne peut étudier que « le comment » lié à l’ici-bas.

Steiner partit de la démarche de Goethe pour finir par montrer dans « La philosophie de la liberté » à quel point ce dualisme Kantien était une représentation illusoire liée à la séparabilité spatiale matériel (je suis ici, tu es là-bas). Dans cet œuvre fondatrice de l’anthroposophie, Steiner montre comment l’essence même de toute démarche de connaissance est l’union de l’expérience et du concept. Or l’expérience ne se limite pas au monde matériel. Car nous expérimentons aussi notre propre monde intérieur qui n’est pas matériel (les synapses de notre cerveau, nous n’en faisons pas l’expérience consciente, mais nos émotions et idées, oui). Et dans ce monde intérieur nous pouvons expérimenter notre penser. Penser le penser est le fondement épistémologique de toute l’œuvre de Rudolf Steiner. Une telle activité intérieur (méthodique et rigoureuse), où objet d’étude et sujet étudiant se confondent, ouvre la porte à un nouveau champ d’expérience qui permet de pénétrer dans l’essence primordiale des phénomènes. Ce qui représente une révolution intérieur bouleversante.

Et l’on découvre que la fameuse séparation objet/sujet qui détermine la science moderne est une sorte « d’illusion d’optique » (cad de point de vu de l’esprit). Nous réalisons, avec Steiner, que le réel est l’union de l’objet avec le sujet ; sujet qui fait parti intégrante du réel. La réalité n’existe pas « complètement » sans notre regard conscient et connaissant posé sur elle. A la base de la connaissance se trouve l’acte de penser (qui le niera ?). Dés lors comment connaitre, si le principale outil de la connaissance (le penser) n’est pas étudié et connu au préalable ? Tel est un des problèmes fondamentaux du scientifique académique. Problème d’autant plus grand qu’il ne le perçoit même pas. Voilà en quoi il est naïf. Steiner a mis en lumière se problème et l’a résolu.

Ce qui précède n’est pas un postulat que Steiner aurait posé, comme Monod pose son postulat d’objectivité, mais une expérience fondatrice que Steiner invite chacun à faire. Ce qui demande rigueur, volonté et courage.

Le problème du postulat d’objectivité c’est sa naïveté totale. Celui qui se dit « objectif » ne se perçoit pas entrain d’observer et de réfléchir à ce qu’il observe. Il considère, au contraire, qu’il doit absolument s’oublier soi-même, pour ne se concentrer que sur l’objet qu’il étudie, en s’imaginant (inconsciemment) que cet objet va lui livrer ses secrets. C’est une des  bases de la science moderne académique. On creuse, on mesure, on scrute, on regarde plus profond ou plus loin, on modélise, on mathématise, on probabilise…  Il se trouve qu’on obtient des résultats, qu’on découvre beaucoup de choses (mais ces résultats, on les associe, on les interprète, on les conceptualise, aussi…).  Toute notre science est occupée à cela. Mais que découvre t on ? Et bien, nous découvrons ce que notre postulat d’objectivité nous permet de (nous laisse) découvrir : des objets matériels incroyablement et extraordinairement structurés et organisés ; des champs de forces en tensions qui se maintiennent mutuellement dans un équilibre merveilleux.

L’objectivité permet d’étudier la matière dans ce qu’elle a de plus abouti. Mais qu’en est-il de la vie par exemple ? Je ne parle pas « du vivant », cad de la matière animée de vie, mais bel et bien de la vie en elle-même. En fait, les biologistes avouent ne rien y comprendre au fond. Et c’est tout à fait normal, car leur postulat d’objectivité, ne leur donne accès qu’à la matière vivante dans sa structure la plus fine et determinante : l’adn. Ils la décrivent parfaitement (voir Monod) et se persuadent arbitrairement que cette description rigoureuse fait office de compréhension des fondements de la vie. Sauf que les plus honnêtes et réalistes d’entre eux savent bien que ce n’est pas le cas. Il y a une frontière de la connaissance qu’ils ne peuvent franchir. C’est cette frontière que Rudolf Steiner franchit à la fin du 19ème siècle en invitant quiconque le souhaite vraiment à le faire également.

Ainsi, la réalité s’éclaire d’un point de vue plus global.

Il apparait que ce qu’étudie la science matérialiste n’est que l’aboutissement matériel mort d’un tout spirituel créateur et vivant.

Et il est bien évident que si nous ne percevons pas ce dernier, nous ne pouvons travailler qu’avec le premier en considérant qu’il s’agit là de la seule et unique réalité. En toute bonne foi…

Steiner, dans son œuvre épistémologique a clairement mis en lumière les diverses approches et théories de la connaissance : monisme matérialiste, monisme spiritualiste et dualisme. Les conclusions auxquelles il aboutit fondèrent un nouveau point de vue. J’aurai envi de le nommer « le monisme humaniste ». Car c’est en l’homme et par l’homme que le réel s’accomplit et se parachève à travers l’acte de connaissance qui est aussi un acte religieux (l'homme relie perception et concept qui sont les deux faces d'une mçme pièce). Un acte qui demande également une sorte de geste artistique. Science, art et religion trouvent ainsi une destinée commune.

 

Ce long développement vaut ce qu’il vaut. Je m’intéresse à toutes ces questions en amateur ; et tout scientifique, qu’il soit académique ou anthroposophe, pourra y trouver beaucoup à redire, je n’en doute pas. Toute personne que cette présentation sommaire, et sans doute maladroite, a intéressée peut se référer aux livres de de Steiner cités plus haut (avec les liens).

En attendant, je trouve intéressant de faire ce petit parallèle entre l’aveuglement argumentatif de Malet (eu égard à Werner) et l’aveuglement de la science officiel, eu égard à la Science de l’Esprit, à l’Anthroposophie, et à ses fondements épistémologiques.

 

J’ai sur ce blog des contradicteurs qui s’excitent sans cesse à me parler de faits objectifs, un peu comme Malet concernant les déclarations des anthroposophes des années 30. Mais ces contradicteurs n’arrivent pas à se représenter qu’il puisse exister des faits nouveaux et tout à fait inédits qui pourraient sans doute recontextualiser « leurs fameux faits » (la plupart du temps bien réels) et les faire apparaitre éventuellement sous un jour nouveau ; comme les explications de Werner font apparaitre sous un jour nouveau les déclarations des anthroposophes des années 30.

 

 

Une petite réflexion annexe sur « l’objectivité » journalistique en France :

 

En 1997, l’année de ma découverte de Steiner, est paru le premier numéro de l’hebdomadaire Marianne sous l’impulsion de Jean-François Kahn. Je suis très vite devenu un fidèle lecteur car ce dernier dénonçait (avec la conviction fougueuse que nous lui connaissons) l’hypocrisie monumentale de l’impartialité journalistique défendue, notamment, par Le Monde (à l’époque le trio Minc, Colombani, Plenel). Sous prétexte d’objectivité et de rationalité,  c’est une véritable propagande que l’on nous servait concernant moult sujet : ligne monétariste  Balladur/Bérégovoy, européisme néolibéral béat, guerre humanitaire contre la Serbie, et plus tard l’Irak.. etc.. Kahn disait qu’il s’agissait d’une pensée unique ; à quoi Colombani rétorquait (en gros) que c’était juste le résultat d'un consensus général autour de la sacro sainte objectivité et du cercle de la raison.

(Le Diplo d’ailleurs était très mal vu également, car lui aussi « pensait mal » et ne présentait pas « les bons faits » à l’époque….)

Or, Kahn et les journalistes (et compagnons de route) de Marianne (comme Elisabeth Lévy ou le grand Régis Debray) affirmaient qu’en fin de compte cette objectivité n’était qu’une sorte de cache sexe à une partialité qu’il s’agissait, pour ces partisans discrets, de promouvoir au non du vrai et de la raison. Comme si une loi d’airain nous obligeait à penser ainsi, à voir les choses ainsi. Ils opposaient à cela une vision du journalisme basée sur la subjectivité : un journaliste est forcément partial et il doit avoir l’honnêteté de le reconnaitre, voire de le revendiquer. C’est au lecteur-citoyen de se faire sa propre opinion au milieu d’une diversité d’opinions journalistiques affichées comme telles. Ce n’est pas aux journalistes de livrer « The opinion qu’il faut avoir car c’est la plus objective et aboutit » tel un produit fini.

Outre qu’au nom de "la vérité", voire "du bien", on a souvent fait les choses les plus horrible, il se cache derrière ces questions des enjeux de pouvoir colossaux. Car il s’agit d’autorité. Et l’autorité suprême à notre époque c’est celle que confère « l’objectivité des faits ». Mais en journalisme, comme en science, les faits peuvent prendre un sens différent selon la manière dont on les présente et la sélection que l’on opère. Une photo peut prendre une signification différente selon qu’on la replace dans son contexte général ou pas. Tout cela est archi connu des journalistes. Aussi est il difficile de croire qu’un tel pouvoir sur les esprits ne soit pas complètement intériorisé dans les milieux journalistiques (à tous les niveaux) et que jamais il n’en soit abusé pour des motifs, tantôt sincèrement idéologiques, tantôt hypocritement hiérarchiques.

Une petite illustration montrant le problème général de l'objectivité : voici deux personnes tout à fait objectives...

Et une autre concernant le problème de l'objectivité des faits, dans les médias : des faits, rien que des faits !

 

Par ailleurs, Jean François Kahn considérait le débat d’idée comme fondamental dans une démocratie.

Or, il eu un mal fou à susciter des débats de fonds. La raison en était que les représentants de la raison et de l’objectivité (d’en face) n’estimaient pas avoir à se rabaisser à un quelconque débat avec des journalises qui se revendiquent (modestement) partiaux et,, qui de ce fait ne sont pas de vrai journalistes sérieux en quelque sorte..

Bref ; de la condescendance absolue.

Mais il y avait aussi une autre raison : « la ligne » de Marianne avait des petits airs populistes, nationaliste républicain etc.. en gros, des petits relents fascistes (pour ses détracteurs).

Et c’est un reflexe épidermique (surtout en France) : on ne débat pas avec les fascistes ! En bons héritiers de Jean Moulin, on les combat jusqu’à la mort pardi (mort sociale s’entend) !! Et tous les moyens sont bons !

Donc quelqu’un sur qui pourrait peser le moindre petit soupçon de fascisme est, de fait, hors jeu.

Quel instrument totalitaire raffiné…

Tous les régimes, précisément fasciste ou totalitaire ont toujours usé de ce procédé : sous le communisme il ne valait mieux pas être soupçonné d’accointance (ne serait ce qu’infime) avec l’impérialisme bourgeois ; sous les nazis, d’accointance avec le cosmopolitisme juif (Steiner en sait quelque chose), sous Vichy, avec les terroristes de Londres.. etc…

Souvent ces soupçons n’étaient pas fondés. Mais peu importe. Il fallait faire plus d’effort pour éviter que ces soupçons ne vous tombent dessus et puis c’est tout.

Aujourd’hui, donc, ça marche avec le mot fasciste, ou plus précisément : « extrême droite ».

Mais bon ; nous arrivons à la fin d’un cycle. On a créé un nouveau mot : le complotisme. (Eh, tu te poses des questions sur la version communément admise d’un évènement ? Mais tu serais pas un peu complotiste toi, mmmh. Allez excuses toi et ça ira..)

Toujours est il que Marianne c’est mangé ce petit soupçon (le concept « complotiste » n’était pas encore tout à fait près à l’époque, alors pour eux  c’était : « populisme fricotant avec des relents nationalistes, donc fascisant ») pendant plusieurs années, avant d’avoir fait évoluer les lignes dans la presse française et le PAF.

Aujourd’hui, cet hebdo moribond ne ressemble plus à rien et a définitivement perdu le panache qui fut le sien dans les 10 premières années de sa vie.

 

Ces quelques réflexions sur le journalisme en France me semblent intéressantes pour situer un petit peu Jean-Baptiste Malet :

 

  1. Il présente des faits, rien que des faits. Il est donc impartial, objectif et sérieux.
  2. Il est intransigeant dés qu’il décèle une pensée extrême-droitisante, un passé nazi. C’est un résistant qui ne lâchera rien. Question d’éthique !
  3. Il ne débat pas directement avec des personnes partiales (cad aussi et surtout, qui contestent son impartialité, par partialité), et encore moins avec des personnes qui sentent « l’extrême droite ». Question de principe !

 

Bref, c’est un journaliste exemplaire ! Non ?

;-)

 

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Commentaires
S
Bonjour , cela fait bientôt trois mois que je suis cette affaire j'ai beaucoup bossé , voici deux liens facebook, vous le verrez plusieurs personnes aussi essayent de d'établir les trucs vraiment moche les Zet_ et des copains de Perra : https://www.facebook.com/sylvainleser/notes/<br /> <br /> https://www.facebook.com/pg/sylvainleser/photos/?tab=album&album_id=1555904667793448 Faites vous un compte fb , juste pour le plaisir de la visite ..... Et ça en clair sur le web : https://www.aether.news/une-analyse-et-une-petition-autour-du-blog-de-gregoire-perra/ À bientôt .... Au fait Perra relaxe donc reprise des quolibets sous peut et Malet est reparti de plus belle
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B
Je n'ai pas facebook,je peux pas acceder à votre lien. <br /> <br /> Mais c'est sûr, y a énormément de trucs à retorquer concernant le racisme. Des vidéosdu genre : https://vimeo.com/221951181 ; https://www.youtube.com/watch?v=WAuHQWf-PTU&list=PLqXE2keBJgWc0YTZzv_19NDBc3pC4J_3J&index=4 ; https://www.youtube.com/watch?v=pxG5yZEi_Es ; https://www.youtube.com/watch?v=xzDlFUqtJEo ;<br /> <br /> En fait le web en est truffé..<br /> <br /> Y a qq mois,je me suis un peu amusé avec des antifas anars sur leur site. https://nantes.indymedia.org/articles/44880 ; ils ont effacé mes premiers commentaires ou j'avais précisément mis en lien ce type de videos. Mais le reste,ils l'ont laissé. Les pseudos étaient aléatoires (on pouvait creer un pseudo par commentaire). Mais par la teneur de mes propos, vous pourrez me reconnaitre. Enfin, si ca vous interesse.<br /> <br /> Par contre, je pense qu'il n'est pas nécessaire de les relancer. Ils sont vraiment pas dans "le penser". Ils sont dans la volonté et le (res)sentiment.. Un peu comme les facistes du reste...
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S
C'est un fil qui date du 2/02/2018 concernant le nazisme et il a du dire une immense connerie. Avant de découvrir votre blog , j'ai exploré une autre piste concernant l'incitation inversé comme quoi les posophes seraient des fans du nazisme que perra déclenche et encourage , voici un lien vers cet article: https://www.facebook.com/notes/lzr-pictures/rudolf-steiner-en-terre-sainte/2540311692686815/
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L
A ce jour, les deux threads de Mr Malet, "en réponses" aux anthroposophes (auxquels je faisais référence en début d'article) ont été supprimé...<br /> <br /> Pourquoi ?
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Pourquoi ce blog existe ?
A la base, il s'agissait de publier quelque part une longue réponse que j'avais écrite à un contradicteur (Zarathoustra), sur le site du Monde libertaire, à propos de Rudolf Steiner. Le site ayant subit un relookage complet, il ne pouvait plus accueillir de commentaires. Le "débat" a donc pu se poursuivre ici.

Depuis, ce blog a quelque peu évolué : mise en exergue de diverses censures, publication de nos échanges avec un ami de "Zarathoustra", "Félix", et articles divers (notamment concernant Jean-Baptiste Malet et son article du Diplo)..

Ce site est totalement amateur et aucun avis qui y est exprimé ne représente une quelconque institution ou mouvement. L'auteur du blog, Lartigue, est un électron libre et agit en son âme et conscience.

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