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Anthroposophe ?
3 décembre 2016

Cercle "laïque" pour la prévention du sectarisme

 

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Je publie un article posté sur le site actu-sectarisme.blogspot.fr suivie de quelque commentaires dont le mien. Ou plus précisément, "les" miens.

Sauf que, sauf que, bien évidémement, certains de mes commentaires n'ont pas été retenus... Les raisons invoquées valent leur pesant de cacahouètes ! Elles sont désarmentes.

Voici donc l'article et les commentaires publiés sur le site :

Notes prises à Arches lors du témoignage de Grégoire Perra revues par l'intervenant
L’exposé de Grégoire PERRA s’est orienté vers divers thèmes à partir de questions préparées par des participants.
ENTRISME DE L’ANTHROPOSOPHIE EN POLITIQUE DANS LE PARTI ECOLOGISTE? LIENS AVEC DES PERSONNALITES COMME PIERRE RABHI?
L’Anthroposophie est un système qui embrasse tous les aspects de la vie. C’est le projet d’un changement de civilisation, d’une civilisation anthroposophique incluant les arts, le bien-être, la politique, l’économie, etc. C'est un monde où même la sensibilité humaine serait transformée.
 
La présentation de produits anthroposophiques de la firme Weleda affiche leur proximité avec des mouvements alternatifs, comme l'indique le slogan "bio depuis 1921". Or le projet anthroposophique n’est pas  un projet de solidarité sociale comme le projet écologique. C’est celui d’un communautarisme moyen-âgeux où le sujet serait anéanti.
 
Pierre Rabhi a été repéré depuis 1984 par les Ecoles Steiner, qui ont fait la promotion de ses livres. Or, les anthroposophes n’ont jamais fait en vain la promotion d’un auteur vivant. On suppose qu’il y a un lien fort entre les deux. Les écoles Steiner ont soutenu le mouvement des Colibris, la candidature de Rabhi à la présidence de la République et ont mis leur réseau à sa disposition. L’idée que la terre est un animal vivant, qui respire, avec des plaques soudées entre elles comme les os du crâne, avec le mouvement des marées comparable à celui de la respiration, est une idée anthroposophique qu’on retrouve chez Rabhi avec son concept de la Terre Mère. Enfin, un anthroposophe ne dit jamais qu’il est anthroposophe.
 
Jean-Marie Pelt profite du public des écoles Steiner et vient faire des conférences à proximité de celles-ci. Dans un de ses premiers livres, il justifie sur cinq à six pages l’idée que le gui serait la réincarnation d'une plante qui vivait sur l'Ancienne Lune (une précédente incarnation de la terre).  Lors d'un congrès d'agriculteurs biodynamistes en 2008, il a consenti une réduction de sa prestation. 
 
Par ailleurs, Philippe MEIRIEU, élu d’Europe Ecologie les Verts, soutient le mouvement des Colibris. 
 
 
Les écoles Steiner ont un pouvoir de dissimulation rapide comme les «villages Potemkine» qu’on dressait au passage de Catherine II de Russie. Par exemple, quand une inspection est annoncée, plusieurs services de cantine sont immédiatement organisés, alors qu’en temps normal une grande partie des enfants mangent dans leurs classes avec leurs maîtres, en priant au début et à la fin des repas.
Il s’agit, comme dans le cas d’Emmanuel Giboulot, de tricher tant qu’on ne se fait pas prendre et, quand on est pris, de revendiquer de grands principes, alors que l’authenticité aurait consisté à les énoncer dès le départ.
 
 
La dévotion à une personne compte beaucoup chez les anthroposophes, ainsi que la séduction. L’Anthroposophie se présente comme un système de pensée, mais elle ne fonctionne pas par une véritable connaissance des idées. On ne lit que peu Rudolf Steiner dans les cercles anthroposophiques, car les études en commun qui sont pratiquées par exemple dans les écoles Steiner-Waldorf reposent sur un processus tellement lent qu'on n'arrive même pas au tiers d'un livre au bout d'une année, même avec une séance hebdomadaire. Et celui qui le lit ne trouve aucun objet de pensée qu’on puisse  saisir. Tout est flou, tout est mou,  alors que ce qui reste ce sont les personnes auxquelles on s’attache. Il n’y a jamais d’opposition au sein de l’Anthroposophie, on ne vous dit jamais «non». On vous dit «vous avez raison mais...», il n’y a jamais d’idées auxquelles on puisse faire face. 
 
 
COMMENT GRANDIT-ON DANS UNE ECOLE STEINER?
La plupart des élèves ne deviendront pas anthroposophes. Mais 5 à 6 % se feront prendre. Leur nombre peu élevé n'attirera pas l’attention. Les récalcitrants peuvent être tabassés régulièrement par les autres élèves, sous le regard des enseignants qui n’interviennent pas parce qu’ils considèrent que c’est leur "karma" qui les fait agir ainsi, et qu'il ne faut pas intervenir dans le "karma" des enfants.
 
La méthode de transmission des idées anthroposophiques consiste notamment à faire croire aux enfants que ces idées viennent d'eux-mêmes, alors que ce sont leurs enseignants qui les leur suggèrent. Ce sont les mêmes idées depuis 90 ans !  Par exemple, en classe, le professeur présente trois animaux, le lion, l’aigle et le taureau et demande aux enfants quelle partie du corps présente une analogie avec chacun d’entre eux. Ainsi, il associe l’aigle à la tête, le lion au coeur et les membres et le système digestif au taureau. Le professeur fait ensuite parfois le parallèle avec les symboles des évangélistes : Jean , l’aigle, pour l'évangile la pensée ; Marc, le lion, pour l’évangile du coeur ; Luc le taureau, pour l'évangile de la volonté. Autant d'idées typiquement anthroposophiques !
 
De même pour les  races : le professeur Steiner-Waldorf suggère aux enfants que l’Africain est comme un enfant, car il pense avec son cerveau arrière, que l’Asiatique, qui penserait avec son cerveau central, est comme l’adolescent et que l’Européen, qui penserait avec son cerveau frontal, serait le représentant de l'âge adulte.
 
Il n’y a pas de manuel dans les écoles Steiner : ni de manuel officiel ni de manuel propre aux écoles Steiner. C'est voulu, afin qu'il n'y ait pas de traces écrites de la manière d’enseigner, si ce n’est les cahiers d’élèves. mais dans ceux-ci, les professeurs Steiner-Waldorf veillent normalement à ce que n'y figure rien de trop compromettant et interdisent aux enfants d'y noter tout ce qu'il leur aura dit oralement.
 
L’enseignement des sciences prétend être dans l’optique du mouvement  «la main à la pâte», privilégiant  l’expérimentation concrète.  Mais en fait, dans les écoles Steiner, on  multiplie les expériences  sans jamais parvenir aux lois  correspondantes (par exemple les équations chimiques pour expliquer le rapport base-acide à partir des multiples expérimentations sur le chou rouge).
 
 
Lorsque Grégoire PERRA a critiqué cet enseignement lors d’un rapport qui lui avait été demandé par ses supérieurs, ceux-ci lui ont dit que ce qu’il disait était juste.  Mais lorsqu’il a répété les mêmes critiques sur le site de l’UNADFI, ils lui ont fait  un procès  pour empêcher que cela se sache à l’extérieur. Il faut comprendre que pour eux l’institution est plus qu’une institution. C’est un lieu où s’incarnent des forces spirituelles, un réceptacle des forces qui viennent des Dieux. S’ils mentent c'est donc pour sauver les âmes des élèves.
 
 Le financement de certaines écoles vient en partie de la NEF, une banque pour laquelle les anthroposophes ont fait campagne via le réseau des écoles  Steiner, en 1986.
 
  
Psychologiquement, y est encouragé un surdimensionnement de l’ego dont l’effet ultérieur peut être une grande souffrance intérieure, ainsi que le décrit très bien un ancien élève américain, Roger Rawlings, sur son site WaldorfWatch. Il se produit aussi un compartimentage du psychisme : la pensée et les sentiments ne communiquent plus entre eux.
 
 
COMMENT SE FAIT-IL QU’ON TROUVE DES ANTHROPOSOPHES A LA FOIS DANS DES MOUVEMENTS ALTERNATIFS PROGRESSISTES COMME ATTAC OU LA CONFEDERATION PAYSANNE ET QUE CERTAINS SOIENT PROCHES DE PARTIS REACTIONNAIRES?
Les anthroposophes sont partisans d’une "tripartition sociale" qui se réclame de la trilogie : Liberté Egalité, Fraternité. Mais en réalité, l'Anthroposophie nie le principe fondamentale de la Révolution Française qui est le respect de l'Homme en tant que Sujet. En économie, c’est la Fraternité qui est la règle. Mais cela signifie pour Steiner tout autre chose qu'une perspective socialiste ou communiste ! Pour lui la fraternité veut dire : pas d’intervention de l’Etat, l’économie se régule d’elle-même.
 
La loi fondamentale de l’économie selon Steiner, c’est qu’une société est d’autant plus riche que les individus ne gardent pas les richesses pour eux-mêmes et reversent leur surplus dans le pot commun. Ce à quoi on les oblige en fait par des pressions psychologiques.
 
Il n’y a bien souvent pas de conventions collectives dans les écoles Steiner. Le syndicalisme, pour Steiner est une maladie sociale, tout comme l’athéisme est une maladie de l’âme. Chez les anthroposophes, il y a une indifférence à la politique, aux élections. La seule chose qui compte pour eux est de savoir ce qui va favoriser leurs institutions ou non. La vie de la société dans son ensemble ne les intéresse nullement.
LA MEDECINE ANTHROPOSOPHIQUE
L'anthroposophie se dit une science de l’esprit et réunit le matériel et le spirituel. Elle a un discours physiologico-spirituel. Elle composte des croyances sur tout et pour tout (par exemple la coupe des cheveux qui doivent être longs pour les filles, etc).
RETOUR A LA NEF
Au départ, cette banque a été ouvertement anthroposophique. Ses directeurs étaient membres de la Section  Sociale de l'Ecole de Science de l’Esprit. Elle subventionne aujourd'hui la Biodynamie, les écoles Steiner, Weleda, etc.
  
La société anthroposophique compte 1300 membres, mais le "mouvement anthroposophique" (que l’intervenant considère plutôt  comme un milieu) est beaucoup plus peuplé. Même des dissidents de la Société Anthroposophique, comme Pierre Lassalle, appartiennent en fait à ce mouvement.
 
L’Anthroposophie en tant que doctrine a quelque chose de destructeur. Elle rend peu à peu fous ceux qui la lisent. L’agressivité retenue explose régulièrement aussi bien entre élèves (tabassages précédemment évoqués) qu’entre professeurs.
 
Les catégories psychiques dans lesquelles on classe les élèves (au point de les placer dans la classe  en fonction de cette appartenance présumée) tiennent lieu de moyen pédagogique permettant de cerner les individualités profondes de chaque élève. Celles-ci ne font que reprendre les quatre tempéraments de la médecine de Galien : le flegmatique, le colérique, le mélancolique, le sanguin. 
 
 Dans les écoles Steiner-Waldorf, l’affaiblissement des personnes s'explique en partie par le procédé consistant à demander à ce que les personnes "racontent leurs vies", notamment leur vie la plus intime, devant les autres. Règne ainsi un climat incestuel, la jardinière d’enfants devant agir comme une maman, déshabiller et embrasser les enfants. Il y a une atmosphère affective dans laquelle on se croit aimé et il est difficile de se dire après que c'était était  factice.  C’est une vie de zombie.
  
Grégoire s’en est sorti par la rencontre  d'un texte de Levinas, dans Difficile liberté, opposant le sens de la relation à l’autre dans le Judaïsme et la possession caractérisant le paganisme. Et c’est en présentant à ses supérieurs cette critique de l’Anthroposophie qu’il a pris conscience  que, contrairement aux affirmations de Rudolf Steiner prônant la liberté ("la culture, c'est la liberté" dans la Tripartition Soociale, ou l'intitulé de son livre "La Philosophie de la Liberté"- la liberté de penser n’existe pas dans le milieu anthroposophique.
 
ET LA BIODYNAMIE?
 
En 10ème classe, les élèves sont envoyés en stage agricole. Mais on n’y fait que désherber des rangées d’oignons. On n'y apprend rien sur la Nature. On doit y écouter les discours des fermiers anthroposophes faisant l'apologie de la Biodynamie de Rudolf Steiner. La Biodynamie associe l'agriculture aux forces du Zodiaque. Par exemple, pour les carottes, on les plante sous un signe de terre, comme le Taureau pour qu’elles poussent bien (alors que si on les plante en juin sous le signe d’air des Gémeaux seules leurs feuilles se développeront, car c'est un signe d'air et les feuilles sont liés à l'air, etc). Les cornes de vache sont des capteurs d’énergie astrale, on les remplit de substances qu’on aura touillées selon le signe de l’infini ("dynamisées") et on les répand pour enrichir les sols. Quand il y a a de la vermine, on médite, on entre en communication avec "l’âme groupe "de la vermine pour qu’elle veuille bien épargner la plante. Et si ça ne marche pas on tue un mulot dont on répand la cendre au clair de Lune.
 
 Tous le matins, dans les écoles on récite les mantras les bras croisés sur la poitrine. Il y a des "méditations" toute la journée dans les écoles : parfois cinq dans la journée ! Or avec les méditations anthroposophiques, on est tout le temps dans le contrôle de ce que l’on pense, il n’y a jamais de spontanéité. On refuse l’abstraction, le «poison de l’intellect» qu'il faut "retarder au maximum". Sous couvert de créativité on fait des rondes toute la journée. Le monde des anthroposophes se prétend original, mais on retrouve partout dans le monde, là où il y a des écoles Steiner, les mêmes jeux, les mêmes chansons, les mêmes couleurs, la même architecture, la même esthétique, les mes recettes, etc.
 
 Au sujet de l’appellation "GOETHEANUM", qui désigne le centre administratif mondiale de l'Anthroposophie, à Bâle : il aurait dû s’appeler «Maison de Saint Jean». Mais la référence à Goethe est destinée à masquer le côté religieux et à donner une image plus éclairée. L’Anthroposophie est une culture hors sol. Elle n’a pas de racines culturelles. Elle ne s’inscrit pas dans une continuité. C’est le produit du volontarisme d’un insomniaque multipliant les conférences dans une même journée, d’un caméléon psychique, d’abord libre penseur, puis nietzschéen, avant de s’intéresser à Goethe, puis théosophe.

6 commentaires:
  1. Christophe Mounier 8 décembre 2014 à 11:34

    Très intéressant ! 

  1. Anonyme24 décembre 2014 à 09:20

    "Or le projet anthroposophique, c’est celui d’un communautarisme moyen-âgeux où le sujet serait anéanti."

    "Psychologiquement, y est encouragé un surdimensionnement de l’ego "

    Pour rester rationnel, il ne vous vient pas a l'esprit que ces deux assertions sont contradictoire ?

    Répondre
  2. gilbert3 janvier 2015 à 10:25

    LA REPONSE DE GREGOIRE PERRA



    Nous reproduisons habituellement les commentaires de nos contradicteurs dès lors qu'ils sont rédigés avec courtoisie. Tel est le cas ici. Mais nous alimentons le débat en ne négligeant pas de répondre. Voici donc la réaction de G. PERRA à ce commentaire.


    D'ordinaire, comme je me le suis promis au sortir du milieu anthroposophique, je ne réponds pas aux anthroposophes. Leur mauvaise foi, consciente ou inconsciente, rend vaine toute discussion avec ces derniers. Ils ne cherche en effet pas à discuter pour vous comprendre, mais a argumenter pour vous atteindre. C est le cas, a mon sens, intellectuellement parlant, de la remarque qui a été envoyée par ce lecteur, brandissant triomphalement une contradiction qu il serait parvenu a déterrer dans mon propos. Mais cette personne montre juste qu elle ignore le concept de Sujet, différent de celui de l'Ego. le Sujet est l'être humain qui peut prendre sa propre pensée comme objet, définition de l'anthropologue Jean Piveteau dans La Main et l'Hominisation, donc de réfléchir, d'être raisonnable, maître de la conduite de sa propre vie. Un être autonome, c'est a dire pouvant se donner a lui même sa propre loi. L'Ego désigne quant a lui le sentiment de soi, pas la conscience de soi. Les animaux ont un sentiment de soi, tout comme nous, mais pas la conscience d'eux mêmes.

    Ce que les écoles Steiner Waldorf stimulent, c est l'ego des élèves, leur sentiment  d'eux mêmes, leur pure animalité d'une certaine façon, par la flatterie et la séduction. Mais en aucun cas elles ne permettent que les êtres qui subissent cette pédagogie deviennent des sujets a part entière,  c est a dire des êtres capable de réfléchir librement, de conduire leur propre existence de manière autonome, puisqu'on les endoctrine a leur insu a l'Anthroposophie. 

    Oui, une civilisation anthroposophique signifierait l'anéantissement du Sujet, car ce serait la mort de la pensée capable de se prendre elle même comme objet. La mort de la réflexion. Cela n'interdirait nullement l'existence d'êtres aux egos démesurés, comme les gourous de l'anthroposophie, ou les adeptes eux mêmes, dont la possession de ce qu ils croient être des secrets ésotériques les rend profondément orgueilleux.

    Cette méconnaissance totale du concept de Sujet, dont le lecteur a juste fait la preuve par sa remarque qui se croyait assassine, est extrêmement révélatrice d un problème de fond de la doctrine anthroposophique. En effet, Steiner ne cesse d'utiliser le terme du Moi, qu'il semble être allé chercher dans les Philosophies de Kant et de Fichte. Mais en réalité, s'il utilise le même mot que ces philosophes des Lumières, il n a en fait rien compris au sens que ces auteurs mettaient derrière le mot Moi, quand ils l employait. Steiner semble en effet, d'après mes investigations, avoir nagé dans une confusion totale entre le concept du Moi hérité de la Philosophie des Lumières, qui désigne la conscience de soi, et le concept mystique du Soi herité de l Hindouisme, que l'on retrouve dans les Upanishads, et qui lui a été transmis via les écrits de Blavatsky. Or ces deux concepts n'ont rien a voir. Ou, s'il existe un lien entre les deux, Steiner est bien loin de le présenter clairement, bien au contraire.

    En conclusion, je crois que la confusion de ce lecteur entre l'Ego et le Sujet ne fait au fond que trahir l'extrême confusion de la pensée anthroposophique sur le thème du Moi.

  3. Anonyme3 juillet 2016 à 15:26

    Bonsoir,

    Depuis presque 20 ans que je lis Steiner (seul dans mon coin), je n'y ai nullement trouvé la promotion d'un quelconque anéantissement "du sujet" ; "sujet" que je suis, lors de mes lectures, seul, face à cette oeuvre. 
    C'est tout le contraire que j'y trouve ! 
    Je suis d'une famille athée, rien ne me prédisposait à lire Steiner, si ce n'est un amour brulant pour la vérité (quête sans fin...), l'integrité et la liberté. Ce que dit Grégoire Perra ne correspond tout simplement pas à ce que j'ai compris et integré de l'oeuvre de Steiner. C'est assez étrange je dois dire. 
    Alors je ne sais pas si je suis un anthroposophe ou pas (je ne fréquente pas vraiment le milieu); mais je suis avant tout un être humain, avec sa vie, son parcours intérieur, ses qualités et ses défauts, sa capacité de jugement, son bon sens et son honnêteté intellectuel, qui aimerait pouvoir affirmer sans se faire dénigrer et snober par des juges objectifs autoproclamés, que Steiner m'incite et m'aide précisement à devenir moi-même, et ainsi, à accepter et encourager une telle réalisation chez tous mes semblables. Fussent ils aux antipodes de ma propre réalisation. 
    Autrement dit, si le rejet de Steiner de Greg Perra participe à sa propre réalisation, je suis encouragé, par les lectures de Steiner, à être heureux pour lui. Evidement, la question qui se pose est la suivante : comment juger de la réalité d'une telle réalisation personnelle ? Et surtout, qui peut le faire ? 
    Toujours est il que Greg Perra est persuadé de pouvoir le faire pour les centaines de milliers de personnes qui ont été au contact (direct ou indirect) de l'anthroposophie, sur plusieurs générations depuis 100 ans... 
    Grand bien lui fasse :)

    Lartigue

    Répondre
  4. Grégoire Perra4 juillet 2016 à 05:32

    C'est un technique habile et récurrente des anthroposophes : dire que mon témoignage est relatif et que le leur vaut bien le mien, etc.
    Mais en appeler au relativisme tout en appartenant à un milieu qui a tenté de faire interdire par les tribunaux mon témoignage, sans avoir le courage de dénoncer cette tentative d'atteinte à la liberté d'expression, voilà qui manque singulièrement de cohérence quand on se réclame justement du droit à la liberté d'expression.
    Par ailleurs, mon témoignage n'est pas simplement un avis personnel sur la doctrine de Rudolf Steiner, mais une évocation des comportements et des pratiques récurrentes du milieu anthroposophique et des écoles Steiner-Waldorf, pratiques qui devaient et doivent encore être dénoncées pour leur caractère répréhensible dès lors qu'on en a eu connaissance et que l'on possède un sens minimal de ses devoirs citoyens.
    La question posée par le témoignage de ce dernier lecteur est la suivante : la doctrine de Steiner peut-elle être un outil de réalisation de soi ? Je ne le crois pas. En tout cas pas sur le long terme ou sans une forme d'endormissement à certains aspects qui devraient normalement alerter un lecteur vigilant. Pour qu'elle le soit, il aurait fallu que Rudolf Steiner soit un homme honnête, tant intellectuellement que moralement, ce qu'il n'était pas. S'il l'avait été, lui comme ses successeurs auraient annoncée clairement la couleur de leurs croyances à ceux qui les approchaient et n'auraient pas mis en place des pratiques de dissimulation à des fins de séduction. Dés lors, je ne vois pas comment ceux qui lisent Rudolf Steiner et s'en nourrissent sur le long terme pourraient ne pas être affectés par cette tournure d'esprit délétère et malhonnête. Mais je conçois aussi qu'il puisse exister des personnes honnêtes qui, sans pouvoir prendre conscience des aspects hautement problématique de cette doctrine, y trouvent des éléments confortant leurs valeurs et stimulant leur curiosité. Ces gens là montreraient à mon sens leur véritable nature et leur cohérence vis à vis des valeurs dont ils se réclament en dénonçant les comportements problématiques et sectaires des institutions issues de l'Anthroposophie, dont il est impossible de ne pas avoir connaissance après un certain temps passé dedans ou à proximité, notamment l'endoctrinement des élèves à l'Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf, ou les atteintes au droits du travail dans d'autres institutions connexes liées à l'Anthroposophie. C'est à ces actes-là que l'on pourrait juger de la sincérité de leurs commentaires.

    Grégoire Perra

    Répondre
  5. Clps CERCLE LAÏQUE POUR LA PREVENTION DU SECTARISME29 octobre 2016 à 15:48

    Notre interlocuteur s'est exprimé librement sur un commentaire posté sur un billet de notre blog. Il critiquait l'intervention de Grégoire PERRA à Arches quelque trois ans après la mise en ligne du compte rendu de la journée.
    Nous sommes laïques et acceptons la contestation de nos idées dès lors qu'ils respectent la courtoisie et la personne des autres.
    Grégoire Perra a répondu très rapidement.
    L'auteur du commentaire initial vient de répondre à son tour à Grégoire en un commentaire.... composé de pas moins de douze billets de commentaire. Il conclut en ne doutant pas de la publication de ses écrits sur notre blog.
    Cependant, notre blog est militant même si nous nous astreignons à des règles de courtoisie vis à vis de nos contradicteurs. Ici, nous ne pouvons considérer que notre interlocuteur s'est libéré des obligations de fair play auxquelles nous nous soumettons nous-mêmes. Sans concertation préalable, il veut noyer notre propre réflexion dans un fleuve de douze billets et pas des plus concis de commentaires.
    Nous ne nions pas l'intérêt de sa propre démarche intellectuelle, mais nous lui suggérons de mettre en ligne son propre site. Accepter dans le respect mutuel le dialogue avec nos contradicteurs ne signifie pas que nous soyons tenus de nous en faire les propagandistes en déséquilibrant notre propre ligne éditoriale à leur profit.

    Répondre

 

 

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Donc, mon commentaire publié est le 5 ; auquel Perra (l'auteur de l'article de base) a répondu dans le 6. J'ai répondu à cette réponse, mais le site a justifier ma censure par leur commentaire n°7.

Voici donc le commentaire "trop long" et "non courtois" qui leur a fait si peur, et qu'ils m'ont conseillé de publier ailleurs :

 

Lartigue : 

 

Cette réponse à mon commentaire me laisse quelque peu perplexe. J’ai l’impression de passer devant un tribunal. Un tribunal qui, tantôt semble me mettre dans le même panier qu’un milieu que je fréquente à peine et dont je ne me sens pas forcément solidaire, tantôt semble me prêter des intentions « de techniques » là où je pensais juste partager mon opinion perso sur l’œuvre de Steiner au même titre que Greg Perra (serait-ce là ma principale faute?), et tantôt m’octroie, néanmoins, une possibilité « de rachat » par la dénonciation de comportements problématiques (que je dois croire aveuglément, sans l’ombre d’un doute) du dit-milieu afin de juger de mon éventuelle sincérité.

C’est un peu surréaliste, je dois l’avouer.

 

Dans la première partie du commentaire, il est évoqué l’idée que présenter un avis personnel en considérant qu’il puisse être pris en compte au même titre que n’importe quel avis personnel est une « technique habile et récurrente des anthroposophes ».

Donc, sous-entendu : attention, méfiance !

 (( Zut, je suis grillé ! Trop fort ce Grégoire Perra.  « Allo, la base ? La technique n’a pas marché ! Pourtant j’ai fait tout comme vous m’avez appris. Qu’est-ce que je fais ? » ))  (Rigolons un peu, quand même :) ; ne le prenez pas mal…)

 

Plus sérieusement : a-t-on vraiment besoin d’être anthroposophe pour penser qu’une opinion et qu’un vécu puisse être pris en considération au même titre qu’un(e) autre ? Dire : « c’est ton opinion et pas celle de tous (ou pas la mienne) » est-ce une spécificité des milieux anthroposophiques ? Où ne serait-ce pas là plutôt un simple lieu commun qui pourrait éventuellement s’apparenter à du bon sens ? Evidemment, cela n’exclut nullement la possibilité qu’une opinion puisse être totalement ou partiellement infondée (ou fondée). Mais qui peut, et comment, en juger ? Telle est la question centrale qu’il serait opportun de ne pas éluder.

Toujours est-il que cette mise en perspective, ce préalable général à la véritable réaction de Mr Perra à mon témoignage à moi, réaction sur laquelle je reviendrai plus loin, a donc pour résultat d’insuffler le doute sur ma capacité à livrer un témoignage intègre, libre et réaliste ; autrement dit, sur le bienfondé de ma qualité de « sujet ». (Ce qui était précisément le sujet de mon intervention).

Et c’est là que nous entrons dans une zone très dangereuse : celle de la généralisation, de l’amalgame et des préjugés ! Et par là même, de la mise au pilori et de la stigmatisation indifférenciée !

Les milieux anthroposophiques étant présenté, grosso modo,  par Mr Perra, comme une sorte de fabrique à zombies (puisque nous avons là des êtres qui ont perdu leur qualité de « sujet », selon Perra), que penser des opinions d’un commentateur anonyme qui pourrait bien en être un, de zombie… ?

Quoi qu’il puisse dire, un tel commentateur-zombie sera louche et on aura tendance à déconsidérer son propos au fond de nous.

Ostraciser ainsi une communauté d’individus (quelle qu’elle soit), nier leur qualité humaine de « sujets » fût toujours le préalable aux pires horreurs. Je dis cela sans provocation ; juste pour permettre à chacun de réaliser la dangerosité de ce genre d’insinuation. Et donc, quiconque est soupçonné d’appartenir à une telle communauté « désujétisé » sort du champ humain, en quelque sorte. Il aura beau dire des choses logiques, claires et raisonnables, on se dira qu’en fait, non, il doit y avoir un hic quelque part même si on ne le voit pas…

Soit dit en passant, une telle déconsidération, et un tel soupçon, ainsi suggérée, ressemble fort à une technique.

Et c’est là que s’opère l’ultime confusion, qui nous éloigne de mon propos initial :

 

-anéantissement du sujet par la fréquentation assidue et zombifiante des milieux anthroposophiques

ou

-anéantissement du sujet par la lecture assidu et indépendante de l’œuvre de Steiner ?

 

L’immense problème que pose ce commentaire de Grégoire Perra est cet imbroglio entre ces deux causes possible d’un quelconque anéantissement du sujet hypothétique.

Or, mon témoignage ne faisait que réfuter la deuxième hypothèse. Pour la simple et bonne raison que je préfère parler de ce que je connais et de ce que j’ai expérimenté. Le problème c’est que Perra est surtout focalisé sur la première hypothèse alors que je n’en parle pas !

Voici donc quelques précisions :

-              Je ne connais pas vraiment les milieux anthroposophiques. Néanmoins, pour les avoir quand même un peu fréquenté, il est indéniable que certaines critiques de GPerra me semblent fondées. Mais précisément, comme je ne les connais pas bien, je me garde bien de me fier à l’opinion d’une seule personne pour me faire un avis définitif sur ces milieux, riches de milliers de personnes et d’une grande diversité. D’autant plus que cette personne-là s’autoproclame seule et unique témoin objectif du réel. Et aussi, parce que ce qu’il décrit me semble être (je dis bien : me semble) une exagération de certains problèmes réel mais qui ne résume pas ces milieux ; étant donné que tous les aspects positifs objectifs (que je connais qd même un minimum) sont minimisés. J’y reviendrai plus loin.

 

-              J’ai découvert Steiner tout seul. Je suis une personne libre qui me ballade parfois dans les milieux anthr avec le ticket d’entrer que constitue ma connaissance de l’œuvre de Steiner. Mais ces milieux je m’en méfie comme je me méfie de tous « les milieux ». Je suis profondément anarchiste et individualiste au fond de moi. Le qualificatif d’anthroposophe est difficile à endosser pour moi s’il s’agit donc par-là de l’appartenance à ce milieu. Je n’appartiens qu’à moi-même (et encore) et je fréquente beaucoup de milieux divers et variés (je suis musicien). Par contre si je me réfère à ce que j’ai compris du terme « anthroposophe », de sa signification profonde et réelle (au antipode de ce que décrit Perra), je dirai que je souhaiterai le devenir, que je l’ai été un temps, puis que je me suis laissé aller à retomber dans une certaine passivité intérieure et qu’en ce moment je ne lui suis pas du tout ; anthroposophe…

   

Ces deux précisions étant faites, je veux souligner une fois encore à quel point ce préalable général sur « la technique récurrente, chez les anthroposophes, technique de relativisme » est, pour le coup, ici, de la part de Mr Perra lui-même, une technique de déconsidération de mon commentaire :

1-            « au fait, je dois vous dire que c’est là une technique récurrente… »

2-            mon commentaire userait-il d’une telle technique habillement préméditée ?

3-            moi et le milieu anthroposophique, ça pourrait bien être kif kif

Aboutissant à un préjugé : tout ce que ce commentateur peut êmettre comme critique est sans doute frappé du sceau de l’anthroposophie officiel mondial et intergalactique :-) !  

Même si Mr Perra ne dit pas tout cela directement, il reste indéniable que cette confusion générale est dans l’air.

Donc, j’affirme que : NON ! PAS DE TECHNIQUE LABELLISEE. JUSTE MON AVIS DE LECTEUR DE STEINER INDEPENDANT DE TOUT MILIEU.

La confusion est totale lorsqu’il évoque son procès avec ces milieux en contradiction avec « l’appel au relativisme » de ces derniers ! Confusion total car on se demande pourquoi il raconte tout cela en réponse à mon commentaire qui ne fait que relater mon rapport personnel, non pas avec les milieux anthrop, mais avec l’œuvre de Steiner (qui m’amène à contredire Perra sur l’idée que l’œuvre de Steiner ferait la promotion de l’anéantissement du sujet ; qui n’est pas l’égo, nous sommes bien d’accord).

 

Mais il finit quand même par « me » répondre quelque peu…

Pour toute réponse véritable à mon commentaire (Steiner : outil de réalisation de soi),

Grégoire Perra écrit : « je ne le crois pas ».

Puis, il rajoute : « En tout cas, pas sur le long terme ou sans une forme d’endormissement à certains aspects qui devrait normalement alerter un lecteur vigilant ».

Donc, il ne croit pas que Steiner puisse être un outil de réalisation de soi.

Très bien. Et moi, je le crois.

Quel débat passionnant n’est-ce pas ?

Cela dit, si ça n’est pas présentement l’expression de deux avis personnels tout aussi relatif l’un que l’autre, alors je n’y comprends plus rien.

Technique anthroposophique ou pas technique anthroposophique, Mr Grégoire Perra, nous sommes en droit de savoir si oui ou non vous êtes détenteur de la vérité objective, intergalactique et universelle concernant cette question ! :-)

Si tel n’est pas le cas, vous avez donc un avis personnel. Le répéter ici, à la lumière de votre « réponse » (« je ne le crois pas »), m’apparente-t-il encore à un technicien-posophe du relativisme ? Ou à un simple quidam qui énonce une évidence ?

Les questions liées aux milieux anth n’ont ici rien à voir. Je parle de mon rapport perso avec l’œuvre de Steiner et de ce que j’en ai retiré indépendamment de toute fréquentation de ces derniers. C’était l’objet de mon commentaire.

Ce dernier faisait échos au commentaire précédent de Greg Perra :

« Oui, une civilisation anthroposophique signifierait l'anéantissement du Sujet, car ce serait la mort de la pensée capable de se prendre elle-même comme objet. »

(La dernière partie de la phrase étant difficile à avaler lorsque l’on sait que « le sujet pensant se faisant lui-même objet de pensé » est au cœur de l’œuvre épistémologique de Steiner !)

Ainsi qu’à l’affirmation du haut de l’article :

« Or le projet anthroposophique n’est pas  un projet de solidarité sociale comme le projet écologique. C’est celui d’un communautarisme moyenâgeux où le sujet serait anéanti. »

J’ai voulu apporté mon témoignage personnel en me gardant bien de parler pour « un milieu » et encore moins pour « une civilisation » ; de mon point de vue, complètement fantasmagorique et qui sert ici d’épouvantail…

En réponse, confusions et amalgames mises à part, le témoignage de Perra est : « je ne le crois pas ».

Mais il rajoute : « pas sur le long terme » (la réalisation de soi grâce à Steiner).

Ok. Donc sur le court terme alors ?

Mais qu’est-ce donc qu’une réalisation de soi sur le court terme ? La réalisation de soi ne s’apparente pas à un simple contentement momentané qui s’apparenterait plus à une satisfaction égotique ; que notre chère société actuelle à tendance à encourager, soit dit en passant.

Puis Perra rajoute encore : « pas sans une forme d’endormissement à certains aspects qui devraient normalement alerter tout lecteur vigilant ».

Et donc là, il envisage une réalisation de soi compatible avec une forme d’endormissement à certains aspects de l’œuvre de Steiner. Autrement dit, cette œuvre pourrait quand même permettre une réalisation de soi qui nous ferait fermer les yeux sur certains de ses aspects. Sacrée réalisation de soi ! Et drôle « d’œuvre » !

Il me semble bien que ces deux conditions à la réalisation de soi grâce à Steiner sont des contresens.

Pourquoi ne pas dire que non, non et non, Steiner ne permet pas la réalisation de soi ? Et argumenter plus clairement pour que je puisse éventuellement comprendre quelque chose que je n’ai pas compris… Et que Mr Perra, lui, aurait compris. Puisque, lui, serait objectif…

Pour ma part, je pense que l’œuvre de Steiner est un appel exigeant et un soutien dynamique à une réalisation individuelle tournée vers le monde. Cette réalisation est fondée sur l’élargissement de la conscience de soi, des autres et du monde. Ce qui inclut donc aussi et surtout, la conscience morale individuelle ; non pas celle d’un quelconque catéchisme autoritaire, mais plutôt une conscience morale qui résultera de la subtile alliance entre notre raison et notre cœur. Elle se fonde sur l’accroissement de la faculté de penser, par l’affinement des sentiments et l’affermissement de la volonté. Cette réalisation de soi effective, j’aurais envie de l’appeler : la liberté…

Et je peux témoigner du fait que mes lectures et diverses pratiques en interaction avec des circonstances personnelles m’ont amenées vers des expériences qui ont dynamisée ma vie intérieur (et extérieur) de manière impressionnante. En gros, tout dans ma vie est devenu plus intense. Et tout m’amenait vers plus de responsabilités vis-à-vis de moi-même et des autres. Un mélange de difficultés à résoudre (que j’avais tendance à fuir auparavant) et de forces pour y faire face. Depuis, c’est en m’éloignant progressivement de l’œuvre de Steiner que je suis retomber dans une sorte d’apathie existentielle et de passivité personnelle et sociale un peu triste. En phase avec une tendance générale de la société, qui n’en finis plus de sombrer.

Comment se fait-il que Perra semble avoir compris à peu près l’inverse de ce que j’ai compris de Steiner ? C’est une question qui mérite quand même d’être posée ! Non ? Toute technicité relativiste anthroposophique mise à part… ;-) Et c’est aussi cela que je voulais dire dans mon commentaire. En toute simplicité. Sauf que là, forcément, je me sens contrains de rentrer dans cette entreprise complexe de clarification. Mais face à tant de confusion et d’amalgame, comment faire autrement pour faire entendre mon propos initial ?

Plus loin Perra continue néanmoins à me répondre quelque peu :

Pour que son œuvre puisse être considérer comme un outil de réalisation de soi, « il aurait fallu que Rudolf Steiner soit un homme honnête, tant intellectuellement que moralement, ce qu'il n'était pas. »

Ok. Sauf que moi je pense qu’il l’était. (Contre argument péremptoire et gratuit à la mesure de l’argument. Un grand débat vous dis-je… ;) )

« S'il l'avait été, lui comme ses successeurs auraient annoncée clairement la couleur de leurs croyances à ceux qui les approchaient et n'auraient pas mis en place des pratiques de dissimulation à des fins de séduction. »

De quoi parlez-vous Mr Perra (j’ose m’adresser un peu à vous quand même :)) en disant « annoncer la couleur » ? L’œuvre de Steiner est publique. Lorsque j’ai voulu en savoir plus sur Steiner (il y a 20 ans), j’ai été à la Fnac, j’ai demandé ou je pouvais trouver des livres de Rudolf Steiner ; on m’a dit : au rayon ésotérisme ; j’ai regardé deux trois bouquins, je les ai feuilletés, et je vous assure que la couleur y était clairement annoncée ! Et je vous raconte pas l’éclat de couleur que je me suis pris lorsque j’ai lu mon premier livre (pour info : la science de l’occulte) !

La couleur dont, je pense, nous parlons tous les deux est celle d’un certain exotisme ésotérique ; couleur d’autant plus frappante que nous sommes tous, dans l’ensemble, formatés par deux siècles de catéchisme matérialiste qui fait tout autant autorité, à notre époque, que l’église catholique faisait autorité du temps de Galilée (par exemple). Et « annoncer la couleur » n’est donc pas toujours simple, quelle que soit l’époque et quelle que soit « la couleur » ; surtout si cette dernière nous met en porte à faux avec la doxa du moment. Est-ce si compliqué à comprendre ?

Concernant « la couleur » de l’œuvre de Steiner, je pense que c’est à chacun de la découvrir par soi-même, si ça l’intéresse. Sinon nous entrons dans un prosélytisme un peu vain, et déplacé me semble-t-il… Personnellement, je n’expose pas cet exotisme ésotérique en détail au premier venu à qui je parle de Steiner. Je vais dire, grosso modo, que c’est un penseur autrichien dont l’œuvre est constitué de trois parties qui découlent les unes des autres : une première, épistémologique et philosophique ; une deuxième, ésotérique (je dis clairement le mot, car chipoter serait ridicule) ; et une troisième, pratique. Et là, j’évoque les écoles, la biodynamie, la médecine et Weleda, les banques alternatives etc… A partir de là, je me dis que si cette personne « doit » découvrir Steiner à ce moment de sa vie, elle n’a pas besoin de moi. Ce qui compte c’est sa découverte individuelle de l’œuvre ; qui, je le répète, est publique (sans parler de tout ce qu’il y a sur le web) ! Si « la couleur », qui y est quand même assez flagrante, ne lui convient pas, libre à cette personne de tout rejeter.

Donc, ou est le problème ???

Et si vraiment je sens qu’il est opportun d’exposer un peu les choses, et bien je commence par le début : l’épistémologie et l’horizon indépassable d’Emmanuel Kant concernant la connaissance. Ensuite je vais éventuellement parler de l’incapacité des biologistes modernes à appréhender véritablement le phénomène de la vie (juste ses effets et conséquences sur les molécules matérielles ; ce qui est, néanmoins, déjà pas mal). Et c’est là, sans doute, que j’évoquerai l’approche de Goethe et celle de Steiner pour finir par parler d’un monde subtile d’où la vie proviendrait et que je nommerai monde éthérique. Je parlerai d’acuponcture, d’orient, des rebouteux de nos villages anciens, d’énergie etc…

C’est peut être cette présentation progressive que Mr Perra appelle de la dissimulation et de la séduction, qui sait ?  Pour moi, c’est juste une présentation qui commence par le début. Généralement, il y a déjà de quoi discuter énormément avec tout de ce que je viens de dire.

Mais je pense que pour Mr Perra, il n’y aurait d’honnête qu’une présentation de la sorte (rigolons un peu, en nous inspirant de la présentation des recettes biodynamiques de Michel Onfray ; présentation à mourir de rire, effectivement…) :

« bon alors, en fait, d’abord y avait l’ancien saturne, puis le soleil etc, et maintenant c’est la terre, avec la lémurie l’Atlantide et les sous-races (voyez comme "j’annonce la couleur" :-) ), Donc, maintenant, c’est les anglo saxon et c’est Ahriman qui cherche à rafler la mise. Mais bon le Christ nous a déjà sauvé mais on en est pas conscient, faut qu’on le choisisse librement. Et puis ya Lucifer aussi chez les orientaux, et puis les anges, les archanges et tout et tout. Ça va ? Vous suivez ? Non, parce que je veux pas qu’on dise que je suis malhonnête, vous comprenez ? J’annonce la couleur, moi ! …  Euh, ou êtes-vous passé ? Ben il est parti appelé l’asile ; bon, du coup, j’vais y aller hein… »

C’est ça qu’il voudrait, Grégoire Perra. Ça lui éviterait de faire ce genre de présentation co(s)mique lui-même.

Plus sérieusement, ça serait tout aussi absurde que de partir sur une présentation chaotique et exaltée de la théorie des cordes et des multivers pour introduire à un néophyte la physique des particules. Toute personne qui possède un savoir complexe et structuré le livre de manière un tant soit peu cohérente et méthodologique en s’adaptant notamment à son interlocuteur, à son contexte culturel et à ses références scientifiques ; avec une tendance naturelle à la vulgarisation et à la pédagogie. Non ?

Est-ce là de la dissimulation et de la séduction ? Mais peut-être que Grégoire Perra parlait de quelque chose d’autre. Que sais-je ?

En outre, le mot clé de cette citation de Perra est le mot : « croyances ». Cela nécessiterait un vrai débat de fond que le cadre de ces petits commentaires ne permet pas. Une autre fois, peut-être ?

Et ensuite, il écrit :

« Dès lors, je ne vois pas comment ceux qui lisent Rudolf Steiner et s'en nourrissent sur le long terme pourraient ne pas être affectés par cette tournure d'esprit délétère et malhonnête. »

Donc, là je ne vois pas de quelle tournure d’esprit délétère et malhonnête il pourrait s’agir étant donné tout ce que je viens d’écrire ci-dessus. Donc, puis je avoir des précisions ? Parce que personnellement je n’ai jamais décelé dans l’œuvre de Steiner une tournure délétère et malhonnête.

Puis :

« Mais je conçois aussi qu'il puisse exister des personnes honnêtes qui, sans pouvoir prendre conscience des aspects hautement problématique de cette doctrine, y trouvent des éléments confortant leurs valeurs et stimulant leur curiosité. »

Ouf, je suis peut-être honnête malgré tout… Mais si je le suis, c’est que je suis un peu bête, en fait. Un brave homme qui ne sait pas. Qui n’est pas « initié », en quelque sorte. Initié aux aspects hautement problématiques de cette doctrine. Mais sans doute aie je trouver mon maître dorénavant… Je suis prêt pour le rite initiatique !

Excusez-moi d’être un peu moqueur, mais, vous savez, de mon point de vu, cette légère condescendance de Mr Perra est vraiment drôle.

Je n’ai pas juste « trouver des éléments confortant mes valeurs » dans l’œuvre de Steiner ; j’y ai trouvé de quoi les transcender, les ennoblir et de quoi en augmenter l’intensité et la portée.

 Je n’y ai pas juste « trouver des éléments stimulant ma curiosité », mais de quoi combler une grande partie de ma quête de sens, de mon aspiration à la connaissance, de mon attente de cohérence et donc, de mon besoin de réalisation personnelle. J’y ai trouvé de quoi comprendre le monde et particulièrement notre époque avec une perspicacité qui lui donne tout son sens ; notamment, en me permettant de me réconcilier avec elle. Ce qui est extrêmement précieux, puisque nous sommes en crise de sens à tous les niveaux aujourd’hui.

 

Comme les quelques lecteurs probables de mon commentaire l’auront sans doute compris, je suis un défenseur de Steiner et de son œuvre et pas forcément des milieux anthroposophiques. Mais je suis avant tout une personne qui aime la réalité, l’intégrité et la liberté. Ce sont ces trois « idées » (ou notions) qui m’ont guidées vers l’œuvre de Steiner et s’y sont trouvé conforté. La contradiction avec Perra est totale. Ceci stimule ma curiosité. Car j’aime comprendre.

 

Pour finir, je vais donc donner mon point de vu (en rien définitif) sur les milieux anthr, sur Mr Perra et sur le procès de la fédération des écoles Steiner. Ainsi, Mr Perra, aura tous les éléments pour pouvoir livrer sa sentence : sincère ou pas sincère. Etre humain respectable ; ou anthroposophe délétère à condamner… et à envoyer au bagne (voire à l’asile), sans doute…

Les milieux anthr :

Le premier à avoir été exaspéré par les milieux anthr était Rudolf Steiner lui-même ! Comment est-ce possible ? Et bien tout simplement car il n’avait pas pour intention de fonder une secte mais un mouvement libre. La liberté entraine les erreurs, les maladresses, la paresse, la naïveté, la facilité… Donc il devait supporter la lourdeur du laissé aller d’une grande partie de ses partisans, qui avaient une tendance désespérante à transformer ce mouvement en secte, et lui en gourou, précisément. Il y avait une minorité qui avait su se saisir véritablement de l’enseignement de Steiner de sorte qu’il put, tant bien que mal, s’appuyer sur eux pour semer ses impulsions pour l’avenir (sans cette minorité, le mouvement anth n’aurait pas la vitalité qu’il a aujourd’hui encore). Etre un véritable anthroposophe demande des efforts et une énergie intérieure qui ne vont pas de soi. Il n’y a aucun chemin miraculeux tout tracé. C’est ce qui fait de l’anthroposophie un chemin de liberté qui en appelle incessamment à la conscience individuelle ; ce qui, par définition, regarde chacun en son for intérieur. Ce chemin de liberté est parsemé d’écueil à tous les niveaux. Et, bien évidemment, une grande parties des partisans de Steiner y plongèrent et y plongent encore  gaiement. Mais ces écueils ne signifient pas la fin du chemin de liberté. Ce sont des expériences dans lesquels on va « barboter » le temps d’en prendre conscience. Ces barbotages donnent, non pas d’authentique anthroposophes, mais des « posophes » plutôt bof, bof…

Bref ! Depuis un siècle, le mouvement anthroposophique est à l’image, à la fois d’un être humain contemporain moyen, et de l’humanité entière. Ambivalence, contradictions, passivité, sursauts, belles réalisations, erreurs, « barbotage », œuvres magistrales, rayonnement, apparences, ressentiments cachés, intégrité et « intégrisme », ouverture et perte d’identité etc…

De plus, ce mouvement est très divers ; de par ses domaines d’applications, de par ses multiples portes d’entrée et de par les qualités humaines multiples qui s’y déploient ; et donc aussi, les défauts.

Nous sommes loin d’une secte (type scientologie) qui impulse toute initiative de manière centralisée de façon quasi militaire. Il s’agit plutôt d’une communauté éparses traversée de courants divers et parfois en forte tension sur la façon de comprendre Steiner etc… Tout en cherchant, maladroitement ou en apparence, une unité, souvent ressenti  comme une nécessité, voire un devoir.

Lorsqu’on fréquente ces milieux, on observe un peu tout ça. Un mélange de dynamisme et de lourdeur ; une unité qui pète d’autant plus violement qu’on voulait sauver les apparences ; des crispés ; des cools ; des gris ; des rayonnants…   

Par ailleurs, lorsque je demande à des anciens élèves de l’école de Chatou (ou Perra a été prof) leur avis sur « les anthroposophes » en général, ils me disent que grosso modo ils sont tous un peu « grâvos », certains un peu plus que d’autres , mais que néanmoins il y en a quelques-uns qui sortent du lot, et que ceux-là, ils sont vraiment bien (tel médecin, tel prof, tel parent d’élève etc…) ; de manière général, ils les regardent avec une certaine bienveillance amusée et quelque peu respectueuse malgré tout. Ils résument ça par « les posophes ». Bref, ils font le tri de manière assez lucide et dynamique. Beaucoup pressentent une bonne intention derrière ces milieux mais pas mal de maladresses dans la pratique. Et par ailleurs, dans l’ensemble ils se sentent épanoui ; et c’est l’impression qu’ils me donnent en tout cas. Je sens des jeunes bien « élevés » et bien instruit, la tête sur les épaules. A mille lieux des jeunes gens « normaux » d’aujourd’hui ; en phase avec l’immaturité affective, la paresse, le suivisme, qui deviennent d’années en années des normes.

Lorsque je leur demande s’ils ont déjà été victimes de « tabassages karmiques sous le regard bienveillant des profs » (dixit Perra), ils me regardent comme un fou.

Et lorsque je leurs demande leur opinion sur Grégoire Perra, ils me disent : « ah lui ? C’est un taré ! C’était un des pire » . C’est vraiment ce que divers anciens élèves m’ont dit. Vous pouvez mettre ce témoignage en doute. Comme quiconque peut faire de même avec certains propos de Perra. Sachez justes que les anciens élèves en questions, je les connais par un milieu musical (les cafés concerts parisiens) qui n’a rien à voir avec les milieux anth. Ils sont plutôt anarchisant, et en rejet quasi-total de l’anthroposophie. Ce qui les intéressent c’est la vie, le concret, les expériences, les actes, la responsabilité. Et pour eux, « Steiner c’est un truc un peu nébuleux », qui, en fin de compte « les gonfle plus qu’autre chose ».

 

Ce qui nous amène à Grégoire Perra :

Selon qqns de ses anciens élèves, « il était vraiment gravos, celui-là. Il sortait avec une élève. C’était gênant. » Pour l’avoir rencontré une fois en 2004 et pour avoir parlé de lui avec diverses personnes, il me semble qu’il était le prototype même du posophe qui est tombé dans les écueils évoqués plus haut. Ce qui n’empêche malheureusement pas de « faire carrière » dans ce milieu. Et c’est bien là le pb selon moi !

Le cheminement d’un posophe (avortons d’anthroposophe) est souvent difficile et méritoire malgré tout. Car c’est celui d’un éveil à la réalité de sa mièvre condition de posophe qui n’a pas compris le cœur de l’anthroposophie ; alors qu’il se croyait anthroposophe véritable. Et ce réveil peut être parfois un peu brutal et occasionner un rejet général. L’orgueil en prend un sacré coup ! Dur dur, sur le plan perso. Et je suppose que si sa vie personnelle et professionnelle dépendait entièrement de ce milieu, il peut ne voir en ce dernier que « l’aspect posophe » sans y distinguer les germes de véritable Anthroposophie en son sein ; qui, selon moi, y sont qd même bien présente et visible pour qui veut bien les voir. Il s’agit alors, ni plus ni moins, qu’une projection.

Personnellement, il ne m’a pas fallu vingt ans pour comprendre qu’il y avait un certain fossé entre Steiner et les milieux anthr d’aujourd’hui. Surtout en France. J’ai tout de suite pressenti le pb, sans condamner de façon unilatérale non plus, car je voyais malgré tout des personnes en luttes contre leurs contradictions perso et/ou celles du milieu, voire et surtout, celles de la société anthr (l’association officielle). Et j’y ai rencontré des personnes vraiment très sages et accomplies.

Perra est un pur produit de ce milieu. Ce n’est pas mon cas. Sa manière de le rejeter et de le critiquer est à l’image de certains posophes problématique qui le défendent : unilatéral, un peu ridicule, caricatural, minutieux à l’extrême, hautin…

De plus, j’ai l’impression qu’il a la fâcheuse tendance à projeter ses propres problèmes sur tout le milieu, voire sur toute l’œuvre de Steiner et Steiner lui-même. Ceci est une clé fondamentale pour comprendre le tragique de sa situation.

Certains véritables anthroposophes qui sont dans le milieu, ont compris cela et on bcp de bienveillance pour lui, me semble-t-il. D’autres sont juste agacés, d’autres outrés, d’autres indifférents…

Moi, j’aimerais juste mieux le comprendre.

 

Le problème du procès.

D’après ce que j’ai compris, le prévenu principal n’était pas Perra mais l’unadfi qui a publié son texte sur l’endoctrinement. La fédération a considéré qu’il y avait diffamation. Et effectivement, dire et suggérer que laisser des enfants en tabasser d’autre serait une règle intrinsèque à la pédagogie Steiner, sous-entendu dans le monde entier, ce n’est pas anodin qd même ! Soit c’est vrai, auquel cas, il doit y avoir des procès pour non assistances à personnes en danger dans toutes les écoles Steiner du monde et ces écoles doivent vite fermer, soit c’est faux et il faut se retourner vers Perra pour lui demander des comptes (car ça serait tout bonnement une diffamation ; faites une déclaration similaire sur n’importe quel organisme publique, et vous verrez ce qu’il vous arrivera). Soit il y a un petit fond de vérité que Perra a exagéré et monté en mayonnaise pour les besoin de sa cause.

La fédé a été débouté car l’unadfi (et perra) a été considéré comme étant de bonne foi dans sa publication.

Mais en aucun cas, Perra n’a apporté la moindre preuve de ses accusations. Ce qui est qd même problématique pour sa crédibilité. Ces propos étant donc bien diffamatoires, mais comme ils ont été considéré "de bonne foi", alors...relaxe. https://drive.google.com/file/d/0B6RosiHnxCrRbHQ5Zy1uTGFyT3M/edit = lire le bas de la page 7 et page 8

 

 Voilà donc ce que je pense sur les milieux anthrop., Perra et le procès.  Du coup, ça me mets en porte à faux direct avec Mr Perra. Mais, c’est ainsi, et j’en suis désolé. Maintenant, peut-être bien que je me trompe. Peut-être que qqch m’a échappé. Toujours est-il que je livre là mon opinion. Comme Grégoire Perra livre la sienne. Et savoir qui a raison et qui a tort demande de vérifier par soi-même (ce qui n’est pas aisé, j’en conviens). Sans s’en remettre aveuglement à une quelconque autorité ; dont lui se pare sans doute, et moi pas.

 

Lartigue

 

PS : pour quelqu’un qui ne connait rien à l’œuvre de Steiner et aux milieux anthroposophiques, tout cela peut sembler bien étrange voire comique. C’est tout à fait compréhensible. Lorsqu’on ne partage aucune référence d’un contexte culturel donné, celui-ci semble un peu dingue et loufoque, vu de l’extérieur. Regardez les mondes des mathématiciens, des amateurs de rock black métal ou des hindouistes. Ce sont des univers inconnu pour la plupart d’entre nous, avec des références incroyables qu’on n’aurait pas pu imaginer un seul instant. ET il serait facile et un peu malhonnête de chercher à discréditer de tel milieu en s’appuyant, notamment, sur l’ignorance de la majorité des gens. ponse Perra

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C'est long, certes. C'est incisif, je l'avoue. Mais, je pense que si l'objectif de ce site est la vérité et la liberté, ma réponse longue et caustique devrait y avoir sa place. D'autant plus que les administrateurs demandent à leur contradicteur d'assimiler cette joli phrase attribuée à Voltaire

Je déteste ce que tu dis, mais je me battrai pour que tu aies le droit de le dire
attribué à Voltaire

Moi, ça me va bien. Sauf que ils me sortent leur commentaire n°7 :

 

Notre interlocuteur s'est exprimé librement sur un commentaire posté sur un billet de notre blog. Il critiquait l'intervention de Grégoire PERRA à Arches quelque trois ans après la mise en ligne du compte rendu de la journée.
Nous sommes laïques et acceptons la contestation de nos idées dès lors qu'ils respectent la courtoisie et la personne des autres.
Grégoire Perra a répondu très rapidement.
L'auteur du commentaire initial vient de répondre à son tour à Grégoire en un commentaire.... composé de pas moins de douze billets de commentaire. Il conclut en ne doutant pas de la publication de ses écrits sur notre blog.
Cependant, notre blog est militant même si nous nous astreignons à des règles de courtoisie vis à vis de nos contradicteurs. Ici, nous ne pouvons considérer que notre interlocuteur s'est libéré des obligations de fair play auxquelles nous nous soumettons nous-mêmes. Sans concertation préalable, il veut noyer notre propre réflexion dans un fleuve de douze billets et pas des plus concis de commentaires.
Nous ne nions pas l'intérêt de sa propre démarche intellectuelle, mais nous lui suggérons de mettre en ligne son propre site. Accepter dans le respect mutuel le dialogue avec nos contradicteurs ne signifie pas que nous soyons tenus de nous en faire les propagandistes en déséquilibrant notre propre ligne éditoriale à leur profit.

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Commentaire auquel j'ai répondu ce qui suit (non publié par eux) : 

 

Merci pour votre clarification :

Si vous êtes un groupe militant, en tout cas ce n’est pas pour une liberté d’expression véritable que vous militez. Dont acte. Vous essayez de vous tenir à un ersatz de liberté d’expression pour vous sentir digne de votre qualificatif fétiche : « laïque » (bien encombrant pour vous in fine)! Mais au moindre coup de vent un peu fort : Bam ! Ça ne tient pas…

Vous respectez la contestation (courtoise) de vos idées, dites-vous. Bien que ce soit anecdotique, je ne vois pas très bien lesquelles « de vos idées » j’aurais contesté dans mon premier commentaire. J’ai contesté (dans mon premier et surtout mon deuxième commentaire) la tendance de Gr. Perra à ne pas « respecter la personne des autres », comme vous dites, avec une maladresse toute scolaire. Ainsi que son opinion personnelle sur un point précis de l’œuvre de Steiner, qui vous échappe sans doute. Peu importe…

Les règles de courtoisie sont, évidemment, un cadre tout à fait juste et légitime. L’humour, le panache, l’irrévérence et l’ironie faisant néanmoins partie d’une certaine tradition Française du débat, je préférerais un cadre qui se contente d’exclure les invectives franchement impolis et évidement les insultes et menaces qui tombes sous le coup de la loi. Etant donné que le mot « courtoisie » a des contours assez flous…

Tout aussi flous que les raisons véritables de ma censure que vous tentez de justifier maladroitement ; et avec une sorte de lapsus central qui laisse une petite place à votre conscience pour vous parler. Il s’agit de votre avant dernier paragraphe :

En préalable, nous y apprenons que, pour vous, la courtoisie est une astreinte. Gloups. J’espère que vous allez tenir bon après ce dernier commentaire ; et que votre naturel ne reviendra pas au galop, après que vous l’ayez chassé… Je risque peut-être de me faire insulter, du coup, si j’insiste trop ; qui sait ?

Puis viens la phrase centrale qu’un bon ou mauvais génie (selon les points de vus) a décoré d’un petit « ne » (négation de votre propos toute droite sortie de votre (in)conscience morale, selon moi J). Aurais-je donc été courtois ou pas ? C’est là que cette notion de courtoisie devient bien flou, et donc, bien pratique pour justifier une censure.

Et c’est dans la dernière phrase que nous apprenons en quoi je n’aurais pas été courtois selon vous : premièrement, je n’ai pas cherché à vous avertir que j’allais faire un commentaire long. Sachez juste  que dans grand nombre de blog, il est banal et courant que de tels commentaires soient publiés ; étant donné, que les administrateurs n’y voient, non seulement aucun problème, mais de plus, ils y voient  une manière d’enrichir une réflexion non tranchée au préalable (comment savoir à l’avance que cela vous poserait un problème). Cela ne les empêche nullement de revendiquer « une ligne », par ailleurs. Ils ne se sentent tout simplement pas « menacés » par un long commentaire. Ce qui nous amène à la deuxième raison de ma prétendue discourtoisie : j’aurais eu une très vilaine intention : «..noyer votre propre réflexion dans le fleuve de.. » .. la mienne.. Votre crainte que « votre » réflexion se trouve noyer dans la mienne est vraiment touchante (car une réflexion solide n’a rien à craindre d’une réflexion éventuellement fragile ; c’est l’inverse). Alors même, qu’en réalité, « votre réflexion » je ne la connais pas du tout. Et que je n’ai eu aucune intention de noyer quelque réflexion que ce soit. C’est une drôle de conception du débat que vous avez là. Je répondais à un point précis de Gr Perra, à la base. Il a réagi. Et j’ai réagi à sa réaction. En quoi ça regarde votre réflexion générale ?  C’est à vous de me le dire éventuellement. Notamment en réagissant à « ma réflexion » par la vôtre. Mais pas en coupant court au débat par une pauvre censure.

 

Bref, ce n’est donc pas le bienfondé de ce dont je témoigne qui vous questionne (pas plus que pour Grégoire Perra, après tout peut-être) mais le caractère dangereux de mon témoignage pour votre « ligne éditoriale » qui vous tourmente… Quel aveux désarmant. Je ne peux que m’incliner devant tant d’honnêteté candide.

Quelques remarques quand même :

Votre « ligne » est sans doute mise en avant par vos publications officielles. Et publier une réaction critique (même très longue) dans les petites cases des commentaires d’un tel article officiel ne devrait pas vous faire si peur (ce n’est pas en avant, c’est écrit en petit) ; tout du moins, je répète, si vous sentez que les fondations de « votre ligne » sont solides. Nombres de blog et de sites de journaux aux lignes éditoriales diverses et variées n’ont aucun problème avec ça, et publient tous les commentaires non insultant et correctement écrit ; quelques soient les opinions (sauf racismes et révisionnismes qui tombent sous le coup de la loi, évidement).

Personnellement, ma ligne éditorial perso (quel que soit le sujet) peut se résumer par : « réalité », « intégrité » et « liberté » (toutes trois en tant qu’aspiration). Je constate donc que cette ligne perso qui est la mienne, et sur laquelle se fonde mon commentaire, n’est pas compatible avec celle (quelle qu’elle puisse être) de votre blog.

Vous savez, la vérité n’a rien à craindre de la liberté. Elles sont sœurs. Mais, évidemment, si vous ne militez pas pour la vérité, mais pour un parti pris, je comprends tout à fait votre crainte. La liberté devient dangereuse pour vous.

Cela dit, personne n’est un représentant fidèle de la vérité. Elle s’exprime de manière éparse à travers diverses personnes et de manière souvent contradictoire. Et, bien qu’elle soit insaisissable, nous pouvons en ressentir les évanescences à la condition de s’enquérir d’une telle diversité ; notamment à travers la libre expression. Celle-ci n’est pas toujours synonyme de confort intellectuelle pour les uns ou pour les autres. Mais c’est dans un tel inconfort (et un tel effort) qu’elle s’offre à nous parfois ; estimant sans doute que nous l’avons mérité en ces moments rares et précieux…

Mais comprenant que mes envolées poétique et philosophique ne rentrent sans doute pas, elles non plus, dans votre ligne éditoriale, je ne vais pas insister. Je vous laisse à votre triste ligne bien (mala)droite et m’en vais, pour ma part, slalomer et faire des courbes, là où cela est encore possible.

En tout cas, ce fut un plaisir de m’être ainsi fait envoyer balader de façon aussi courtoise, raffinée et laïque.

Bon « Cercle », et tachez de ne pas trop tourner en rond, avec votre ligne… J

En toute courtoisie,

Lartigue.

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Non publié de plus belle, donc, bien entendu...

....

 

 

 

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Commentaires
B
Ah, oui ; et puis le harcèlement professionnel, je n'ai pas bien compris. Pouvez vous m'expliquer ?
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B
Bonjour/ Bonsoir Alan.<br /> <br /> <br /> <br /> De quel commentaire parlez vous ?<br /> <br /> <br /> <br /> Dans l'article ci dessus, je relate mon expérience de "commentateurs" sur le site "Cercle Laique..". <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> 1- Mon commentaire initial était assez simple et clair, me semble t il. <br /> <br /> <br /> <br /> Je vous le copie/colle :<br /> <br /> <br /> <br /> "<br /> <br /> Anonyme3 juillet 2016 à 15:26<br /> <br /> <br /> <br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> Depuis presque 20 ans que je lis Steiner (seul dans mon coin), je n'y ai nullement trouvé la promotion d'un quelconque anéantissement "du sujet" ; "sujet" que je suis, lors de mes lectures, seul, face à cette oeuvre. <br /> <br /> C'est tout le contraire que j'y trouve ! <br /> <br /> Je suis d'une famille athée, rien ne me prédisposait à lire Steiner, si ce n'est un amour brulant pour la vérité (quête sans fin...), l'integrité et la liberté. Ce que dit Grégoire Perra ne correspond tout simplement pas à ce que j'ai compris et integré de l'oeuvre de Steiner. C'est assez étrange je dois dire. <br /> <br /> Alors je ne sais pas si je suis un anthroposophe ou pas (je ne fréquente pas vraiment le milieu); mais je suis avant tout un être humain, avec sa vie, son parcours intérieur, ses qualités et ses défauts, sa capacité de jugement, son bon sens et son honnêteté intellectuel, qui aimerait pouvoir affirmer sans se faire dénigrer et snober par des juges objectifs autoproclamés, que Steiner m'incite et m'aide précisement à devenir moi-même, et ainsi, à accepter et encourager une telle réalisation chez tous mes semblables. Fussent ils aux antipodes de ma propre réalisation. <br /> <br /> Autrement dit, si le rejet de Steiner de Greg Perra participe à sa propre réalisation, je suis encouragé, par les lectures de Steiner, à être heureux pour lui. Evidement, la question qui se pose est la suivante : comment juger de la réalité d'une telle réalisation personnelle ? Et surtout, qui peut le faire ? <br /> <br /> Toujours est il que Greg Perra est persuadé de pouvoir le faire pour les centaines de milliers de personnes qui ont été au contact (direct ou indirect) de l'anthroposophie, sur plusieurs générations depuis 100 ans... <br /> <br /> Grand bien lui fasse :)<br /> <br /> <br /> <br /> Lartigue<br /> <br /> <br /> <br /> "<br /> <br /> <br /> <br /> C'était un simple témoignage.<br /> <br /> <br /> <br /> Perra a jugé utile et pertinent de qualifier mon témoignage "de technique".<br /> <br /> Il a développé un argumentaire assez tordu, aie je trouvé.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> 2- Aussi a t il fallu que je rentre quelque peu dans les contorsions de son argumentaire afin d'en montrer le caractère inepte.<br /> <br /> Il s'agissait donc là de mon second commentaire, très long, publié dans mon article ci dessus ; et censuré par le site "cercle laique..), <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> 3- Les raisons invoqué par les censeurs (posté en commentaire, en guise du mien, en fait), ayant été particulièrement croustillantes, j'ai donc voulu posté un troisième commentaire commentant leurs justifications alambiquées. Ce troisième commentaire n'a pas été publié non plus. Il apparait en toute fin de mon article ci dessus.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Etant donné que vous parlez de "mon commentaire" (alors qu'il y en a trois, donc), je ne sais pas de quel commentaire vous parlez (sans doute le deuxième, mais je ne suis pas sur) ?<br /> <br /> <br /> <br /> Le premier me semble clair. <br /> <br /> Les deuxième et troisième rentrent quelque peu dans les chemins de traverses qui sous-tendent les commentaires (perra et cerlce) auquels ils répondent.<br /> <br /> Ils ont donc, forcément qqch d'un peu fastidueux, complexe et tordu.<br /> <br /> <br /> <br /> On s'adapte à nos interlocuteur et à leur argument.<br /> <br /> <br /> <br /> L'aspect méticuleux (un peu clinique) est une manière, pour moi, de prendre vraiment en considération les propos de mon contradicteur. Je constate que bien souvent, on ne se lit pas vraiment, dans les "échanges" et "les débats" sur internet.<br /> <br /> <br /> <br /> Noyé "le débat" n'est effectivement pas mon intention.<br /> <br /> Mais que pensez vous de "la réponse" de Gregoire Perra à mon commentaire initial ?<br /> <br /> Cette réponse a orienté mon deuxième commentaire sur des questions de formes. Car je répond à mes interlocuteur, et ne développe pas mes pensée indépendament de leur réaction. <br /> <br /> <br /> <br /> Ma contribution au débat de fond (lequel exactement selon vous ?) est présent au fil des article de mon petit blog de fortune. <br /> <br /> <br /> <br /> En outre, votre allusion sur les extrème, m'amuse. Aussi, je veux bien assumer la totalité de votre réquisitoire. Extrémiste de droite, de gauche et religieux, je dois sans doute être, monsieur le procureur. <br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br /> Lartigue
Répondre
A
Votre commentaire est assez typique : plutôt que d'exprimer clairement une pensée architecturée, simple, claire, vous préférez un commentaire à rallonge reprenant point par point des détails de l'argumentaire opposé. J'ai vu généralement cette méthode chez les extrémistes (droite comme gauche comme religieux) qui prétendent au débat mais cherche à le tuer en le noyant, en pratiquant le harcèlement professionnel.<br /> <br /> Vous aviez peut-être d'autres intentions, dans ce cas là changez la forme et synthétisez votre pensée. Sinon, cela classe vos commentaires.
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Pourquoi ce blog existe ?
A la base, il s'agissait de publier quelque part une longue réponse que j'avais écrite à un contradicteur (Zarathoustra), sur le site du Monde libertaire, à propos de Rudolf Steiner. Le site ayant subit un relookage complet, il ne pouvait plus accueillir de commentaires. Le "débat" a donc pu se poursuivre ici.

Depuis, ce blog a quelque peu évolué : mise en exergue de diverses censures, publication de nos échanges avec un ami de "Zarathoustra", "Félix", et articles divers (notamment concernant Jean-Baptiste Malet et son article du Diplo)..

Ce site est totalement amateur et aucun avis qui y est exprimé ne représente une quelconque institution ou mouvement. L'auteur du blog, Lartigue, est un électron libre et agit en son âme et conscience.

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